Théo Thomas : « Il y a toujours plus difficile »
Un mois après sa 3e place lors du Championnat de France de cyclo-cross, Théo Thomas a toujours la forme. Le coureur du VC Villefranche Beaujolais, qui n’avait jamais débuté aussi tôt une saison sur route, est allé prendre ce samedi la 2e position du Grand Prix du Pays d’Aix, battu d’un rien par Clément Izquierdo (voir classement). Après ce podium prometteur, l’Alsacien de 22 ans a fait le point avec DirectVelo.
DirectVelo : Première course et premier podium...
Théo Thomas : C’est la première fois que je reprends aussi tôt la route après la saison de cyclo-cross. Je n’attendais pas grand-chose de cette course, juste de prendre mes marques avec l’équipe, mon nouvel équipement, mettre des choses en place et voir dans le final comment j’étais pour jouer quelque chose. Finalement, ça a été une belle entrée en matière. J’arrive dans le groupe de quatre qui se joue la gagne. Même si je ne m'impose pas, au moins j’arrive pour la victoire. La forme est déjà bonne à ce moment-là de la saison, ça fait plaisir.
« L'ÉTAT D’ESPRIT DU CYCLO-CROSS »
Un groupe de onze est sorti dans le quatrième des six tours… As-tu eu peur de ne jamais le revoir ?
Pas spécialement car Arkéa-B&B a roulé un bon moment pour revenir sur l’échappée. Je n’avais rien à perdre et je savais que je pouvais jumper dans la bosse de la Cride pour essayer de revenir. On a laissé faire. Si le coup partait pour de bon, on n’aurait pas pu disputer la gagne et on aurait débriefé en trouvant ce qui n’avait pas été. On aurait remis le couvert ce dimanche à Puyloubier avec un autre état d’esprit. J’étais serein.
Comment s’est passée la période entre le Championnat de France de cyclo-cross et ce Grand Prix du Pays d’Aix ?
J’ai coupé une bonne semaine après Camors. J’ai profité à fond de cette période pour me ressourcer. J’ai repris quatre-cinq jours avant de partir en stage, en Espagne, avec l’équipe il y a deux semaines. J’ai remis en route petit à petit comme l’équipe me l’a demandé. J’ai continué les charges de travail en rentrant en France. Au final, je n’ai pas énormément d’entraînement mais j’ai encore un peu la forme mais surtout l’état d’esprit du cyclo-cross.
« JE CROIS DAVANTAGE EN MOI »
Cette 3e place à Camors, elle te booste pour cette saison ?
C’est vraiment un tout. Il y a eu ce changement d’équipe l’an passé. Anthony Barle a été très à l’écoute et on s’est tout de suite bien entendu. Il y a aussi un suivi psychologique qui me fait énormément de bien, tout comme mon entraîneur Gérard Brooks. Je crois davantage en moi, en mes capacités… Je me fais plaisir. Aujourd’hui (samedi), j’avais mal aux jambes mais je me dis que dans la vie il y a toujours plus difficile. J’ai appris il y a quelques semaines que mon père était malade. Ça m'a bouleversé mais ça m'a remis les pieds sur terre. Je suis en bonne santé, je peux faire du vélo et en profiter donc avoir mal dans une bosse; ce n’est pas de la douleur mais une petite souffrance. Si tu as envie d’arrêter le vélo, tu arrêtes et la vie redevient normale. Ça m'a énormément fait changer. C’est surtout mentalement que j’ai évolué.
Qu’attends-tu de ce début de saison ?
Je n’ai pas d’objectifs précis mais je ne me prive pas si je vois que je peux aller gagner comme aujourd’hui (samedi). J’ai toujours envie de jouer sur les courses, de mettre des attaques dans des bosses raides, de rouler comme des professionnels tel que Julian Alaphilippe qui aime bien mettre du rythme. C’est ce que j’aime faire en début de saison. Mais il ne faut pas oublier d’écouter son coach et son équipe qui m’attendent sur des courses importantes comme les manches de la Coupe de France qui commence dans un mois (au Tour des 4B, NDLR). Il y aura aussi le Circuit des Ardennes dans moins de deux mois.