Stefan Küng : « Je ne peux rien me reprocher »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Sa réaction était très attendue, alors sans surprise c’est le coureur qui aura mis le plus de temps à traverser la zone mixte du Championnat du Monde Élites Hommes du contre-la-montre. Venu à Zurich pour obtenir une breloque sur sa discipline de prédilection, Stefan Küng n’a pas réalisé à domicile le chrono espéré et doit se contenter d’une place en fond de Top 10 (voir classement). Malgré la déception, il a essayé de profiter au maximum de cette journée devant son public à qui il aurait aimé offrir un autre résultat, comme il l’a expliqué à DirectVelo.

DirectVelo : Tu espérais un tout autre résultat sur ce chrono à domicile…
Stefan Küng : J’aurais préféré faire une médaille mais ce n’est pas si facile. J’ai donné mon maximum mais je n’ai pas pu faire ce dont je suis capable sur ce type d’effort. C’est difficile de trouver des explications à chaud mais j’ai donné le maximum donc je ne peux rien me reprocher. Il y a des jours moyens et aujourd’hui, ça en faisait partie. Sur une journée comme celle-ci, à Zurich, on veut briller, le public m’attendait beaucoup et j’espérais aussi car j’ai des attentes très hautes, mais on est humain, on fait avec nos forces le jour j.

As-tu vite compris que ça allait être compliqué ?
Je suis bien parti, j’étais bien dedans. J’ai senti dès le début de la bosse que je n’arrivais pas à changer de rythme. J’avais repéré la montée et je voulais remettre un cran dans la bosse mais j’ai senti que j’étais largement en dessous. Au milieu, j’ai pu récupérer pour remettre à la fin mais une fois que tu ne joues plus les médailles ou que tu es sorti de ta course, ça devient très dur. C’est difficile mentalement quand tu sens que tu n’es pas à ton maximum, que tu ne peux pas aller aussi loin comme j’ai pu le faire sur le dernier chrono de la Vuelta. C’est dur et difficile de dire pourquoi mais parfois c’est comme ça.

« ON DOIT ACCEPTER LE VERDICT »

Tu as beaucoup couru ces derniers temps, est-ce que ça peut-être une explication ?
C’est dur de tirer un bilan maintenant et de dire que la Vuelta était de trop. J’aurais peut-être dû me poser davantage entre la Vuelta et aujourd’hui, un peu plus de récupération après ce Grand Tour mais je me suis dit “tout est possible” donc j’en ai remis et remis tous les jours. C’était peut-être un peu trop mais je donne toujours le maximum, je veux faire de mon mieux et à la fin on doit accepter le verdict même si on aurait préféré le faire autrement. L’explication pour moi semble être le fait que j’étais trop motivé.

Tu as été très soutenu pendant toute la journée…
C’est génial d'être ici. J’ai eu des frissons au départ dans le vélodrome à Oerlikon, c’était extraordinaire. Je suis désolé pour le public qui est venu très nombreux aujourd’hui, j’aurais aimé être sur le podium qui a lieu en ce moment plutôt que de répondre à cette interview maintenant mais c’est comme ça (sourire), il faut accepter le verdict.

« ON A ENVIE DE REFAIRE LA COURSE »

Est-ce quelque part un soulagement que ce chrono soit passé ?
Ce n’est pas un soulagement quand on sent qu’on est pas à son maximum, on a envie de refaire la course (rires). Mais c’est le sport et il n’y a pas cette option là surtout dans le vélo où il n’y a qu’une manche pour faire de ton mieux. C’est un peu dommage, plus je pense à ma course et plus j’ai l’impression d’avoir loupé une occasion sur un parcours pas mal pour moi. Mais comme je le répète, on est humain et on doit accepter le verdict.

Il reste la course en ligne pour bien faire à domicile…
Il y a de nouveau une chance même si ça va être encore plus difficile. J’ai choisi de ne pas faire le relais mixte, je vais rentrer me reposer pour revenir avec toutes les forces dont je dispose. On a une équipe compétitive, avec plusieurs cartes à jouer. On va voir comment se sentent les autres pour essayer de jouer avec les cartes qu’on a.

 

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