Emilian Broë : « Assez significatif du niveau français »
Même si c’est l’Italienne Federica Venturelli qui a succédé à Églantine Rayer, les Françaises ont été le week-end passé au rendez-vous sur le Tour du Gévaudan, troisième manche de la Coupe des Nations Juniors. Classée comme l’an dernier à la 2e place du général, Julie Bego a confirmé ses progrès dans les descentes, tandis qu'Ema Comte, Léane Tabu et Célia Gery ont terminé dans le Top 10 (voir classement) d’une épreuve où le niveau était particulièrement relevé. Présent en Lozère comme observateur, le sélectionneur national Emilian Broë s’est entretenu avec DirectVelo.
DirectVelo : Qu’as-tu pensé du Tour du Gévaudan des Françaises ?
Emilian Broë : Je suis satisfait de leur course. Elles ont répondu présent sur un terrain qui leur convient bien. J’ai observé de nets progrès sur le plan technique. Il y a eu une prise de considération de ce facteur de la performance. Elles le travaillent et ça se concrétise sur le terrain. On l’a vu dimanche dans la dernière descente qui était technique et dangereuse. Julie (Bego) a fait le forcing et a poussé à la faute certaines concurrentes, ça fait partie du jeu. C’est le cas aussi d’Ema Comte qui était en difficulté l’an dernier dans les descentes. Elle était dans le premier groupe cette fois-ci en bas de la descente. C’est très positif.
« JULIE, C’EST UN TALENT »
Les filles du comité Auvergne-Rhône-Alpes ont été très offensives dimanche…
Leur comportement offensif est un autre point positif. Elles ont essayé de déboulonner l’Italienne (Federica Venturelli, NDLR) qui était très forte encore ce dimanche. Je ne sais pas quel levier il aurait fallu activer pour la battre, je pense que c’était très compliqué. Si on prend les résultats bruts, c’est assez significatif du niveau français qui est très bon sur ce type de terrain.
Après sa 2e place l’an passé, Julie Bego était attendue et elle a été au rendez-vous…
Julie, c’est un talent. Elle est à l’aise dès que la route s’élève. Elle progresse dans pas mal de domaines. Il y a encore deux-trois ajustements à faire. On a débriefé l’étape de samedi avec Julien (Guiborel, CTR du comité Auvergne-Rhône-Alpes, NDLR) sur des petits paramètres qui auraient pu lui permettre de décramponner (Federica) Venturelli. Ce ne sont que des suppositions… Elle fait partie des cadres de l’équipe de France sur qui on va s’appuyer sur les évènements internationaux. C’est agréable de travailler avec Julie car elle est à l’écoute. On sent qu’elle a envie de progresser, elle est consciente qu’elle peut encore développer certains paramètres. C’est un de nos gros potentiels pour l’avenir.
« NOTRE PRIORITÉ RESTE LA FORMATION »
Avant ce Tour du Gévaudan, l’équipe de France était en stage à Mende. Quel en était l’objectif ?
Nous étions dans une autre configuration qu’habituellement. En temps normal, on met pas mal de charges d'entraînement pour développer leurs qualités physiques et techniques. Cette fois, on était plus en mode préparation. On a appuyé sur des paramètres comme la reconnaissance et la prise de repères sur un circuit, pour ensuite établir une stratégie sur la gestion de l’effort et les aspects tactiques. On avait bossé la fameuse descente qui a fait des dégâts dimanche. On peut gagner une course dans une descente. D’ailleurs, c’est le seul moment où Julie a réussi à décrocher (Federica) Venturelli ce week-end. Certaines ont perdu l’étape à cet endroit, notamment des Françaises. Je pense à Élyne (Roussel) qui est malheureusement partie à la faute malgré ses qualités. C’est aussi le cas d’Ava Holmgren (Canada) malgré ce qu'elle fait en cyclo-cross. C’était un travail intéressant car il a mis en confiance nos athlètes sur un terrain de plus en plus important.
Il y a donc de quoi être optimiste…
Je suis toujours optimiste de nature, peut-être parfois un peu trop (sourire). C’est encourageant car on aura des circuits difficiles sur les Championnats internationaux. Le Mondial de Glasgow est annoncé très usant. Tant mieux pour nous car c’est notre terrain de jeu… Je suis satisfait des résultats mais notre priorité reste la formation. On ira sur les courses pour apprendre et acquérir un maximum d'habileté pour la suite de leur carrière.