Un an après, Benjamin Hivart gardait encore de très bons souvenirs de sa victoire dans les rues de Saint-Etienne-les-Orgues. Désormais J2, le sociétaire du VC La Pomme Marseille aurait pu rêver d’un mémorable doublé dimanche dernier, dans un autre contexte. Mais cette fois-ci, l’arrivée de cette manche du Tour de la Région Sud PACA U19 n’était plus jugée dans le village des Alpes-de-Haute-Provence mais bien plus haut, au sommet de la Montagne de Lure qui surplombe la commune de 1200 habitants. Ce qui a complètement changé les perspectives de chacun, et qui n’était certainement pas pour déplaire aux grimpeurs, tout à leur bonheur de pouvoir faire parler leurs qualités premières.

“C'est super ! On bosse ça à l'entraînement et pour un grimpeur, avoir la chance de disputer une arrivée au sommet en compétition, c'est vraiment le top. C'est un profil de course dont on n'a pas forcément l'habitude, se réjouit Neriah Meunier Sow auprès de DirectVelo. L’Héraultais du VC La Pomme Marseille a terminé 3e en haut du col provençal (voir classement). Je n'ai pas une grosse pointe de vitesse et je me fais souvent piéger pour la victoire. Mais là, on peut vraiment espérer jouer la gagne. Il y avait de vrais pourcentages, sur dix bornes de bosse. Il y a la Classique des Pyrénées, la Classique des Alpes, le Valromey.. Mais on les compte sur les doigts d'une main ces courses avec de grands cols en Juniors”.

DU DÉNIVELÉ À L’ENTRAINEMENT POUR SE PRÉPARER

Son coéquipier Hugo Tapiz était lui aussi ravi de ce format. “Ça permet de se préparer pour la suite, de se tester dans les cols. C’est un bon entraînement pour l’avenir”. Clément Argelès (Cyclisme Seyssinet-Seyssins), offensif samedi sur l’épreuve de Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes) et 6e à la Montagne de Lure, avait préparé l’événement. “On ne fait pas ça tout le temps, c’est sympa. Je l’avais préparé en enchaînant les sorties avec pas mal de dénivelé à l’entraînement”, synthétise le Grenoblois, tandis que le Buccorhodanien Lohan Bariot (Salon Cyclosport) expliquait avoir repéré l’ascension quinze jours avant la course.

“C’est important d’avoir tous les types de courses mais il ne faut pas abuser non plus. Il ne faudrait pas avoir des arrivées au sommet tous les dimanches... C’est une question d’équilibre”, temporise pour sa part le Néo-Zélandais Carter Guichard (AG2R Citroën U19 Team), tout de même satisfait d’avoir pu se jauger face aux grimpeurs. En 2015, déjà, les organisateurs de l’épreuve avaient proposé cette même arrivée dans la Montagne de Lure, avec le succès de l’Italien Stefano Ciardo devant Romain Seigle, Sofiane Merignat, Nicolas Thomas et Clément Champoussin. Ce retour du « petit Ventoux » au programme n’était évidemment pas pour déplaire à Rémi Daumas, tout heureux de l’emporter dans ce col prestigieux. “Des courses comme celle-ci, avec une arrivée au sommet, il n’y en a pas beaucoup chez les Juniors. Je savais que ça me correspondait, un long effort à haute intensité. C’est beau de gagner là-haut !”. Reste désormais à savoir si l'expérience d'une arrivée au sommet sera renouvelée dès 2024.