Marc Hirschi l’attendait depuis quatre ans

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Marc Hirschi est parvenu à finir le travail. Après le joli numéro de son coéquipier Pavel Sivakov dans l’ascension d’Erlaitz, et alors que la formation UAE Team Emirates était en net surnombre dans les derniers kilomètres de course, le Suisse l’a emporté, ce samedi, lors de la Clasica San Sebastian, au terme d’un haletant ultime duel face à un certain Julian Alaphilippe (voir classement). “Initialement, je misais sur une attaque de (Jonas) Vingegaard et je comptais essayer de le suivre. Mais il a lâché dans l’avant-dernière montée alors on a voulu jouer le surnombre avec Jan (Christen) ou Pavel (Sivakov), sachant qu’il y avait aussi Brandon (McNulty). Il fallait attaquer. Quand Pavel a bougé et s’est retrouvé seul devant, c’était le scénario parfait pour moi car je n’avais pas à mettre un coup de pédale. Franchement, j’ai cru qu’il pouvait aller au bout. Si les gars de Quick-Step n’avaient pas roulé, il gagnait…”. Mais le Français a été repris au pied de l’ascension finale. “C’était super dur, d’autant que (Julian) Alaphilippe a attaqué dès le pied de Pilotegi”.

Pilotegi, dernière difficulté de l’épreuve - à huit kilomètres de l’arrivée - avec ses 2100 mètres à 10.7% de pente moyenne, dont un passage terrible à 27%. Avec un tel menu, l’Helvète ne s’attendait pas à ce qu’un coureur prenne le risque d’attaquer dès le pied. Et pourtant… “Heureusement, même si c’est parti très fort d’emblée, ça a un peu temporisé à mi-pente”. Une poignée de coureurs fait alors difficilement la jonction, avant que Julian Alaphilippe ne replace une dernière cacahuète peu avant le sommet. Marc Hirschi est alors le seul à pouvoir répondre. “La partie difficile ne faisait que 600 mètres mais avec des pentes aussi raides, c’est vraiment long. Quand il est reparti une seconde fois, j’ai simplement pris la roue et j’ai essayé de m’accrocher jusqu’au sommet. En me retournant, j’ai vu qu’on avait fait le trou alors on a bien travaillé ensemble”, expliquait-il en conférence de presse d'après-course, où DirectVelo était présent. 

LE MONDIAL SUISSE À L’HORIZON

La paire franco-suisse ne cherche pas à s’attaquer dans le final. Il faut dire que les deux coureurs ont chacun une bonne pointe de vitesse et peuvent espérer l’emporter à la giclette. Et c’est finalement Marc Hirschi, tout récent lauréat du Tour de République tchèque, qui lève les bras le long de la côte ibérique. “C’est une énorme victoire pour moi, ça signifie beaucoup. Je l’attendais depuis un moment. Depuis quatre ans, précisément. Après la victoire d’étape sur le Tour et la Flèche Wallonne, c’est probablement la troisième plus belle”. Marc Hirschi cite deux succès acquis en 2020, à Sarran (Corrèze) sur le Tour puis lors d’une Flèche Wallonne disputée à l’automne, Covid-19 oblige. Depuis, il n’avait plus décroché la moindre victoire au niveau WorldTour. “J’ai gagné beaucoup de petites courses. Alors en gagner une grosse à nouveau, ça signifie beaucoup. J’attendais ça depuis 2020. Je suis fier de cette victoire”.

Parti récemment en stage en altitude durant trois semaines en Andorre, Marc Hirschi a bien sûr un très gros objectif en cette fin de saison : le Championnat du Monde, qui se tiendra chez lui, en Suisse. “Forcément, je l’ai en tête. Je n’ai pas encore reconnu le parcours mais ce sera difficile, c’est sûr. La Slovénie va contrôler pour Tadej (Pogacar). Ce sera pour puncheurs/grimpeurs, ça peut me convenir”. Et avec ce succès à San Sebastian, l'athlète de 25 ans est d’ores-et-déjà à cocher dans la (longue) liste des outsiders pour le maillot arc-en-ciel. 

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