Decathlon AG2R La Mondiale DT, les honneurs sans la victoire
Les Decathlon AG2R La Mondiale auront au moins eu le mérite d’animer cette deuxième étape du Tour de Bretagne. Après une trentaine de kilomètres, Baptiste Veistroffer est parvenu à prendre l’échappée du jour, en compagnie de Tom Mainguenaud (Cre’Actuel-Marie Morin-U 22) et Lucas Janssen (Arkéa-B&B Hôtels Conti). "Je voulais surtout me remettre dans une bonne dynamique, comme l’équipe, sur ce Tour de Bretagne. Je connaissais pas mal les routes car ce sont des routes de courses qu’on fait en amateur". Le Breton était comme un poisson dans l’eau entre Milizac-Guipronvel et Pontivy, lui qui habite à Lorient et dont les parents sont du Finistère, et la grand-mère… de Pontivy. "Les longs raids de 200 km ne me font pas peur, j’étais dans mon élément. Le circuit final était vraiment dur, un peu trop par rapport à mon gabarit, mais j’ai fait ce que j’avais à faire. C’est plutôt une journée enrichissante".
En effet, à l’arrière, Killian Verschuren et ses coéquipiers étaient tranquilles. "On n’avait pas besoin de rouler, ça nous arrangeait aussi. Je devais essayer de tenter ma chance sur le circuit final", raconte le Champion de France Amateur. Mais justement, autour de Pontivy, son ancien coéquipier du VC Pays de Loudéac avait encore un coussin sur le peloton, même s’il n’était plus accompagné par ses deux camarades. "J’aurais aimé qu’on soit plus nombreux pour que ça aille plus loin et que ce soit plus intéressant. C’est dommage que l’équipe du leader ne nous ait pas laissé un peu plus, peut-être qu’ils avaient peur ou qu’ils étaient sûrs de leur force". Et même s’il aime ces raids solitaires, ce n’était pas son meilleur jour pour aller au bout. "Je n’étais pas dans une grande journée. Il y avait 1’40”. Si j’avais été dans une bonne journée ça aurait pu le faire mais ce n’était pas les grandes jambes".
DE LA FRUSTRATION
Malgré cette mission vaine, Baptiste Veistroffer estime avoir évolué par rapport à ses années dans le peloton des amateurs. "J’ai été plus intelligent que les années précédentes, j’ai pas mal évolué. L’année dernière, j’aurais bourriné tout le long, j’aurais peut-être écœuré un peu plus tôt mes partenaires d’échappée. Là on jouait ensemble avec le peloton, on ne s’est pas livré à 100% dès le début, on a géré notre écart donc j'ai pas mal appris là-dessus. C’est du Veistroffer, mais qui a évolué", sourit-il. Sans surprise, il a vu Alexis Guérin, le futur vainqueur, le reprendre et le déposer, avant que le peloton ne l’avale à son tour. Alors Killian Verschuren a repris la barre. "À deux tours de l’arrivée, j’ai essayé avec Florian Dauphin. Mais ça ne faisait pas trop de différence parce que la bosse n’était pas assez longue pour casser. Puis dans le dernier tour, j’ai vu qu'Arkéa faisait un train mais ça ne roulait pas très fort donc j’ai attaqué".
Les crampes ont finalement cassé son enthousiasme. Mais il aurait préféré une arrivée plus difficile. "C’est dommage que l’arrivée n'était pas en haut, ils préfèrent faire des arrivées en bas avec moins de spectacle", déplore-t-il, lui qui avait du mal à cacher sa déception. "Il y a un peu de frustration car on venait pour gagner, comme tous les jours. Après on a encore le général avec des cartes qui sont encore placées, notamment Léo (Bisiaux). Moi, je vais attendre Dinan car les autres étapes ne sont pas assez dures". Quant à Baptiste Veistroffer et ses maillots distinctifs (GPM, sprint et combiné), il a de bonnes chances de repartir à la chasse. "Si je suis encore dans une dynamique d’être dans une échappée et d’avoir des opportunités cohérentes pourquoi pas, c’est sûr que je ne vais pas les donner gratuitement". Avec la Conti, il a enfin l’opportunité de "montrer [son] deuxième tempérament de baroudeur. On arrive à être un peu plus joueur que sur des grosses courses". Et ça tombe bien, il faut jouer pour gagner.