Comme chaque année, Stephen Delcourt a pris place ce samedi après la ligne d’arrivée à l’issue du Championnat de France Elites Femmes. Et comme depuis 2022, il n'a pas vu une de ses protégées de la FDJ-Suez triompher. Au lieu de ça, elles sont quatre à terminer dans le Top 6 (voir classement). “On doit faire beaucoup mieux. 2, 3 et 4, c’est anormal à ce niveau-là”, reconnaît le manager de la structure WorldTour au micro de DirectVelo. Pour lui, “la plus forte et celle qui voulait le plus le titre a gagné” sur le circuit de Saint-Martin-de-Landelles (Manche).

« GLADYS SE FAIT PERDRE ELLE-MÊME »

Pour retrouver le maillot trois ans après le sacre d’Evita Muzic à Epinal, le briefing était clair. “On devait toujours avoir un temps d’avance, avoir une fille devant. Tout a été appliqué de A à Z, j’ai zéro reproche à faire à l’équipe, que ce soit au DS ou aux filles. J’avais dit que les seules qui pouvaient les faire perdre, c’était elles-mêmes. Et à la fin, Gladys se fait perdre elle-même”. Dans le final, Gladys Verhulst-Wild s’est montrée active en collaborant avec Juliette Labous, alors que Jade Wiel était juste derrière. “Elle voulait tellement gagner qu’elle est tombée dans le piège de l’euphorie, de vouloir tout faire et au final elle a avantagé les autres. C’est une erreur”.

Une erreur qui rappelle celle de l’année dernière à Cassel, quand il n’y a pas eu de stratégie d’équipe entre Marie Le Net et Jade Wiel, ce qui avait profité à Victoire Berteau (Cofidis). “On n’arrive pas à corriger nos erreurs. On est beaucoup plus fort que l’année dernière dans la gestion de la course mais on retient quoi ? La fin”. Et dans les derniers kilomètres, elles n’ont pas réussi à mettre en difficulté Juliette Labous. “Gladys ne devait pas rouler, Jade allait rentrer et mettre en difficulté Juliette (Labous)”.

LA CHAMPIONNE DE FRANCE À LA FDJ-SUEZ ?

Et pour Stephen Delcourt, Gladys Verhulst-Wild a aussi fait une autre erreur au sprint. “Elle lance alors qu’elle doit profiter de l’aspiration. Il n’y a rien à reprocher sur 99,9% de la course. Si Jade revient et qu’elle gagne, on dit qu’on a fait la course parfaite. On a voulu laisser sa chance à Gladys, j’assume l’erreur à 100%”.

Ironie de l’histoire, le maillot tricolore pourrait bien être à la FDJ-Suez la saison prochaine malgré tout. À l’instar de ceux de Demi Vollering, Eglantine Rayer ou Célia Gery, le nom de Juliette Labous circule du côté de la structure française. Si le règlement interdit Stephen Delcourt de parler d’une potentielle arrivée de la Franc-Comtoise, il continue d'affirmer vouloir passer un nouveau cap. “Qu’on pense que les meilleures cyclistes au Monde veuillent venir chez nous, ça montre que le projet de l’équipe est bon. Il faut encore bosser plus dur, on est en train de construire quelque chose de plus puissant depuis quelques années. Et on passera encore un autre cap ces prochaines années car on a des sponsors qui croient en nous, on a un staff qui travaille très dur. On a un groupe et une leader qui s’appelle Evita Muzic, elle a pris la parole à mes côtés hier (vendredi). Le projet de l’équipe, ça a toujours été d’emmener les plus jeunes vers le plus haut niveau. Evita et Jade sont arrivées mineures chez nous et regardez leur niveau aujourd'hui. Je ne veux retenir que ça”.