Paul Lapeira : « J’ai manqué d’audace »
Paul Lapeira a clairement passé un très gros cap. Auteur du doublé Classic Loire-Atlantique et Cholet-Agglo Tour il y a un mois puis lauréat d’une étape du Tour du Pays Basque début avril, le sociétaire de la formation Decathlon AG2R La Mondiale a joué avec les meilleurs, ce dimanche, lors de l’Amstel Gold Race, jusqu’à terminer dans le Top 5 de l’épreuve (voir classement). Se sent-il sur un petit nuage depuis quelques semaines ? “Le petit nuage est passé. Maintenant, c’est ma place d’être là. Physiquement j’ai progressé, c’est indéniable. Il faut aussi avoir confiance en soi pour performer. Avec ce qu’il m’est arrivé ces dernières semaines, ça m’a boosté”, assure-t-il à DirectVelo, à chaud.
Offensif dans le final - il était déjà en tête avant d'être repris par le bon groupe à 29 km de la ligne -, l’athlète de 23 ans a été piégé par l’attaque du quatuor Tom Pidock, Marc Hirschi, Tiesj Benoot et Mauri Vansevenant. “On a vraiment bien roulé pendant un moment. Mon objectif était de rester devant le plus longtemps possible pour avoir un coup d’avance quand il y aurait la guerre derrière. Et c’est ce qu’il s’est passé. Le plan était parfait pendant un long moment. Puis il a fallu s’accrocher. Malheureusement, quand le coup de quatre est sorti, j’ai manqué d’audace. À la jambe, j’aurais pu y être”, considère celui qui misait sur le surnombre des coureurs de la Groupama-FDJ, à savoir Quentin Pacher et Valentin Madouas. “Je me suis dit qu’ils allaient boucher le trou mais ça n’a pas été le cas. On a trop tergiversé, on est longtemps restés à dix secondes”.
« JE ME SUIS ACCROCHÉ À L'IDÉE DE FAIRE 5 »
Décidément très fort, Paul Lapeira a fini par tenter de boucher le trou, seul, à huit bornes de l’arrivée. Mais il est resté en chasse patate pendant six kilomètres. “J’ai essayé de ressortir quand j’ai compris qu’on ne rentrerait plus. Au début, j’y ai cru mais avant que je rentre, ils se sont attaqués et là, j’ai compris que je n’allais pas rentrer. Je me suis quand même accroché à l’idée de faire 5”. Mais le groupe Madouas a fini par revenir et c’est au sprint que la place de 5 s’est jouée. “Dès que j’ai compris qu’ils allaient me reprendre, je me suis tout de suite relevé en pensant au sprint. J’ai bien géré mon sprint avec le vent de face. On n’était pas loin de la gagne finalement, c’est dommage. Mais je suis quand même vraiment satisfait de ma performance”.
Pour décrocher un tel résultat sur une course prestigieuse, il a dû s’employer comme jamais dans les derniers kilomètres. “Je n’ai jamais fini aussi mort après une course. On était tous carbonisés, ça s’est fait au mental. On était venus pour un podium. Mais un Top 5, à titre personnel, c’est vraiment bien, ça confirme ma progression”.