Kévin Ledanois : « Me faire plaisir en cyclo-cross »

Crédit photo Quentin Photographiebe - DirectVelo

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Kévin Ledanois a décidé de mettre un terme à son contrat avec Arkéa-B&B Hôtels au 15 août mais il n’en a pas encore fini avec le vélo. Le Vendéen va en effet effectuer la prochaine saison de cyclo-cross au sein du Team Guevel Roadborn (lire ici). L’athlète de 31 ans revient pour DirectVelo sur son choix d’arrêter prématurément sa carrière professionnelle et explique pourquoi il va continuer dans les labourés. 

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé de mettre un terme à ton contrat avec Arkéa-B&B Hôtels ?
Kévin Ledanois : C’est un ensemble de choses. Tout mis bout à bout, je n’avais plus envie de faire les sacrifices pour le très haut niveau et de continuer à partir loin de la maison. C’est une décision mûrement réfléchie.

Comment en es-tu arrivé à cette décision ?
La naissance de ma fille a pesé dans la balance. Après avoir passé une semaine à la maternité, ça m’a changé la vie. J’étais quand même bien motivé au Tro Bro Leon même si ma condition n’était plus au top. Ensuite, les 4 Jours de Dunkerque se sont passés moins bien que je ne l’espérais. À l’entraînement, j’ai commencé à me poser plein de questions, à me demander si j’avais envie de rouler cinq heures. J’ai pas mal cogité avant le Circuit Franco-Belge. Je n’ai pas recouru ensuite. 

« CE SERAIT UNE BELLE FIN »

Quand as-tu annoncé ton choix à l'équipe où ton père Yvon, qui y est directeur sportif ?
C’était difficile de parler à mon père comme on travaille ensemble. Un jour, j’ai craqué, je lui ai dit que ça faisait plusieurs fois que j’avais envie de lui parler, que je n’y arrivais pas... Et je lui ai annoncé que j’avais envie d’arrêter. Il m’a bien aidé et soutenu en me parlant du fait qu’on pouvait faire une rupture. Je l’ai dit début juin à l’équipe, j’ai été franc et je n’ai pas été abandonné. On m’a quand même laissé un mois de réflexion au cas où j’aurais envie de reprendre l’entraînement et de refaire une dernière course. Mais il m’aurait fallu un mois et demi d’entraînement pour retrouver un niveau correct et ça ne valait pas le coup d’ici la fin de saison. 

Malgré tout, tu vas continuer la compétition en cyclo-cross avec le Team Guevel Roadborn !
Quand j’étais Cadet, mon premier entraîneur était Pierre Guevel, le père de Rudy (le manager de la structure, NDLR). Quand j’avais déjà eu envie d’arrêter un coup il y a deux ans, il m’a dit : « Ne t’arrête pas, viens t’amuser avec nous ! ». Je lui ai répondu que l’année où je stopperai la route, je viendrai dans son équipe faire la saison de cyclo-cross. Outre le fait de retrouver le fils de mon premier entraîneur, j’ai obtenu mon premier résultat au niveau national dans cette discipline, chez les Cadets à Pontchâteau, et le prochain Championnat de France a justement lieu là-bas. Ce serait une belle fin même si je ne suis pas trop attaché aux belles histoires et que je n’exclus pas de refaire une autre saison de cyclo-cross. 

« J’AURAIS DÛ GAGNER CETTE COURSE »

Avec quelles ambitions vas-tu retourner dans les labourés, alors que ta dernière épreuve au niveau national remonte au Championnat de France 2021 ?
Dans un premier temps, j’ai envie de me faire plaisir et de m'amuser, ce sera du vélo-passion. Certes, j’ai une ambition cachée mais pour ça il faut que je travaille à l’entraînement, je ne suis pas sûr d’avoir l’envie et je préfère ne pas m'avancer. Mais ce serait peut-être d’aller chercher un résultat au général de la Coupe de France si ça passe bien. Je verrai comment ça évolue au fil des manches. Par ailleurs, il y a deux étapes de la Coupe de France dans les Pays de la Loire (Pierric 9-10 novembre et La Ferté Bernard 14-15 décembre, NDLR) et c'est plus facile de se motiver que s’il n’y avait que de gros déplacements. 

Pour en revenir à la route, quels souvenirs garderas-tu de ta carrière pro ?
J’ai de belles images en tête comme mon titre de Championnat du Monde Espoirs, la première étape en Vendée de mon premier Tour de France (en 2018, NDLR) et plein d’autres petites choses comme tous les moments passés avec mes coéquipiers. J’ai pris mon pied à travailler pour mes leaders. Si je devais avoir un regret, ce serait le Tour du Limousin 2020 où je termine 4e au général. J’aurais dû gagner cette course, c’était l’année où je marchais le mieux en dix ans de carrière, j’étais un des plus forts… Mais ça ne s’est pas fait, c’est comme ça. 

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