Corentin Ermenault : « Je savais que ça allait être compliqué »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Souvent désigné ces dernières années comme le grand favori du Championnat de France du contre-la-montre chez les Amateurs, Corentin Ermenault était encore attendu ce jeudi du côté de Cassel. Mais le rouleur du Team Bricquebec Cotentin, blessé, n’a pas abordé l’épreuve de la meilleure des manières, hésitant même à prendre le départ jusqu’à la veille au soir. Finalement classé 4e chez les Amateurs (voir classement), le Picard revient sur sa course pour DirectVelo. 

DirectVelo : Quel est ton sentiment alors que tu finis 4e de Championnat de France ?
Corentin Ermenault : J’ai un sentiment de bien-être, je vais pouvoir me reposer, récupérer et me soigner. Je savais que je ne venais pas pour gagner donc maintenant c’est passé. On va réparer tout ça.

« ÇA M’A PRIS LA TÊTE »

Tu as fait ce chrono blessé… 
J’ai chuté il y a deux semaines lors du contre-la-montre de la Route Vendéenne. Je suis tombé sur la fesse. Le nerf sciatique s’est bloqué. Je me suis fait une belle lésion musculaire entre la fesse et le haut de l’ischio. C’est coupé et il faut que ça se referme. Je ne peux pas forcer. Quand je suis à 200 watts, ça ne me fait vraiment rien, mais dès que je force, j’ai ma jambe qui s’engourdit du haut jusqu’à la cheville. Ça me fait vraiment mal donc je dois tout faire avec la jambe droite. 

Comment as-tu vécu les derniers jours ?
C’était long, ça m’a pris la tête. Ça fait quand même une semaine que je me demande si je vais le faire ou non. Quand j’ai chuté, je me suis dit que je n’irais pas. Du coup, j’ai fait comme si je n’allais pas venir au Championnat de France et j’ai arrêté de rouler. À côté du vélo, j’ai profité. Finalement, j’ai été à la SportBreizh Élites, j’ai essayé de faire une étape et ça n’a pas du tout marché, j’ai bâché. Je comptais vraiment ne plus faire le Championnat de France.

« JE VOYAIS BIEN QUE ÇA LES CHAGRINAIT »

Pourquoi as-tu finalement fait le choix de venir ?
L’équipe m’a demandé si je le faisais, j’ai dit que je ne le faisais pas. Je voyais bien que ça les chagrinait quand même. J'ai passé beaucoup de temps au téléphone avec Steven Henry et le staff médical de l’équipe de France qui ne voulaient pas forcément que je courre. L’équipe y tenait donc je me suis dit “bon allez, on va faire un petit test mardi, deux jours avant”. Ça ne s’est pas forcément bien passé, mais en même temps j’avais une bonne allure sur le vélo. Il y a Antoine Lecarpentier qui me disait “on ne sait jamais, il y a toujours ce peut-être qui peut exister”. Moi, je n’y croyais pas trop, mais bon je l’ai écouté. Hier soir, je me suis dit, “bon allez on y va, on verra ce que ça va donner”, mais je savais que ça allait être compliqué.

Les objectifs à venir, ça sera sur la piste ?
Oui, c’est pour ça que Steven (Henry) essayait de me conseiller de ne pas faire le France. Après il ne voulait pas prendre la décision pour moi. Il ne fallait pas non plus trop pousser jusqu’à mettre la piste en péril parce que mon objectif reste les Jeux Olympiques et ça passe par un très gros Championnat du Monde. Pour faire un gros Championnat du Monde, il faut que je me soigne pour être prêt au mois d’août. En plus, la nuit de la chute, j’ai eu des problèmes aux dents. J’ai été chez le dentiste quatre fois entre ma chute et la SportBreizh Élites. J’avais terriblement mal et on ne trouvait pas ce que j’avais. Finalement, je vais me faire opérer ce vendredi. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Corentin ERMENAULT