Théo Thomas : « C’était un sprint sur 50 mètres »
Habitué à jouer les premiers rôles l’hiver, dans les sous-bois, Théo Thomas n’avait encore jamais connu le bonheur de lever les bras sur une course nationale sur route. C’est désormais chose faite depuis ce samedi après-midi puisqu’il a remporté la 2e étape du Tour du Loiret (Élite Nationale) en réglant au sprint ses derniers compagnons d’échappée. La fête est totale pour le VC Villefranche Beaujolais qui réalise même le doublé grâce à Antony Chamerat-Dumont, lequel s'empare de la tête du général (voir classements).
DirectVelo : Comment es-tu rentré sur le groupe de tête ?
Théo Thomas : J'ai attaqué à l'entame de l'avant-dernier tour, dans la bosse. Je me suis dit qu'il fallait faire le jump directement. En une montée, j'ai produit un effort maximal pour revenir. Ensuite, je ne me suis pas posé de questions et j'ai pris mes relais. Le but était de jouer sur le surnombre, avec Antony (Chamerat-Dumont). Dans le dernier tour, j'ai essayé d'attaquer dans la bosse, mais c'est revenu. Alors on a dû miser sur une arrivée au sprint. On a réussi à conclure en beauté. Si l’arrivée avait été en haut de la bosse, ça aurait été encore mieux pour moi. C'est pas mal qu'il y ait une étape comme celle-ci car hier (vendredi), ce n’était pas très dur. Même aujourd'hui, ce n'était pas très difficile mais un peu plus usant. Il faut beaucoup de force pour ce type d’étapes.
« POUR L’INSTANT, JE N’AI PAS DE REPÈRES »
Comment as-tu négocié ce sprint ?
C'était assez spécial. On n'a pas pu réellement sprinter, c'était chaotique avec les deux derniers virages, et en plus, ça glissait. Au début, j'étais enfermé, ensuite, c'était Antony qui l'était. Ça s'est fait à la giclette, ce qui me convenait vraiment bien. J'ai l'habitude de ce type d’effort avec le cyclo-cross. C’était un sprint sur 50 mètres. Avant, ce n’était que du placement.
Que représente cette victoire pour toi ?
Pour moi, c'est le début d'une nouvelle période. Avant, je faisais du cyclo-cross à 200%. La route n'était pas ma priorité. Depuis cette année, je fais de la route dans le but de performer. Cette victoire me donne des perspectives pour le reste de la saison. C'est sympa de gagner sur route. Depuis le début de l’année, j'essaie avant tout de progresser. Pour l'instant, je n'ai pas de repères, je ne sais pas quand je peux être en forme. Peut-être que dans un mois, je serai encore meilleur. Ce qui est sûr, c'est que je monte en puissance, et de course en course le ressenti est meilleur.
Cerise sur la gâteau : ton coéquipier Antony Chamerat-Dumont prend le maillot de leader ! Comment imagines-tu la double étape de ce dimanche ?
Le chrono est un effort individuel, tout le monde va donner le meilleur de lui-même. On avisera après le chrono, pour voir comment on va gérer l'étape en ligne de l’après-midi. Si après le chrono, on a encore le maillot, je pense qu’on jouera la carte de Mathias (Sanlaville) l’après-midi.
« ÇA ME MET EN CONFIANCE »
Aimes-tu les contre-la-montre ?
Je n'en ai pas fait beaucoup. Un petit peu chez les Juniors, mais je pense que je manque de puissance, ça va être difficile de rivaliser devant. Mais je vais le faire à 100%, et on verra après.
Quelle sera la suite de ton programme ?
L'Alpes Isère Tour, face aux pros. Je l'ai en ligne de mire. Et après, ce sera le Tour du Beaujolais et le Tour du Pays de Montbéliard, puis les Championnats de France. On arrive dans le mois le plus intense de la saison. C'est bien de pouvoir gagner avant d'aborder les courses les plus importantes. Ça rebat les cartes. Ça me met en confiance moi, mais aussi l'équipe. Aujourd'hui, on était tous soudés. L'équipe a fait un super boulot. Gagner, c'est vraiment bien pour la confiance.
Te reverra-t-on dans les sous-bois l’hiver prochain ?
Oui mais sûrement sur une période plus courte. L'objectif sera de faire novembre-décembre et d’aller jusqu'aux Championnats de France. Et ensuite, peut-être jusqu'aux Championnats du Monde, mais on verra. En tout cas, je veux encore faire du cyclo-cross, mais en m'adaptant.