Christophe Manin : « En 2024, le programme olympique ne doit manquer de rien »

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Le rapport financier de la FFC, présenté à l'Assemblée générale de la fédération du week-end dernier, affiche un résultat d'exercice 2023 déficitaire de 251 267 euros après un bénéfice de 402 143 euros en 2022. Pendant cet exercice comptable, la Direction technique nationale a dépassé son budget initial d'un million d'euros (8 194 687 euros au budget contre 9 178 128 euros réalisés). Une des mesures retenues par la DTN pour faire des économies est de supprimer les frais de déplacement pour les sélectionnés de la relève en stage et en compétitions, hors Championnat d'Europe et du Monde, pour la route, le cyclo-cross et le VTT (c'était déjà le cas pour la piste et le VTT). Christophe Manin, le Directeur technique national, revient pour DirectVelo sur cette décision et sur l'envolée des dépenses en 2023.

DirectVelo : Comment expliquer le dépassement d'un million d'euros du budget de la DTN en 2023 ?
Christophe Manin : C'était une année pré-olympique avec de nombreux déplacements aux Antipodes pour aller chercher nos quotas olympiques. Le BMX est allé en Amérique du Sud, la piste est allée en Indonésie et ce déplacement a coûté plus cher qu'on ne l'imaginait. Il y a eu l'impact de l'inflation, les avions étaient deux fois plus chers qu'on imaginait, les hôtels coûtent très chers. Nous avons dû faire ces déplacements pour le groupe olympique.

Les comptes des charges montrent que des disciplines ont largement dépassé leur budget rectificatif comme le BMX (+90%), le sprint sur piste (+35%), l'endurance (+25%)...
Le BMX et la piste sont les plus dépendants de la FFC qui supporte complètement leurs déplacements et plusieurs déplacements se sont cumulés. Mais ça concerne tout le monde. Les coûts des intervenants extérieurs ont dépassé partout (dans les comptes de résultats de l'AG de la FFC arrêtés au 31 octobre, seul le cyclo-cross a dépensé moins que son budget dans cette ligne budgétaire. Le BMX a dépassé de 97%, la piste sprint de 75%, NDLR). Les intervenants extérieurs, ce sont des entraîneurs, des préparateurs mentaux, toutes les personnes qui interviennent dans le domaine technique et médical.

« LA DÉTECTION RESTE UNE PRIORITÉ »

Le Super Championnat du Monde 2023 a-t-il pu favoriser une mutualisation des moyens en rassemblant toutes les disciplines ?
Non, le Championnat du Monde n'a pas permis de faire des économies. Les moyens de la fédération sont dimensionnés pour aller participer à des Championnats du Monde qui se succèdent dans l'année. À Glasgow, nous avions besoin de tout en même temps pour toutes les disciplines. Il a fallu louer ou acquérir du matériel supplémentaire, on n'a pas pu mutualiser.

La ligne budgétaire de la détection n'a consommé que 10 000 euros sur 30 000 prévus en 2023. Est-ce encore une priorité de la FFC ?
L'analyse des chiffres peut être trompeuse, la détection reste une priorité. En fin d'année, on a sorti un document sur la détection diffusé dans les comités et ça commence à porter ses fruits.

Dans l'exercice 2023, la ligne budgétaire du programme de la relève n'a pas dépassé la somme prévue. La DTN a-t-elle déjà fait des économies sur la relève l'an dernier ?
Chaque responsable de collectif fait de son mieux pour gérer et respecter son budget. Il n'y a pas eu d'économie de faites pour la relève, le budget a été respecté.

« UNE ANNÉE DE REPRISE EN MAIN »

Pourquoi avoir supprimé les frais de déplacement pour rejoindre les points de ralliement pour les sélectionnés de la relève ?
C'est un alignement sur ce qui se pratique déjà pour le BMX et la piste. Cela concerne les stages et les compétitions, y compris les Coupes des Nations, mais pas les Championnats du Monde et d'Europe où les déplacements sont toujours pris en charge. Je comprends que ce soit désagréable mais nous portons notre priorité sur la qualité de l'encadrement pendant les stages, sur le staff et le matériel. D'autres pays ne remboursent pas les frais d'acheminement de la relève, comme la fédération suisse par exemple. Des entraîneurs s'inquiètent pour les sportifs limités financièrement, mais on pourra trouver des solutions individuelles.

Vas-tu aussi supprimer les frais de déplacement pour les Élites pour faire des économies ?
Non, ils restent remboursés pour les Élites.

Le budget 2024 va-t-il être tenu ?
Nous sommes dans une année de reprise en main en 2024. J'ai resensibilisé les responsables des collectifs à ce sujet. Nous sommes dans une équation où il y a une inflation de compétitions, de déplacements lointains. D'autres nations sont aussi d'accord pour dire que ce n'est plus possible de continuer comme ça. Nous ne sommes ni plus ni moins touchés que d'autres fédérations. Le vélo se mondialise et les déplacements coûtent deux fois plus chers. La mesure qui supprime les frais de déplacement de la relève fait partie de ce programme d'économie même si elle ne rapportera pas des millions d'économie. Mais en 2024, le programme olympique ne doit manquer de rien.

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