« Moins de pression » et « plus de sérénité » grâce à Pauline Ferrand-Prévot

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Tous les regards sont portés sur elle. Pauline Ferrand-Prévot est la grande attraction de l’équipe de France Élites Femmes qui participera ce samedi au Championnat du Monde. Ce qui n’est pas pour déplaire à ses coéquipières d’un jour. “Il y a moins de pression médiatique cette année, tous les regards sont tournés vers elle. Ça fait aussi du bien après cette année et le Tour, reconnaît Evita Muzic. On est un peu moins sollicitées. Et grâce à sa présence, on parle du cyclisme féminin, de l’équipe de France…”. Juliette Labous va aussi dans le même sens. “Il y a beaucoup de médias pour nous, on commence à être habituées mais là c’est plus tourné sur Pauline. C’est toujours agréable d’avoir moins de pression, même si la plus grande pression est celle qu’on se met nous même… ”.

« TOUT LE MONDE A PEUR DE CE QU’ELLE PEUT FAIRE »

Outre la pression du Jour-J, partager une sélection avec une multiple Championne du Monde dans toutes les disciplines écarquille des yeux. Ceux de Cédrine Kerbaol, par exemple, qui est passée de l’autre côté de l’objectif. J’ai commencé par le VTT à 14 ans. Je me suis amusée à prendre des photos de Pauline, se rappelle la Bretonne. C’est la première cycliste que j’ai connue. On a toutes du respect pour Pauline”. Juliette Labous parle aussi de ce respect, elle qui l'a déjà croisée sur un Championnat en 2017. “Elle a ajouté quelques lignes depuis. Je ne pense pas qu’elle ait changé, il y a encore plus de respect par rapport à son palmarès. C’est bien qu’elle revienne sur la route, ça tire vers le haut. On peut toutes apprendre les unes des autres”. Et Paul Brousse constate les bienfaits dans son groupe. “Elle apporte beaucoup d’expérience et de sérénité".

Mais c’est surtout samedi, sur le vélo, que l’équipe de France comptera sur la Championne Olympique de VTT. “Le regard des adversaires sera différent. Il y a un gros point d’interrogation. Tout le monde a peur de ce qu’elle peut faire”, apprécie Paul Brousse. Pour Evita Muzic, il n’y a pas de doute sur ce que peut apporter Pauline Ferrand-Prévot, ni sur le fait qu’elle soit en forme actuellement. “Je suis persuadée qu'elle sera parmi nous dans le final. Elle fait peur clairement, et on pourra en jouer. C’est un atout supplémentaire pour l’équipe”. Juliette Labous voit aussi ce renfort d’un bon œil. “Chez DSM-firmenich PostNL, je suis souvent toute seule et il ne faut pas se louper”. Pour elle, il sera plus simple d’être offensive avec plusieurs options chez les tricolores. “Ça peut permettre de courir sans avoir de regrets à la fin, j’aime courir comme ça. On peut aller chercher de belles choses en courant de cette manière. C’est vraiment très positif”.

« LA MEILLEURE ÉQUIPE QUE NOUS AVONS DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES »

Ça tombe bien, Paul Brousse a l’intention de demander à ses filles de faire une course offensive. “Il va falloir vous attendre à voir une équipe de France qui va tenter des choses. On veut finir sans regrets. Il y a l’envie d’en découdre. Cette année, on peut jouer. On sent que tout le monde est concerné. C’est stimulant”. Il l’assure, il n’a jamais dirigé une équipe de France aussi forte. “Les Françaises progressent au fil des années, elles sont dans de belles structures, en France ou à l'étranger. Sur les qualités de grimpeuses et de puncheuses, c’est vraiment très dense”. Avis partagé par Juliette Labous. “Ça fait plaisir de voir le niveau de cette équipe de France sur le papier. C’est la meilleure équipe que nous avons depuis plusieurs années, c’est super pour le cyclisme féminin français”.

Tout le groupe est très confiant. “Je suis persuadée que si on prend les bons risques, on pourra jouer”, dit Cédrine Kerbaol. “Les filles ont fait de belles choses cette année, je pense qu’on peut conclure cette saison de belle manière. J’espère qu’on va finir en beauté. Il y a des talents incroyables”, constate Léa Curinier. “C’est la première année où on peut rêver grand. Je suis un peu l’intrus du groupe, je ne me retrouve qu’avec des grimpeuses. Je peux apporter ma pierre à l'édifice, comme Léa (Curinier) j’ai l’habitude de me transcender pour mes leaders. J’ai hâte de découvrir la stratégie”, ajoute Jade Wiel. Pour enfin ramener une médaille voire mieux d’un Championnat du Monde. Ce qui serait la première depuis 2014 lorsque… Pauline Ferrand-Prévot avait décroché le titre à Ponferrada.

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Portrait de Léa CURINIER
Portrait de Cédrine KERBAOL
Portrait de Juliette LABOUS
Portrait de Evita MUZIC
Portrait de Jade WIEL