Cédrine Kerbaol n’avait pas défini d’objectif, alors pas de quoi être déçue après avoir pris la 4e place de cette première étape du Tour de l’Avenir Femmes, à l’occasion du contre-la-montre de Saint-Vallier long de 14,8 kilomètres (voir classement). "Au niveau du résultat, j'ai essayé de ne m'attendre à rien. Le but était juste de faire un chrono où je donne le maximum. Et c'est le cas". En revanche, l’écart infligé par la première leader, l’Allemande Antonia Niedermaier, est sans appel. "Ça fait quand même mal de se dire que j'ai pris 40 secondes sur 14 kilomètres, rigole l’habituelle sociétaire de Ceratizit-WNT. Mais ce n'est pas n'importe qui non plus, c'est la Championne du Monde. Étant donné que ça montait beaucoup, ça l'avantageait par rapport à moi. Elle a un rapport poids/puissance plus élevé. Elle grimpait mieux donc c'est là qu'elle a gratté des secondes".

Revenue de Glasgow où elle a pris la médaille d’argent, justement derrière la vainqueure du jour, Cédrine Kerbaol a vécu une toute autre course. "C'était très différent de ce qu'on a pu avoir aux Mondiaux, où j'avais des longues parties droites pour pouvoir m'exprimer et faire parler l'aéro. Là c'était plus sauve-qui-peut, les montagnes russes. Sur les parties plates et descendantes je me sentais plus avantagée. Mais je n'ai pas un gabarit de pure grimpeuse pour les montées. Ça l'avantageait plus", insiste-t-elle. En effet, la première partie jusqu’à l’intermédiaire était en faux-plat montant, avant de retrouver des routes escarpées plus loin dans le parcours. "C'est un très beau chrono, ce n'est pas forcément un chrono habituel. C'est plus pour grimpeurs et casse-cous, plutôt que spécialistes".

Avant Glasgow, la Bretonne a goûté aux joies du Tour de France, où elle a décroché le maillot blanc. Un enchainement qui peut coûter de l’énergie. "C'est vrai que c'est un bel enchainement quand même, j'ai essayé de me reposer au maximum, j'espère avoir de la fraicheur pour la semaine. Il y a des grosses clientes, c'est la fin de saison. Le but est de faire le mieux possible sans se prendre trop la tête. J'ai déjà fait une belle saison, maintenant tout ce qui arrive, c'est du bonus". Pourquoi pas voir une fille de l’équipe de France lever les bras dans la semaine. "Ce serait bien. Car au général, il y a beaucoup de pures grimpeuses, et ça grimpe tous les jours, donc il va falloir être malin et tenter des choses avant peut-être". Ce mardi, le peloton affrontera peut-être l’étape la plus plate de la semaine. "Je pense que les grimpeuses vont essayer de se cacher et faire du jus. Il faudra saisir les opportunités". Cédrine Kerbaol en a déjà saisi une sur ce chrono inaugural.