Florian Rousseau : « On s'est fait un petit peu secouer »
Le Championnat du Monde sur piste s'est terminé sans nouvelle médaille pour la délégation française. Le total s'arrête à cinq podiums, sans maillot arc-en-ciel, dont quatre dans des disciplines olympiques. Mais surtout, l'équipe de France, touchée par un virus, a connu de gros revers dans le domaine du sprint. La vitesse par équipes Femmes n'a pas dépassé les qualifications, pas un coureur n'a passé le premier tour en vitesse individuelle, Mathilde Gros sortie en quart de finale chez les Femmes et Marie-Divine Kouamé pas qualifiée pour la finale du 500 mètres dont elle était tenante du titre.
Florian Rousseau, directeur du programme olympique de la FFC, est venu commenter devant la presse le bilan français à Glasgow, à un an des Jeux de Paris.
DirectVelo : Cinq médailles, est-ce un bon bilan ?
Florian Rousseau : Cinq médailles pour un Championnat à l'extérieur. L'an dernier à Saint-Quentin, c'était sept médailles (mais trois d'or, NDLR). Le Championnat a mal commencé pour la poursuite par équipes Hommes avec le forfait de Quentin Lafargue et Corentin Ermenault blessé. Il n'y a qu'une seule médaille en vitesse, par équipes, mais c'était notre objectif. Mathilde (Gros) a été malade dans la fin de la préparation. L'important, c'était de bien négocier ce Championnat du Monde, ça passait par des médailles mais aussi par l'obtention de points pour la qualification olympique. C'est bien engagé pour les poursuites olympiques et la vitesse par équipes Hommes mais c'est plus compliqué aujourd'hui pour la vitesse par équipes Femmes (9e à Glasgow, NDLR).
Ça vous contrarie de ne pas rapporter de titre de Champion du Monde ?
Ce ne sont pas les titres et les médailles des Championnats du Monde qui garantissent les médailles olympiques. Il n'y a pas de règles. La performance n'est jamais linéaire. Effectivement, on sortait d'un gros Championnat du Monde à la maison, c'était un point de passage très important car beaucoup d'athlètes ne l'avaient pas connu. Ici, on s'est fait un petit peu secouer mais il y a eu aussi beaucoup de générosité pour aller chercher des médailles pas simples à gagner.
LE BILAN FIN SEPTEMBRE
Quel bilan faites-vous des performances en vitesse ?
L'année dernière, c'était trois médailles dont deux titres. C'était un bilan exceptionnel, ça faisait une vingtaine d'années qu'il n'y avait pas eu de titre de Championne du Monde. En plus dans un contexte favorable, à la maison. Mais c'était une seule médaille dans le programme olympique (l'or en vitesse avec Mathilde Gros, NDLR). Cette année, c'est encore une médaille avec les garçons qui ont répondu présent en vitesse par équipes. L'objectif est atteint de ne pas courir après la qualification.
Allez-vous changer des choses ?
Il faut tirer des enseignements de ce Championnat. Globalement, on a eu une très bonne saison. On se projette sur la fin du mois de septembre pour poser des constats et voir quelle a été la problématique dans la préparation terminale. C'est différent pour chaque collectif mais on est déjà au travail avec les analystes et les entraîneurs. L'objectif reste les Jeux. Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir.
AJUSTER LA PRÉPARATION TERMINALE
Quel sera le calendrier de l'équipe de France ?
Il est trop tôt pour y répondre. Nous serons au Championnat d'Europe début février. On ne connaît pas encore les lieux des trois Coupes des Nations mais en fonction de notre place dans la qualification olympique, des choix seront faits. De toute façon, nous devons participer à au moins deux manches.
Certains athlètes disent qu'ils sont arrivés fatigués à cause d'une trop grosse préparation...
Aujourd'hui, je ne peux pas répondre. Bien sûr, il faut écouter les athlètes, c'est ce qui est prévu dans les débriefings, ce sont eux les premiers concernés. On va croiser les données pour ajuster cette préparation terminale. Dans l'analyse de la performance, on est dans l'individualisation, certains ont peut-être une approche mentale à revoir. Mais on ne va pas se précipiter à faire un bilan à chaud.