Mathieu Van der Poel piégé par « le fou » Tadej Pogacar

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Mathieu Van der Poel n’en revient pas. Pourtant, il a déjà vu Tadej Pogacar réaliser de nombreux numéros en solitaire ces dernières saisons. Mais de son propre aveu, le Néerlandais n’aurait jamais imaginé le Slovène capable de passer une centaine de kilomètres à l’avant de la course ce dimanche. C’est pourtant ce que Tadej Pogacar a fait pour aller décrocher le titre de Champion du Monde sur route, dans les rues de Zurich (voir classement). Le tenant du titre, lui, est parvenu à monter sur la boîte après avoir sauté dans la roue de tous les coureurs qui tentaient de filer dans les derniers kilomètres, à l’image de Ben Healy ou de Toms Skujins. “Il est difficile de décrire à quel point il est fort. Si on lui demande, je suis sûr que ce n’était pas le plan de partir d’aussi tôt. Quand il a attaqué, je ne pensais pas qu’il tiendrait, d’autant que les Belges contrôlaient la course”, explique le désormais ex-porteur du maillot arc-en-ciel en conférence de presse d'après-course. 

D’ailleurs, lorsque Tadej Pogacar a placé son démarrage, Mathieu Van der Poel est allé glisser un petit mot à l’oreille de Remco Evenepoel. “Je lui ai dit que Tadej était en train de se brûler les ailes. J’étais persuadé qu’il avait paniqué en ayant peur de perdre le contrôle de la course et que c’est pour ça qu’il était parti d’aussi loin. Pour moi, ça ne pouvait pas aller au bout, insiste-t-il. Mais si, il a réussi à le faire…”. Les deux hommes en ont rigolé peu après l’arrivée, lors de leur poignée de main. “J’ai dit à Tadej qu’il était fou”, rigole le leader des Oranje.

« IL A L’AIR PLUS FORT QUE JAMAIS »

Longtemps, Mathieu Van der Poel a imaginé que son rival finirait par flancher. “Quand il a été annoncé qu’il y avait 36 secondes d’écart, j’y ai cru un tout petit peu. Je me suis dit qu’il était peut-être en train de craquer. Puis l’écart est remonté à 45 secondes et j’ai compris qu’il accélérait encore”. Mais il n’a rien lâché et a gardé la motivation en s'imaginant une médaille autour du cou. “Dans le final, si j’ai couru de cette façon, en allant chercher tout le monde, c’est aussi parce que j’ai pensé à tout ce travail, tous ces sacrifices pour arriver ici dans une excellente condition physique”.

Il faut dire que le triple vainqueur du Tour des Flandres et double lauréat de Paris-Roubaix s’était rarement présenté aussi affûté au départ d’une compétition. “Quand j’ai regardé autour de moi dans le groupe de contre, je me suis rendu compte que je n’étais qu’avec des grimpeurs. J’ai bien préparé mon affaire et je peux dire que c’est l’une des plus grosses performances de ma carrière. Je peux être très satisfait de ce que j’ai réalisé aujourd’hui. Il y avait un mec exceptionnel devant mais sinon, je jouais la gagne avec tous les autres. Cette médaille est la récompense de tout ce travail en amont”. Conscient du niveau de Tadej Pogacar en terres helvètes, Mathieu Van der Poel ne pouvait que lui rendre hommage après la course. “Avec Tadej, je ne sais pas combien de temps ça va durer mais on dirait que c’est parti pour un moment (sourire). Actuellement, il a l’air plus fort que jamais. Il mérite totalement ce maillot, évidemment. Ce sera un incroyable Champion du Monde ces douze prochains mois. C’est le meilleur coureur au monde”.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathieu VAN DER POEL