Laurent Pichon, l’habitué de Vitré

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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À Vitré, c’est la maison. Pour Arkéa-B&B Hôtels bien sûr, mais aussi un peu pour Laurent Pichon, qui connait l’épreuve comme sa poche. Pour preuve, l’ancien coureur l’a remportée en 2017, en plus d’être monté deux fois sur la deuxième marche du podium, en 2010 et 2012. Devenu directeur sportif cet hiver, il aurait pu conduire sa voiture les yeux fermés ce vendredi après-midi. "J'ai dit aux coureurs qu'on était chez nous, je connais la course par cœur, je sais que le scénario n'est jamais pareil. On voulait initialement une course difficile". Mais la présence de Mathis Le Berre dans l’échappée matinale contraint la WorldTeam bretonne à revoir légèrement ses plans. "Mathis s'est retrouvé devant un peu par hasard. On a hésité à lui demander de se relever, mais derrière on espérait que ça relance dans une course difficile. On était aussi tranquille puisqu'on était attendu".

Finalement, l’équipe au maillot rouge profite de son élément en tête pour prolonger l’attente. "À l'approche du petit circuit, je lui ai dit d'accélérer un peu plus. Ça a commencé à casser mais pas franchement". Alors Arkéa-B&B Hôtels a mis le coup de vis tant attendu. "Il restait 45 kilomètres, on devait tenter un coup de force et on l'a fait. On a explosé le peloton. J'ai vu une vraie équipe. Un coureur comme Clément (Venturini) avait ses chances sur un parcours comme ça mais les gars ont tout donné pour l'équipe. J'avais juste préservé un peu Jenthe (Biermans) et Ewen (Costiou)". Nouveau directeur sportif après avoir pris sa retraite sportive l’hiver dernier, Laurent Pichon a déjà l’œil tactique. Car ses deux coureurs étaient bien dans le bon coup dans le final.

« AU KILOMÈTRE, JE PENSAIS QUE C’ÉTAIT FINI »

Reste encore à bien négocier ce final incertain. "Ewen était la carte pour les mouvements et Jenthe pour le sprint". Le premier cité a bien accompagné David Gaudu et Alexandre Delettre dans un premier temps. Mais n’a pas pu prendre le deuxième coup, avec Jordan Labrosse et les deux premiers cités. "Ewen a eu sa chance, il a tenté, mais il lui en a manqué un peu à la fin. Donc il s'est mis en équipier à fond". Mais la tendance n’est pas très positive. Laurent Pichon croit d’ailleurs que la messe est dite. "J'ai cru que la course allait nous échapper quand les trois sont partis. Ewen a su tout donner, en plus des trois qui ont dû se regarder un peu. Jenthe, en force, n'a rien lâché". Dans sa voiture, Laurent Pichon rejoint la ligne d’arrivée sans beaucoup y croire.

Et pourtant, entre le décalage de la diffusion télé et la réalité, l’ambiance sonore lui permet d’y croire. "J'ai coupé au dernier tour, je voulais voir. J'étais dans ma voiture avec la télé. Avec le temps du décalage, le temps du sprint j'entends crier. J'ai voulu attendre quand même". Une attente de courte durée. Jenthe Biermans a surgi de nulle part pour sauter Alexandre Delettre à quelques mètres de la ligne. Derrière le guidon ou le volant, Laurent Pichon est décidément spécialiste à Vitré. "Ce n'est pas la même émotion. Comme j'ai dit aux coureurs c'est aussi très fort d'être toujours ici chez nous. J'avais ma famille, les copains, c'est un énorme moment. Mais quand je vois la course qu'on a faite, avec les supporters, c'est énorme", se réjouit celui qui a déjà connu un succès avec Luca Mozzato, à la Bredene Koksijde. "Il y avait beaucoup plus de stress qu'en étant coureur. Au kilomètre, je pensais que c'était fini. Mais il faut toujours y croire".

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