Un maillot régional pour quoi faire ?

Crédit photo DirectVelo

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Une partie des Championnats régionaux de cyclo-cross se sont disputés dimanche dernier. Avec à la clef pour les vainqueurs, le maillot distinctif de Champion régional endossé sur le podium. Killian Verschuren, pourtant déjà Champion de France Amateurs sur route, était ravi de pouvoir enfin enfiler le maillot à hermines de Champion de Bretagne. Son premier. "C'est le maillot qui me manquait". Tony Périou en est à son troisième chez les Elites mais il n'est pas lassé. Mais en dehors des cross régionaux, les deux représentants du VCP Loudéac CX ne pourront pas porter la récompense de leur titre dans les épreuves UCI. "C'est dommage mais c'est la règle, il faut la respecter", lance fataliste Tony Périou à DirectVelo.

Avant le début de l'hiver, le règlement de la Coupe de France a demandé une application stricte du règlement UCI (les épreuves de la Coupe de France sont internationales à partir des Juniors) quant à l'équipement vestimentaire des coureurs. L'UCI prévoit pour toutes ses disciplines, que "sauf dans les cas expressément prévus dans ce règlement aucun maillot distinctif ne peut être attribué ni porté". Ces maillots distinctifs autorisés sont ceux de Champion du Monde, continental, national, ou de leader de la Coupe du Monde de cyclo-cross. Donc pas de maillot de Champion régional ni d'autre maillot que celui du groupe sportif UCI ou du club du coureur.

« LES COUREURS ENLÈVENT LEUR VESTE AU TOUT DERNIER MOMENT »

Mais ce règlement est-il facilement applicable de façon équitable ? "La difficulté du cyclo-cross, c'est que les coureurs enlèvent leurs vestes au tout dernier moment", rappelle un commissaire à DirectVelo. On demande une tâche difficile aux arbitres puisque la seule sanction prévue pour un coureur qui se présente avec un équipement vestimentaire non règlementaire c'est le départ refusé. Comment faire en pratique quand tous les coureurs sont en place sur la grille ? L'autre difficulté c'est de connaître aussi tous les maillots de Champions régionaux ou provinciaux des autres pays, sans oublier tous les maillots des petites structures non-UCI qui fleurissent partout dans le monde du cyclo-cross. De fait, les coureurs du pays organisateur sont pénalisés puisque les arbitres locaux connaissent leurs maillots. Pourtant au cyclo-cross C2 de Gernelle le 18 novembre dernier, le Champion de Flandre Junior a couru avec son maillot blanc à bande jaune et noire. Et le président de jury était belge. Le coureur est monté sur le podium avec son maillot de club évitant ainsi les 100 francs suisses d'amende pour "tenue vestimentaire non réglementaire pendant la cérémonie protocolaire".

Laura Porhel n'a pas pu exhiber son maillot de Championne de Bretagne cet hiver. "C'est frustrant, surtout quand il y a des Coupe de France en Bretagne, les Bretons encouragent plus dès qu'ils voient un signe breton". Privée de ces encouragements, la sociétaire du Team Fima-RDV Bikeshop Alian se résigne. "C'est un règlement UCI, c'est dommage, on nous a expliqué qu'en Belgique, il n'y a pas de Champions régionaux". Le problème c'est que justement, en Belgique les Champions provinciaux sont tout aussi fiers que les Bretons de leur maillot. Et qu'on peut voir dans des épreuves UCI ces emblèmes sur le dos des coureurs. Par exemple à Boom, dans l'épreuve UCI Juniors, le Champion de la Province d'Anvers et le Champion de Flandre couraient avec leurs maillots distinctifs. Deux poids, deux mesures ? Et ce règlement a-t-il un sens pour le cyclo-cross où la boue peut vite donner la même couleur à tous les maillots ? En tout cas, les clubs et les équipes se voient privés d'une retombée à un moment où ils en manquent. "Ça attire moins le regard", regrette Laura Porhel.

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