Valentine Fortin décroche une deuxième médaille au Mondial de Glasgow. Après avoir renversé les Italiennes avec ses collègues de la poursuite par équipes samedi soir, elle a décroché l’argent sur l’épreuve de l’élimination 24h plus tard, seulement devancée par l'épouvantail Lotte Kopecky. DirectVelo a recueilli la réaction de la Toulousaine au cœur du vélodrome écossais.

DirectVelo : Tu as frôlé l’exploit !
Valentine Fortin : J’espérais ! Je ne voulais pas frôler l’exploit mais le faire. J’y ai cru jusqu’au bout, j’ai tout donné pour. Sincèrement, je suis déçue car je me voyais gagner. J’ai essayé de courir parfaitement pour le faire. Mais bon, c’est à chaud… Lotte Kopecky, c’est un gros morceau. J’imagine que d’ici quelques heures, je serai super contente de cette médaille d’argent. C’est Lotte, 2e du Tour de France… Je suis entre la Championne olympique de l’Omnium (Jennifer Valente, NDLR) et la 2e du Tour… C’est génial de se retrouver sur un podium mondial avec ces deux filles. Il y avait d’autres concurrentes très fortes. C’était une course de haut niveau. Je suis très fière de ce podium.

« CE SENTIMENT-LÀ D'AVOIR PERDU »

Tu es vice-Championne du Monde !
Oui ! C’est clair… Je ne réalise pas du tout car là tout de suite, j’ai juste perdu en fait… C’est comme un match pour faire 1 et 2 en poursuite par équipes… Quand tu fais 2, tu viens de perdre et c’est celles qui font 3 qui sont plus contentes d’avoir remporté leur dernier match. Là, je suis sur ce sentiment-là d’avoir perdu mon dernier duel mais dans quelques heures, je suis sûr que je ne verrai plus les choses de la même façon.

Comment as-tu géré toute la première partie de l’élimination ?
J’étais très concentrée. J’ai essayé d’avoir toujours une porte de sortie. Dès que je voyais que je me faisais légèrement enfermer, je sortais directement de là. Sur cette course, il faut avoir son destin entre les mains. Je trouve que je l’ai bien fait aujourd’hui (dimanche). Quand j’ai sprinté pour le bronze, je n’y croyais déjà pas de me retrouver là avec celles qui restaient. Eliminer Jennifer (Valente), c’était déjà beau.

« JE NE VOULAIS PAS AVOIR DE REGRETS »

Puis il y a donc eu ce duel final face à l’ultra-favorite Lotte Kopecky…
En février, je m’étais déjà retrouvée face à elle à Granges (au Championnat d’Europe, NDLR) et je n’avais pas osé lancer le sprint. J’étais revenu à une jante d’elle mais j’avais perdu. Cette fois-ci, je voulais donc absolument lancer. Je ne voulais pas avoir de regrets en me disant que je n’ai pas essayé. Je préfère perdre de cette façon-là, avec la manière.

Avec cette médaille, tu justifies pleinement ton choix d’avoir renoncé au Tour de France pour te concentrer exclusivement sur ce Mondial !
Sincèrement, on nous parle beaucoup du Tour, du fait que c’est un sacrifice. Mais pour moi, ça ne l’est pas du tout. L’équipe Cofidis me soutient à fond dans mon projet, comme dans celui de Victoire (Berteau). Je les remercie vraiment. C’était un choix fait depuis décembre dernier et je ne le regrette pas du tout. On a les Jeux Olympiques à la maison dans un an. J’ai déjà fait le Tour de France l’an passé. C’était un événement incroyable mais ma carrière ne va pas s’arrêter l’année prochaine. Le Tour de France… Il y en aura d’autres.