Antoine Huby : « Très loin du compte »
Depuis sa victoire en juin à la Course de la Paix, Pierre-Yves Chatelon pensait à lui pour occuper le rôle de leader de l’équipe de France sur le Tour de l’Avenir. Mais Antoine Huby a souffert à partir du contre-la-montre par équipes, où il a été lâché à quatre kilomètres de l’arrivée. Le puncheur du Vendée U n’a ensuite jamais été en mesure de peser sur la course même s’il a bien tenté de prendre l’échappée le dernier jour. Le futur pensionnaire de la Soudal Quick-Step est revenu pour DirectVelo sur sa semaine très compliquée.
DirectVelo : Tu n'as pas réalisé le Tour de l’Avenir que tu souhaitais…
Antoine Huby : C’est très loin de mes performances habituelles et du niveau que j’ai eus cette année. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je n’ai juste pas été à la hauteur de mes attentes ni de celles de l’équipe. Je n’ai rien pu et su faire de la semaine. Je ne peux pas l’expliquer… J’ai pris un coup de chaud pendant le chrono par équipes le troisième jour. Ça allait très bien avant ce chrono et sur les étapes suivantes, je n’étais pas capable d’accélérer quand il aurait fallu le faire. Au col de la Loze, je ne me sentais pas au mieux mais ça allait quand même par rapport aux deux jours précédents. Lors de l’étape du lac d'Aiguebelette, qui aurait pu me correspondre, je n’ai même pas réussi à passer une bosse de deux kilomètres… Je n’étais pas au niveau auquel j’aurais voulu être. Sur la dernière étape, j’ai essayé de prendre l’échappée mais dès qu’on est arrivé dans l’Iseran, je n’avais plus d’essence dans le moteur. Comme les jours précédents, il fallait se battre jusqu’à la ligne. Je ne sais pas si je suis en bout de course. Je n’ai pas d’excuse…
« ÇA FAIT MAL AU CASQUE QUAND MÊME »
Penses-tu être arrivé en bout de course après une grosse saison ?
C’est ma première vraie saison sur route. Il va falloir que je réfléchisse et que j’en discute avec mon entraîneur pour ne pas que ça se reproduise. J’ai besoin de récupérer, de retrouver de la fraîcheur physique. Mentalement, je me sentais bien. On avait un très bon groupe, c’était cool de bosser ensemble mais c’est juste que je n’étais pas au niveau. C’est très difficile de se faire lâcher tous les jours alors qu'on a joué la gagne la moitié de l’année. J’ai remporté la Course de la Paix, joué des Top 10 toute la saison… Là je n’arrivais même pas à faire un Top 50, ça fait mal au casque quand même.
As-tu pensé abandonner ?
Non. J’étais là avec une équipe, c’est important de continuer de se battre. J’ai bâché deux courses avant le Tour de l’Avenir, dont le Mondial après une chute (lire ici). Mais ce n’est pas dans ma philosophie d’abandonner. C’était le dernier recours de bâcher. Je me disais aussi que ça aurait pu repartir. Mais là ça ne voulait pas redémarrer… Comme je l’ai dit, je n’ai pas d’excuse. Il faudra bien débriefer avec tout le monde car personnellement, je ne comprends pas.
« JE ME SUIS BATTU POUR DES CHOSES »
Le fait d’avoir terminé est plutôt positif…
C’est important d’aller au bout de la chose, un jour ça paiera même si bien sûr je venais pour une victoire d’étape et surtout le général. Je suis très loin du compte mais je me suis battu pour des choses. On va encore bosser. J’ai encore des choses intéressantes à faire et à apprendre pour l’année prochaine. Je vais me remettre au travail cet hiver pour être encore plus performant en 2024.
À quoi va ressembler la suite de ta saison ?
Je devrais faire normalement le Grand Prix de Plouay (1.2) et Fougères (Coupe de France N1). Le 15 septembre, je vais me faire réopérer pour me faire enlever un clou que j’ai dans la jambe depuis ma fracture du fémur en juin 2022. J’ai donc presque fini ma saison. Je vais avoir besoin de couper. J’ai fait une grosse année. Depuis un an, je m'entraîne sérieusement et à 100%. J’ai donc besoin de fraîcheur, de souffler un mois et demi. Je remettrai ensuite en route sérieusement pour faire, je l’espère, une grosse saison l’année prochaine.