Brieuc Rolland : « Je n’ai pas envie de faire l’égoïste »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Brieuc Rolland a fini aux portes du Top 10, ce jeudi, sur la quatrième étape du Tour de l’Avenir (voir classement). Mais dans la montée finale vers Les Karellis, le coureur de l’équipe de France aurait aimé être plus utile pour son leader Léo Bisiaux, pour qui il compte bien tout donner jusqu’au bout. Après être resté assis longtemps dans l’aire d’arrivée pour reprendre son souffle, l’habituel coureur de la Conti Groupama-FDJ a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu cette montée finale vers Les Karellis ?
Brieuc Rolland : Il n’y a pas eu de temps mort. C’est monté à fond du pied jusqu’en haut. Je suis resté 15-20 minutes derrière Léo (Bisiaux) mais je n’ai pas réussi à rentrer pour l’aider. C’est dommage, j’aurais pu essayer de le ramener au début mais j’étais vraiment à la limite tout du long. Je ne pouvais pas faire grand-chose d'autre. C’était vraiment affreux. C’est monté super vite. Auparavant, dans l’Iseran, ça faisait vraiment mal, j’avais l’impression de manquer d’oxygène. Dans la vallée, ça a roulé très vite parce qu’il y avait pas mal d’écarts. C’était vraiment une journée à fond de A à Z. J’ai rarement fait une course aussi dure et intense. Le niveau est vraiment impressionnant.

« ÇA FAIT DU BIEN DE SE PRENDRE DES CLAQUES »

Plus que sur le Giro Espoirs que tu avais disputé l'an dernier par exemple ?
Je trouve que ça n’a rien à voir, ici tout le monde est prêt à 100%. Les mecs descendent d’altitude, c’est « la » course U23. Je n’ai jamais fait plus dur. C’est une découverte et ça fait du bien de se prendre des claques, comme ça quand tu rentres chez toi tu es motivé. On se dit qu’il reste encore du boulot. 

C’est aussi ce que tu es venu chercher ici…
Oui, ça permet de voir où on en est, ce qu’il reste à faire, les points forts et faibles. C’est clair que faire des résultats c’est bien, mais c’est sur ce genre de courses qu’on se remet en question pour retourner au boulot. Je pense qu’on est encore dans le match avec Léo (Bisiaux) donc on va tout faire pour lui. Il est vraiment impressionnant en tant qu’Espoir 1. Il faut se rendre compte de ce qu’il fait, le gamin. C’est du solide, félicitations à lui. 

« IL PEUT COMPTER SUR MOI »

Mercredi, à l’arrivée à La Rosière, tu t’es excusé auprès de Léo Bisiaux de ne pas avoir pu l’aider plus longtemps…
Je suis honnête avec moi-même, je sais que je ne gagnerai pas le Tour de l’Avenir à part sur un retournement de situation mais je sais que lui (Bisiaux), il peut jouer le podium. Je n’ai pas envie de faire l’égoïste. J’ai eu la chance de l’avoir à mes côtés sur la Course de la Paix (où Brieuc Rolland s'est imposé, NDLR), donc c’est à mon tour de lui rendre la pareille. Il est plus fort que moi et il peut compter sur moi. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour l’aider aujourd’hui, j’essaye de faire mon maximum.

Selon tes données, tu es à ton meilleur niveau cette semaine ?
Les données ne sont pas impressionnantes parce qu’il y a de la fatigue et on n’arrive pas tout frais en bas des cols. Je suis à ma limite, je ne vais pas chercher d’excuses, quand je pète c’est que je suis à fond. J’essaye de pousser ma limite le plus possible, ça permet de se découvrir et de progresser.

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