Jarno Widar, « un gros moteur » encore perfectible

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

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La Conti de la Lotto-Dstny a passé un beau 26 mai. En Belgique, elle a écrasé l’Omloop Het Nieuwsblad Espoirs en plaçant quatre coureurs aux quatres premières places (voir classement). Pendant ce temps-là, Jarno Widar s’est offert l’Alpes Isère Tour (2.2), quelques mois à peine après son arrivée chez les Espoirs. Il a construit son succès final dès le deuxième des cinq jours. “C’était pour moi l’étape la plus importante pour gagner cet Alpes Isère Tour, estime Wesley Van Speybroeck. L'équipe a bossé très dur ce jour-là pour l'amener dans les meilleures conditions au pied de la dernière montée. Il est allé à fond dans cette côte et on a beaucoup surpris de concurrents. C'était la bonne tactique pour gagner, ça a posé de bonnes bases”. Et ce même s’il était déçu à l’arrivée de finir 3e dans le groupe de six costauds qui s’est joué la victoire.

Malgré les apparences, sa semaine n’a pas toujours été simple. Le 2e de la Ronde de l’Isard a été piégé à quelques occasions, notamment le dimanche dans la descente du col de Porte, en début d’étape, où il n’a pas réussi à suivre le groupe des favoris. Avant que ses coéquipiers lui permettent de revenir dans la vallée. “Il a perdu beaucoup de secondes dans quelques descentes et ailleurs, reconnaît son directeur sportif. Il y a encore du travail à fournir sur de petites choses”. Pour s’améliorer dans les descentes, il a travaillé ces derniers mois avec Filip Meirhaeghe, l'ancien Champion du Monde de VTT. “Il a progressé depuis. C’est un gros moteur, il est très bon dans les montées, mais il y a d'autres choses pour gagner des courses. C'est donc bien pour lui de gagner ici”.

« LE PROTÉGER UN PEU DES MÉDIAS »

Excepté l’Espagnol José Félix Parra avec qui il a partagé les honneurs, personne n’a pu accompagner Jarno Widar le dernier jour dans la montée du Pas de la Confession, juge de paix de l’épreuve iséroise. Après avoir renversé le général, l’ancien vainqueur de la Classique des Alpes succède au palmarès à Lennert van Eetvelt (voir classements), passé comme lui dans les rangs de la Conti belge. “Nous avons une Devo Team depuis seize ans, on y investit beaucoup d'argent. On ne va pas trop vite, on y va tranquillement avec les coureurs. Quand la tête va bien, les jambes suivent. Nous sommes une équipe familiale. Si Jarno aime la structure et s'il s'y sent bien, il restera avec nous comme Lennert Van Eetvelt ou Maxim Van Gils”.

Les coureurs de la ProTeam, Jarno Widar les a côtoyés dès mars à l’occasion de la Semaine Coppi et Bartali. “C'était important pour lui d'être là-bas. Il a appris beaucoup de choses sur cette course, avec Tony Gallopin en directeur sportif. Et désormais, il peut remporter une grosse course par étapes comme l'Alpes Isère Tour”. La Lotto-Dstny a bien conscience d’avoir une nouvelle pépite dans ses rangs. Dans un pays où il est fréquent de chercher le nouvel Eddy Merckx, la formation belge prend des précautions. “On essaie de le protéger un peu des médias”, sourit Wesley Van Speybroeck. Avec le Tour d’Italie Espoirs et le Tour de l’Avenir qui se profilent, les sollicitations ne devraient pas diminuer s’il continue sur cette lancée.

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