Victor Guernalec : « Je ne devais même pas courir »
C’est l’homme fort de ce tout début de saison dans les rangs Amateurs. Pour son troisième jour de course de l’année, Victor Guernalec a (déjà) décroché son deuxième succès en 2024. Dans les rues de Régusse, le Champion Auvergne-Rhône-Alpes sur route a résisté au retour du peloton, de justesse, pour enlever la quatrième manche des Boucles du Haut-Var (voir classement). Après avoir mis un terme à son exercice 2023 par un bouquet au Prix de Manziat, le voilà qui repart sur des bases très élevées. L’athlète de la formation Bourg-en-Bresse AC, 23 ans, est revenu sur cette nouvelle victoire auprès de DirectVelo, juste après l’arrivée. Entretien.
DirectVelo : Déjà deux !
Victor Guernalec : C’est un bon début de saison, comme je l’espérais. L’année dernière, j’avais fait mon retour à un bon niveau après plusieurs années Espoirs gâchées par des soucis d’artère iliaque. J’y ai toujours cru, je me suis entraîné à fond. J’ai repris mes automatismes l’an dernier, c’était une bonne saison. Et après un bon hiver de préparation, j’arrivais ici déjà en bonne condition. J’ai réalisé ce dont j’étais capable et ça m’a mis en confiance. Cette année, je veux tout faire pour passer pro, tout pour gagner le maximum de courses. Ça en fait déjà deux en trois journées de course, c’est top.
« IL M’A FAIT UN TRAIN D’ENFER »
Parle-nous du déroulé de cette quatrième manche…
J’ai pu compter sur une équipe de malades. De base, je ne devais même pas courir aujourd’hui. Mais j’étais frustré de la course d’hier (lundi) car sur le papier, c’était censé être dur mais c’était arrivé au massif. J’avais peur de trouver le temps long entre la course d’hier et la prochaine à Aix-en-Provence, samedi. Alors je me suis dit qu’il valait mieux en refaire une aujourd’hui. On savait que la bosse jouerait un rôle important. On a mis Pierre (Betelli) devant, dans un groupe de costauds. Au briefing, on s’était dit qu’il faudrait faire le pied de la bosse à bloc. J’étais mal placé mais Estevan (Delaunay) m’a bien replacé. Ensuite, Arthur (Meyer) et Yoan (Morin) ont fait un boulot de dingue. J’ai attaqué et on est rentré sur l’avant à plusieurs.
Et c’est là que tu es retombé sur Pierre Betelli, parti en éclaireur !
Il m’a fait un train d’enfer dans le GPM. C’était simplement parfait. Je n’avais plus qu’à en remettre une autre en haut de la bosse. C’est là que je suis reparti avec Mattis Lebeau et les deux mecs de Rouen (Léandre Huck et Maxime Delarue, NDLR). C’était chaud jusqu’au bout car on n’avait pas beaucoup d’avance sur le peloton. Léandre paraissait vraiment fort, il m’a fait peur. J’ai fait une erreur en attaquant une autre fois puis il m’a contré. Ce qui m’a sauvé, c’est que les Rouennais n’ont pas forcément utilisé la meilleure tactique non plus. J’ai trouvé qu’ils étaient trop stressés.
« APRÈS TANT D'ANNÉES DE GALÈRES, ÇA FAIT TROP DE BIEN ! »
Tu as finalement résisté de justesse au peloton…
Le sprint du premier jour m’a mis en confiance alors que sur le papier, je suis tout sauf un sprinteur. J’ai vu que ça rentrait donc j’ai voulu lancer de très loin. Je suis parti de devant, aux 600 mètres (rire). Bon, ça faisait loin mais je ne me suis pas retourné et j’ai tenu. Je suis super content. Après tant d’années de galères, ça fait trop de bien !
Tu évoquais précédemment le Grand Prix d’Aix : tu y feras partie des coureurs les plus surveillés après ces deux succès. D’autant qu’avec ton maillot de Champion AURA, on ne peut pas te louper !
Je sens que j’ai une pancarte, c’est sûr. Je sens aussi que les mecs s’attendent à ce que j’attaque. Il y a un très gros niveau ici. Ça roule très vite, ça frotte énormément. On sent que tout le monde arrive super prêt d’emblée. Alors c’est top de marcher ici. Je veux marcher sur un maximum de courses pour que les équipes pros voient de quoi je suis capable. Quand on voit ce que j’ai fait depuis les Juniors, si on oublie les blessures, je pense avoir ma place au-dessus. Maintenant, c’est à moi de le prouver.