La formation Bingoal-WB compte désormais un maillot distinctif au sein de son effectif. 2e du scratch du Championnat des Pays Baltes derrière le Letton Emils Liepins, Karl-Patrick Lauk a décroché le titre estonien. Une première pour lui chez les Élites, après l’avoir déjà fait chez les Espoirs par le passé. “Ce n’était pas simple ! Il faisait chaud et le parcours était difficile avec notamment une petite bosse en pavés dans le final, même si ce n’était pas de la montagne non plus. On a roulé vite toute la course. Il a fallu aller le chercher ce titre”, promet-il après cette victoire décrochée à Alytus, sixième ville de Lituanie, au sud de Vilnius.

Comme l’an passé, les coureurs estoniens, lettons et lituaniens étaient donc alignés ensemble, sur la même course, pour décerner les trois titres. L’occasion d’avoir un peloton plus fourni mais une difficulté supplémentaire pour les athlètes. “Il ne faut pas s’y perdre. J’ai le sentiment que c’est plus difficile à gérer pour nous, les Estoniens, car nous sommes plus nombreux. Dans le final, on est sortis à six et il n’y avait qu’un Lituanien et qu’un Letton. Ils étaient donc tranquilles et déjà assurés du titre. C’est toujours bizarre ce type de course où tu peux avoir le titre en terminant 17e… De notre côté, c’était encore très tactique”, raconte-t-il pour DirectVelo avec son habituel franc-parler.

« LE SCÉNARIO RESTAIT FAVORABLE »

Dans le final, l’ancien lauréat du Challenge BBB-DirectVelo - lorsqu’il évoluait sous les couleurs du Team Pro Immo-Nicolas Roux - a dû faire preuve à la fois de force physique et mentale. “Ce n’était pas simple. Je me suis énervé plusieurs fois car les mecs ne voulaient pas rouler. Je suis allé chercher (Emils) Liepins deux fois, trois fois… Puis la quatrième fois, j’ai dit aux mecs qu’il fallait qu’ils arrêtent leurs conneries. Et je n’y suis plus allé. Mais tant pis pour la victoire de la course. Il n’y a pas de maillot de Champion des Pays Baltes. Ce qui comptait pour moi, c’était le titre national”.

Karl-Patrick Lauk a alors pris le temps de souffler un bon coup. “Je me suis dit que j’étais le plus rapide du petit groupe au sprint et que de toute façon, le scénario restait favorable pour moi”. Au fil des 162 kilomètres de course, la fatigue s’est fait sentir chez beaucoup de coureurs. “Des mecs ont explosé, même Rein Taaramäe a déclaré après la course qu’il était vraiment à la limite, et à bloc. De mon côté, j’avais le sentiment de pouvoir encore en remettre. Je me suis demandé si je devais sortir seul mais j’ai préféré assurer et attendre le dernier moment”. Une décision qui s’est avérée judicieuse (voir classement). “J’étais énervé pendant un moment mais finalement, tout s’est bien terminé. Je suis très heureux d’avoir ce maillot pendant un an, ça va être beau !”.