Mickaël Guichard : « Il faut prendre du recul »
Finalement, Mickaël Guichard sera de la partie à Cassel. "La sélection s'est faite plutôt tard, au vu de la forme et de l’évolution, je serai là, sachant que c'est un circuit où il faut aller de l'avant, frotter… Ça colle avec mes qualités, même si la forme n’est pas à 100%". Car il y a quelques semaines, le coureur de Morbihan Fybolia GOA était loin de poser ses roues dans le nord de la France. "J'ai eu une grosseur au périnée, après une sortie. Ça m'a empêché de rouler, j’ai fait des examens, je suis allé voir un chirurgien à Bordeaux qui m'a dit qu'il fallait opérer". Les semaines défilent et c’est finalement durant deux mois qu’il doit prendre son mal en patience. "J'ai dû attendre deux bonnes semaines pour que ça diminue, pour que ce soit opérable dans de bonnes conditions. Je me suis fait opérer le 9 mai, et derrière il a fallu attendre quasi trois semaines pour que ça cicatrise bien".
Cette zone est évidemment délicate pour un coureur cycliste. "C'était en plein sur la zone où on s'assoit, donc il ne fallait pas rouvrir la plaie". Il sortait tout juste de deux victoires sur les Classiques bretonnes, et a dû faire une croix sur de gros objectifs. "Ça m'a un peu stoppé, c’est la période que j'apprécie le plus, on arrivait sur le Tour de Bretagne qui était quasiment l'objectif de la saison. C'était un peu dommage. Mais il ne fallait pas faire n’importe quoi pour allonger la période de convalescence". Il a pu se rassurer au contact de son coéquipier, Yoann Paillot. "J'ai été bien pris en charge. En discutant avec deux-trois personnes, je me rends compte que c'est arrivé à pas mal d'autres coureurs, Yoann Paillot l'a eu deux fois. Je n'ai pas été tellement gêné dans ma carrière, ce sont les aléas. Il faut prendre du recul. Ce n'est pas grave, juste embêtant. Il vaut mieux ça que le genou ou des blessures à long terme".
« J’AI DÉJÀ FAIT DES FRANCE PLUS DIMINUÉ »
Mais depuis le Tour d’Eure-et-Loir, il y a une dizaine de jours, Mickaël Guichard a retrouvé la compétition. "À l'Eure-et-Loir, j'avais six jours de vélo en un mois et demi. Dans les premières bosses, après dix kilomètres j'avais les sensations comme si j’avais fait 170 bornes. Mais au niveau foncier ça s'est pas mal passé, je n’ai pas eu de baisse de régime". Mais comme les galères n’arrivent jamais seules… "Malheureusement je suis tombé sur la deuxième étape de l'Eure-et-Loir, ça ne fait pas vraiment plaisir après une reprise. Je me suis bien amoché le coude. Mais finalement c’était plus de peur que de mal". Mais ce sont encore de nouveaux éléments qui pèsent sur son approche du Championnat de France. "Ce n’est pas optimal, mais j'ai déjà fait des France plus diminué. À Grand-Champ j'étais même moins bien qu'aujourd’hui, et j'avais été actif, en allant dans l'échappée. En ayant bien assimilé la SportBreizh, la forme va augmenter aussi".
S’il ne connait pas encore le parcours de Cassel, ses coéquipiers qui ont participé à Paris-Roubaix Espoirs lui ont donné quelques tuyaux. "Ça va être très punchy, et délicat avec des pavés. J'attends de me faire une idée en posant les roues". Il faut dire que Mickaël Guichard était loin de mettre Cassel à son calendrier. "Je ne pensais pas reprendre aussi vite, dans tous les cas avec une inactivité comme ça... J’étais simplement concentré pour retrouver la forme. J'ai remplacé par de la marche et du rameur mais ça ne remplace pas. J'étais pressé d'aller rouler et me remettre dans le rythme". Avant de penser à la course en ligne, il va d’abord enfiler la casquette de directeur sportif. "J'aurai l'occasion de faire DS avec un coureur comme on a quatre gars au chrono. On va bien se concentrer là-dessus". Lorsqu’il reprendra le casque du coureur, il faudra alors "se concentrer sur l’analyse" du parcours. Mickaël Guichard aura besoin de ça pour tenter de faire mieux que sa médaille d’argent de Cholet.