Tim Merlier : « Le petit Merlier est devenu grand »

Crédit photo UEC

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Tim Merlier a été sacré Champion d'Europe, ce dimanche, à Hasselt (voir classement). Le Belge a été le plus rapide dans la dernière ligne et a battu Olav Kooij (Pays-Bas) et Madis Mihkels (Estonie). Le premier Champion d'Europe belge de l'histoire est revenu sur sa victoire en conférence de presse au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Que ressens-tu quelques minutes après ce sacre ? 
Tim Merlier : Je suis en train de rêver. Est-ce vrai ? L'ai-je fait ? Je ne réalise toujours pas ce qui m'arrive. J'ai vécu des semaines difficiles mentalement à cause des chutes (au Renewi Tour et à Hambourg, NDLR). J'ai pensé appeler un coach mental. Je ne l'ai pas fait. Lundi, j'ai fait une sortie le long de la frontière française avec ma musique dans les oreilles pendant quatre heures. Je me suis coupé du monde, ça m'a fait du bien. La critique puis les chutes, les pépins,... Pour faire face à ça, j’ai essayé de me changer les idées. Mercredi et jeudi, je me suis senti mieux.

Il y avait de grands débats quant au choix d'avoir emmené pas moins de trois sprinteurs côté belge...
J'ai entendu des choses à gauche et à droite qui avaient pour but de me faire craquer. Ça me rend juste plus fort. J'étais au départ pour justifier les choix du coach. Ce n'était pas simple, mais les pièces du puzzle se sont bien assemblées. Le petit Merlier est devenu grand. Je me surprends encore parfois de vivre ces moments.

Raconte-nous ce sprint ! 
Je ne l'abordais pas avec le plein de confiance. J'ai eu une crevaison dans la boucle du Limbourg. D'habitude, je ne crève jamais. Je me demandais ce que j'avais fait de mal. Ma chaine a sauté à 300 mètres de la ligne. J'ai perdu beaucoup de places. Je suis resté calme. Heureusement, la chaine s'est remise. Au passage, je suis surpris que l’on puisse organiser une arrivée dans un léger virage... J'ai pu sortir au bon moment et prendre de la vitesse. Ensuite, j'ai fait ce que je fais de mieux : la maintenir.

« PARFOIS, IL FAUT JOUER AU POKER »

L'Italie a pris la course en main. A-t-elle été un allié de circonstance ?
Parfois, il faut jouer au poker. C'est ce que nous avons fait avec plusieurs nations. Nous avons roulé, sans en faire de trop. On a roulé à quasi 50 km/h pendant quatre heures. On n'a pas eu beaucoup le temps de se reposer dans les roues. Lors des deux premières heures, je n’arrivais pas à comprendre comment je me sentais, mais une fois que le peloton a accéléré en direction des pavés, j’ai senti que mes jambes étaient plutôt bonnes. Je n’ai pas peur que la course soit dure car après de gros efforts, j’ai toujours ma pointe de vitesse. 

Que représente ce titre européen ?
J'ai deux titres de Champion de Belgique et maintenant, ce maillot. C'est la course que je voulais remporter après mon échec du Championnat de Belgique. Après tout ce qui s'est passé, c'est juste incroyable. Si on m'avait dit à 18 ans que j'aurais ce palmarès, j'aurais signé de suite. Je ne veux pas m'arrêter là mais c'est en tout cas une belle ligne de plus à mon tableau de chasse. J’ai profité de la cérémonie. J’ai déjà gagné de belles courses dans mon pays, mais y remporter un titre européen, c’est vraiment super.

Tu vas fêter ça comment ?
Je vais certainement rentrer chez moi, à Wortegem-Petegem, en boire quelques-unes.

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