François Lamiraud : « C'est là qu'ils apprennent la culture de la gagne »

Crédit photo Uec.ch

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Le Championnat d'Europe sur piste Espoirs et Juniors débute ce mardi sur la piste de Cottbus pour se terminer le 14 juillet. Le vélodrome allemand, 333,33 mètres en ciment en plein air, l'ancien standard international, casse les habitudes des coureurs entraînés sur des pistes en bois de 250 mètres. Pour s'adapter, les sélectionnés français (voir la sélection) sont sur place depuis une semaine. "Depuis dimanche, ils commencent à ressentir de bonnes sensations sur cette piste", constate François Lamiraud, le manager piste de la FFC qui encadre la sélection en Allemagne. L'ancien recordman de France de l'heure explique à DirectVelo les objectifs de la relève de la piste française dans ce Championnat.

DirectVelo : Quelle place prend le Championnat d'Europe dans la formation de la relève ?
François Lamiraud : C'est un point de passage pour acquérir de l'expérience, de la compétence. Mais nous l'avons préparé par des stages. La culture de la gagne, c'est là qu'ils l'apprennent. C'est là qu'ils apprennent à courir et à prendre des risques et à se libérer pour gagner. Pour les coureurs dans leur dernière année Espoir, c'est aussi l'occasion de mettre à profit le travail en pôle olympique, c'est un tremplin. L'objectif N°1 n'est pas de gagner à tout prix mais malgré tout, on a l'ambition de le faire. Ces dernières années, on a validé le travail par des titres et des médailles. On va continuer de viser l'excellence.

TAKY MARIE-DIVINE KOUAMÉ À COTTBUS AVANT PARIS

Il n'y a pas de poursuite par équipes chez les Juniors, pourquoi ?
Dès le début de l'année, la stratégie était de cibler le Championnat du Monde Juniors. Ça leur permettait aussi de souffler après un gros bloc de route du début de saison avec le Championnat de France en mai. Ils auront deux stages de préparation pour le Championnat du Monde en Chine.

Taky Marie-Divine Kouamé, sélectionnée pour les JO, est à Cottbus, elle aussi...
C'est un choix dans leur plan de préparation, ça leur fait du bien de changer les habitudes, de courir sur une piste en plein air.

En revanche, il n'y a pas de vitesse par équipes chez les Espoirs...
On a dû renoncer chez les Femmes après la maladie de Marie-Louisa Drouode. Chez les Hommes, Luca Priore est blessé. Nous n'avons pas cherché à les remplacer car la vitesse par équipes sur une piste de 333 mètres est plus exigeante pour les coureurs. Nous avons préféré cibler d'autres épreuves.

« JE FAIS ATTENTION À TOUT »

Qu'est-ce que ça change de courir sur une piste en ciment ?
L'avantage pour nos endurants c'est que c'est une piste qui colle aux qualités de routiers, elle est moins technique. Ça change aussi un peu pour le matériel. C'est une piste semi-couverte où le vent passe, il n'y aura pas de roue pleine à l'avant en poursuite par équipes. En vitesse, la gestion de l'effort est différente mais nos Juniors et Espoirs Hommes ont déjà couru au moins une fois à Cottbus dans les années passées. Ils ont eu le droit à une analyse vidéo pour gérer l'approche des sprints. On ne peut pas faire des sprints décollés, c'est plus compliqué de sauter l'adversaire dans la dernière ligne droite.

La FFC doit faire des économies, comment ça se traduit dans le programme de la relève piste ?
Je fais attention à tout. J'étudie les prix d'hôtels, des vols. On ne "sur-staffe" pas. C'est une année particulière avec les Jeux olympiques en France. La FFC a fait des choix, on les assume. On fait attention pour pouvoir faire rentrer les actions qu'on avait déterminées en début d'année. La route a fait des économies avec le contre-la-montre (lire ici). Le Championnat du Monde sur piste Juniors en Chine va coûter très cher. Nous aurons onze coureurs (deux poursuite par équipes et une vitesse par équipes chez les Hommes, NDLR). Mais tous les pays sont touchés. L'Allemagne n'ira en Chine qu'avec une seule paire d'Américaine. Le maître-mot, c'est la sobriété.

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