Baptiste Troja : « Je me suis régalé »
C’était sans doute sa seule façon d’exister sur une course au niveau très relevé et il a parfaitement saisi l’occasion qui s’est présentée. Ce vendredi, Baptiste Troja a passé une bonne partie de la troisième étape du Tour du Val d’Aoste (2.2U) devant le peloton, en anticipant la grande bataille entre les favoris au maillot jaune. “J'ai essayé de me faire plaisir. Je préférais prendre un coup d'avance plutôt que de mourir dans le peloton et attendre mon heure. J'ai essayé de faire des efforts en allant à l'avant. Je me suis régalé”, s’est félicité auprès de DirectVelo l’habituel sociétaire du VC Villefranche Beaujolais, qui dispute l’épreuve transalpine avec le comité Auvergne-Rhône-Alpes.
“C'était dur mais j'ai pu gérer toutes les bosses comme je le voulais jusqu'au pied du San Carlo. Après, on s'est fait rattraper par les leaders”. L’athlète de 21 ans a ensuite “essayé de suivre” mais s’est “mis dans le rouge”. Une erreur commise dans l’euphorie ? “Je n’aurais peut-être pas dû le faire… Mais ça m'a quand même permis de bien gérer ma montée. De toute façon, je me suis vraiment fait plaisir”, insiste-t-il, tout sourire. “Je suis content d'avoir pu exister sur une course pareille sans un entraînement spécifique pour cela. C'est une course de purs grimpeurs et je n'en suis pas forcément un alors ça fait du bien de jouer avec les pros. Ce n’est que du bonheur !”.
« ÇA VA ÊTRE HORRIBLE »
Loin du niveau de garçons tels que Jarno Widar (Lotto-Dstny), Baptiste Troja a bien conscience qu’il vit cette semaine l’un des moments forts de sa saison 2024. “Une course comme celle-là, on s’en rappelle toute sa vie. Plus encore quand on a pu courir devant, être acteur… C’est bon pour l’expérience”. Après s’être fait violence tout au long de l’étape, il sait que les jambes devraient piquer samedi pour le quatrième acte de la semaine. “Je vais essayer de survivre”, rigole-t-il encore.
Cette semaine, l’ensemble du comité AURA est dans le même état d’esprit que Baptiste Troja. “Mis à part Rémi (Arsac), on n'est pas de purs grimpeurs. On va essayer de reprendre un coup, se refaire plaisir. Demain (samedi), il y a 70 bornes d'approche avant les cols, on va tenter de refaire pareil... Après, ça va être horrible ! Dans tous les cas, c'est important de montrer le maillot, de se faire voir, d'exister. On veut montrer qu'on mérite notre place”.