Fontaine-le-Comte. Vendredi dernier, C’est ici dans la Vienne, quelques kilomètres au sud de Poitiers qu’Alain Clouet a baissé pour la dernière fois le drapeau au TPC. Son TPC. Le charismatique organisateur du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine (2.1), aux manettes depuis 2001, président du comité d’organisation et de l’association chasseneuillaise Poitou-Charentes Animation, a décidé, en cette année olympique, de passer le flambeau. Bien sûr, il ne va pas véritablement quitter le navire et sera toujours présent auprès de cette équipe de bénévoles fidèle et dévouée en 2025. Mais avec moins de responsabilités et la fierté de laisser la place non pas spécifiquement à une personne mais à tout un groupe. “Non seulement je serai encore là l’année prochaine, mais je ne viendrai pas seulement me promener. C’est très clair”, glisse-t-il en souriant auprès de DirectVelo.

« L’ENVIE DE TRANSMETTRE »

“Je garde un oeil attentif sur ce qu’il se passe et ce qu’il va se passer. On doit finaliser nos villes-étapes pour l’an prochain. Ils pourront toujours compter sur moi pour épauler et conseiller. Mais je vais clairement prendre mes distances et passer la main. Le passage de témoin, notamment avec les partenaires et les mairies, est important. Je sais que certains sont attachés à moi depuis tout ce temps mais ce qui compte avant tout, c’est l’attachement qu’ils ont pour le TPC”. Alain Clouet va bouger, y compris au sens propre puisqu’il compte vendre sa propriété et déménager à Saint-Nazaire pour raisons personnelles. “Je serai à 2h30 de Poitiers, ce ne sera plus la même chose. Mais la distance ne m’empêchera pas de continuer à gérer, par exemple, la partie administrative avec Mathieu (Rouard). Si on a besoin de moi, je répondrai présent. J’ai toujours l’envie de transmettre”.

Pour autant, l’année de ses 70 ans, l’homme au regard toujours malicieux et bienveillant était plus que jamais convaincu qu’il était temps de quitter le premier rôle, lui qui y songeait depuis déjà plusieurs saisons. “Ce qui importe, c’est que le TPC continue d’exister. C’est bien de changer de présidence, ça va apporter du sang-neuf”. Bras droit d’Alain Clouet depuis de longues années, Nicolas Rougeon est attendu pour prendre les rênes de l’épreuve de Classe 1. “Il a toutes les capacités pour diriger l’épreuve. Mais Poitou-Charentes Animation ne s’arrête pas au TPC. Il y a les Amateurs, nos deux courses féminines… C’est d’abord un groupe de personnes qui va travailler ensemble”.

UNE FORMULE À QUATRE ÉTAPES QUI VA ÊTRE RENOUVELÉE

Et à voir la qualité du travail réalisé depuis des années et la combinaison de bonne ambiance et de sérieux qui règne sur la course par étapes estivale, il ne fait guère de doute que l’histoire devrait être belle encore longtemps. “Je peux passer le flambeau en étant rassuré. Je suis fier de cette équipe et je sais qu’elle est capable de très bien fonctionner ces prochaines années. C’était déjà le cas pendant une semaine ici. Je n’étais pas seul, je ne gérais pas tout. Il y a des gens qui bossent. On a des anciens, qui ont l’expérience, et du sang-neuf, des jeunes qui sont là depuis maintenant quelques temps aussi pour certains”. La fidélité de l’immense majorité des bénévoles du Tour Poitou-Charentes est une autre fierté de l’ancien animateur et speaker. “Voir de nouveaux visages, des jeunes arriver dans l’équipe, et poser des congés pour revenir l’année suivante, ça me fait très plaisir. Il y a un attachement à notre épreuve et à notre équipe. Cet état d’esprit qui se transmet entre tous, c’est formidable”.

D’un point de vue purement sportif, cette édition 2024, remportée comme l’an passé par le Norvégien Soren Waerenskjold (Uno-X Mobility) était l’occasion de changer de formule avec la suppression de la courte étape du jeudi matin. D’ordinaire en effet, cinq étapes figuraient au programme dont une course en ligne et un effort chronométré le même jour, la veille de l’habituelle arrivée finale à Poitiers. Cette fois-ci, seul le contre-la-montre individuel (rallongé de quelques kilomètres) était organisé le jeudi, pour un total de quatre étapes contre cinq auparavant. Cette formule sera très certainement renouvelée l’an prochain pour la 39e édition. “C’est plus simple de cette façon-là. Par contre, il y a peu de chances que le chrono soit aussi long l’an prochain. On va certainement réduire un petit peu la distance, de quelques kilomètres. Ce sera mieux”. Il est également envisagé de proposer une étape en ligne plus longue dans la semaine, et qui pourrait pourquoi pas dépasser les 200 km. Mais rien n’est encore acté. Une chose est sûre en revanche, cela ne se fera plus sous la présidence d’Alain Clouet.