Groupama-FDJ : L’homme du Val d’Aoste s’appelle Joshua Golliker
Il se sent comme chez lui près de la frontière franco-italienne et même ses coéquipiers s’en amusent. “On savait qu’il marcherait. C’est sa course !”, plaisante Maxime Decomble. “Je suis super content pour lui, il le mérite ! C’était prévu qu’il aille dans l’échappée et il l’a fait. C’est incroyable, il réussit toujours son coup”, enchaîne Max Bock. Ce vendredi, Joshua Golliker a donc remporté la troisième étape du Tour du Val d’Aoste (2.2U) après un véritable « chantier » où les coureurs se sont vite retrouvés éparpillés de partout sur le parcours (voir classement). Le Britannique décroche son premier bouquet de la saison. Surtout, il s’agit de son troisième sur l’épreuve après les deux étapes déjà enlevées l’an passé.
“C’est ma course, c’est un truc de fou !”, se marre le vainqueur auprès de DirectVelo, au pied du podium protocolaire. Quelques minutes plus tôt pourtant, le sociétaire de la Groupama-FDJ Conti était loin d’être sûr de l’emporter, après avoir été lâché par le Colombien Guillermo Juan Martinez. “Il était tellement fort ! Je sentais bien qu’il était à l’aise en altitude, il avait un sacré rythme dans les montées alors que de mon côté, je tirais vraiment la langue…”. Mais l'athlète de 20 ans est un coureur complet et il a mis à profit tous ses atouts sur cette étape. Un poil moins fort que son rival latino-américain dans les montées, il a mis à profit les descentes pour faire la différence. “J’ai senti dès la première descente avec lui qu’il était moins à l’aise et moins rapide que moi. C’est ce qui m’a permis de rentrer avant la dernière montée”. Mieux que ça : Joshua Golliker dépose directement le coureur de Q36.5 Conti pour ne plus jamais être revu. “Vu comme il grimpait, il valait mieux ne pas arriver avec lui au pied du dernier raidard. Il fallait absolument profiter de la descente”. C’est d’ailleurs la consigne que lui avait hurlée Jérôme Gannat depuis le volant de la voiture Groupama-FDJ. “Il m’a dit de tout mettre là, l’étape se jouait aussi dans la descente”.
FAUX COUP DE FIL, PROBLÈMES FAMILIAUX ET RETOUR TARDIF EN FORME
La marge n’étant pas énorme au pied de l’ultime montée vers Pré Saint-Dier, « Josh » Golliker a dû monter “full gaz” les derniers kilomètres. Pour une magnifique récompense. Sur la ligne, il n’avait plus qu’à célébrer en faisant mine de répondre au téléphone puis de raccrocher au nez de l’interlocuteur. Pourquoi donc cette célébration, qui n’est pas sans rappeler celle des tennismen Ben Shelton puis Novak Djokovic lors de Wimbledon 2023 ? “Je ne sais pas du tout ce que ça signifie. C’est Max (Bock) qui m’a demandé de célébrer comme ça si je gagnais une étape cette semaine. Pari tenu !”, rigole-t-il.
Comment Joshua Golliker explique-t-il une telle réussite dans le Val d’Aoste ? Qu’aime-t-il tant dans ces cols italiens à la frontière hexagonale ? “Je suis toujours très motivé ici. Ce sont de longues montées, toujours très dures… Il faut constamment être en prise. C’est pour les guerriers. J’aime ça, c’est à celui qui craquera le dernier”. Le plus fort et le plus beau dans ce succès ? Sans doute qu’il l’a emporté en étant “bien moins fort” que lors de l’édition 2023. “Je n’ai pas de mots, j’ai même du mal à comprendre ce qu’il vient de se passer car franchement, je ne suis pas au top physiquement en ce moment”. Mentalement non plus, le Britannique n’a pas connu que des moments de bonheur depuis le début de l’année. “J’ai eu des problèmes familiaux pendant des mois, depuis le début de l’année. J’ai dû vivre avec ça toute la première partie de l’année, je n’avais pas l’esprit tranquille”, confesse-t-il les larmes aux yeux. “J’ai retrouvé un bon coup de pédale depuis peu et j’étais motivé comme jamais. C’est énorme, je n’y crois pas”.