Valentin Paret-Peintre, plus qu’un pur grimpeur

Crédit photo Pauline Ballet / A.S.O

Crédit photo Pauline Ballet / A.S.O

Il s’est arc-bouté sur son vélo au panneau des 300 mètres, a gesticulé dans tous les sens, donnant l’impression qu’il avait atteint ses dernières limites. Et pourtant, Valentin Paret-Peintre est parvenu à placer un démarrage foudroyant, dans un ultime effort, pour aller décrocher la victoire d’étape en haut de la Green Mountain en faisant plier Adam Yates lors de l’ultime étape du Tour d’Oman (voir classement). “Ce matin avant l’étape, il m’avait dit qu’il se sentait très bien depuis le début de l’épreuve et qu’il y croyait pour aujourd’hui. Quand (Adam) Yates est revenu après l’attaque de Valentin, je me suis dit que ça allait être compliqué de gagner mais il l’a fait. Je suis vraiment heureux pour lui car c’est un bon mec”, se réjouit, auprès de DirectVelo, Wim De Wolf.

« JE SUIS TRÈS FIER QU’IL DÉBUTE DE CETTE FAÇON-LÀ »

Le Flamand est, depuis le début de la préparation hivernale, le nouvel entraîneur du Haut-Savoyard, qui a quitté Decathlon AG2R La Mondiale pour Soudal Quick-Step à l’intersaison. “Ce Tour d’Oman était une belle opportunité pour lui de jouer sa carte personnelle alors on en avait fait un petit objectif. Il a bien travaillé, on savait qu’il en était capable. Je suis très fier qu’il débute de cette façon-là dans l’équipe”. Les trois stages de préparation de la WorldTeam belge ont permis au grimpeur français de monter en puissance petit à petit, avec lors du dernier stage des efforts spécifiques en vue de sa course de reprise. “On a beaucoup travaillé l’aérobie et on a fait des efforts sur des montées de dix et vingt minutes, en pensant aux deux étapes difficiles de la semaine”. Un travail qui s’avère d’ores-et-déjà payant pour celui qui termine 2e du classement général final et repart avec deux maillots distinctifs ; classement par points et meilleur jeune.

“Ça signifie beaucoup pour moi. De grands grimpeurs ont déjà gagné par le passé ici au sommet de Green Mountain”, a déclaré l’athlète de 24 ans à chaud. “Il était important pour moi de bien lancer l’aventure avec ma nouvelle équipe. Je me doutais que j’étais capable de faire de belles choses ici. De là à gagner de cette façon… C’est super ! J’ai montré à l’équipe qu’on peut me faire confiance”. Pour Wim De Wolf, le travail avec son nouveau poulain ne fait que commencer. Le profil atypique de Valentin Paret-Peintre, 1,73 m pour 52 kg, pousse le Belge à s’adapter. “Son poids n’est pas forcément un problème”, assure-t-il tout de même. “De toute façon, on ne peut pas changer son gabarit comme ça. J’ai bien compris qu’ils avaient déjà essayé de travailler là-dessus chez Decathlon AG2R mais ils n’ont pas réussi à le faire évoluer physiquement”, précise-t-il en évoquant des échanges avec l’ancien entraîneur de « VPP », Alexandre Abel.

« ON NE VA PAS TRANSFORMER VALENTIN PARET-PEINTRE EN UN PAUL MAGNIER »

À terme, Valentin Paret-Peintre espère briller sur les classements généraux. Mais est-ce possible avec son poids plume ? Peut-il rivaliser face aux leaders des autres grandes écuries sur les efforts chronométrés ? “Je sais qu’il a l’envie de progresser sur les chronos, on a évoqué le sujet. Il a déjà fait des tests sur la position avec nous. On va analyser les progrès qu’il est possible de faire. Mais on ne pourra pas faire des miracles. On ne va pas transformer Valentin Paret-Peintre en un Paul Magnier”, sourit l’entraîneur, bien conscient que son coureur “ne fera jamais 65 kilos” mais qu’il faut en faire une force. “C’est sa morphologie. Il faut profiter de ses qualités sans chercher à tout révolutionner”. Car contrairement aux apparences, Valentin Paret-Peintre est plus qu’un pur grimpeur, malgré tout. Et chez Soudal Quick-Step, on en est déjà convaincu. “Dès que l’on s’est rencontré la première fois, il m’a dit : « tu vas voir, je ne suis pas qu’un grimpeur ». Et il a raison. Il a de l’explosivité et du punch. On l’a d’ailleurs vu sur la deuxième étape à Oman, il a réglé le sprint pour la deuxième place derrière Louis (Vervaeke)”

Pour Wim De Wolf, Valentin Paret-Peintre peut être aussi à l’aise sur les dites courses de côte que sur les étapes de montagne avec enchaînement de difficultés. “Il a un gros moteur, il l’a déjà montré lorsqu’il a gagné son étape sur le Giro”. Après une compétition sur ses terres ou presque, en région AURA, du côté des Boucles Drôme-Ardèche, Valentin Paret-Peintre va rentrer dans le vif du sujet au côté de Mikel Landa, qu’il va épauler à partir des courses du mois de mars - Tirreno-Adriatico, Tour de Catalogne - et jusqu’au grand objectif de l’Espagnol qu’est le Tour d’Italie. “Il est motivé à l’idée d’épauler Mikel, et pourquoi pas Remco (Evenepoel) également un peu plus tard dans la saison. Il va beaucoup apprendre à leurs côtés, c’est sans doute l’une des raisons qui l’ont poussé à venir chez nous”. Pas question, bien sûr, de changer les plans après ce beau succès. “Il va simplement continuer de travailler dur. Étant donné la mentalité du garçon, il ne risque pas de prendre la grosse tête, c’est un super gars”, insiste l’entraîneur - il accompagnera Valentin Paret-Peintre lors du stage pré-Giro et tout au long de la course de trois semaines -, persuadé que la Soudal Quick-Step lui a concocté le meilleur des programmes pour le faire évoluer, à son rythme. “Aider les leaders et avoir sa chance de temps en temps est la combinaison idéale à ce stade de sa carrière”

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Portrait de Valentin PARET-PEINTRE