Guillaume Martin : « J’étais buté »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

C’est sur les bords du lac de Côme que Guillaume Martin a terminé son histoire avec Cofidis. À l’issue du Tour de Lombardie, il a pris la direction de Besançon, avec la Groupama-FDJ, pour participer au stage logistique de sa future formation. Ce samedi, où un ennui mécanique a contrarié sa course, il en a aussi fini avec une saison qui ne restera pas pour lui dans les annales (voir sa fiche DirectVelo). “C’était peut-être ma plus mauvaise saison au niveau des résultats, pense-t-il au micro de DirectVelo. Sur les données, j’ai continué à progresser à l’entraînement, mais je n’ai pas réussi à reproduire le même niveau en course, ce qui est un peu étrange”.

Le coureur de 31 ans n’a jamais senti pouvoir s’exprimer à 100%. En début de saison, il a été freiné par le Covid, puis une chute lors de la Mercan’Tour, où il s’est cassé des côtes, l’a perturbé dans sa préparation pour le Tour de France. “Il n’y a jamais eu de pic. La saison n’est pas complètement ratée non plus, j’arrive à faire 13e du Tour de France mais je pense à la Vuelta où j’étais toujours présent mais jamais très bien”.

« JE N’AVAIS JAMAIS PRIORISÉ GROUPAMA-FDJ »

C’est donc après une saison sans grand relief, comme celle de son équipe, qu’il découvrira une autre structure l'an prochain. Il espère que ce changement lui permettra de progresser à nouveau. “Quand je suis arrivé chez Wanty, j’ai passé un cap, idem chez Cofidis et j’espère le faire encore en arrivant chez Groupama-FDJ avec une nouvelle manière de travailler, de nouvelles personnes”.

Avec sa future équipe, tout s’est fait très vite, juste avant le dernier Tour de France. “Entre la première visio et le moment où j’ai donné mon accord, il y a eu quinze jours”. Pourtant, ce choix était loin d’être une évidence pour celui qui ne s’était pas vu proposer un contrat professionnel, en 2014, à l’issue de son stage avec FDJ.fr. Depuis, la WorldTeam française s’était de temps en temps intéressé à lui. “Il y a eu des contacts mais je n'avais jamais priorisé Groupama-FDJ par rapport à d’autres équipes. J’avais ce souvenir amer de l’année où j’étais stagiaire et, derrière je n’avais plus eu trop de contacts. J’étais buté, têtu, à la normande”, sourit-il.

« ON A SOLDÉ LES CHOSES »

Cette fois-ci, il a choisi d’écouter ce que la Groupama-FDJ avait à lui proposer. “Dix ans après, je me suis dit que c’était un peu bête... Les échanges se sont de suite très bien passés. On a soldé les choses. J’ai fait face à des personnes intelligentes. Beaucoup de choses se sont passées depuis 2014. J’ai pris la mesure de comment l’équipe avait évolué et fonctionnait aujourd’hui. J’ai de suite senti qu’il y avait du professionnalisme. C’est pour ça que j’ai opté pour Groupama-FDJ”.

Il y retrouvera des coureurs capables, comme lui, de se distinguer sur les Grands Tours, les courses par étapes ou Liège-Bastogne-Liège. Ce qui est loin d’être un souci pour lui, alors que radio-peloton dit parfois que le Normand n’aime pas forcément partager le rôle de leader. “Je pense qu’on entend pas mal de choses dans le vélo. C’est le paradis de la rumeur et on se fait des opinions sur les gens qui ne sont pas vraies. Je n’ai jamais réclamé nulle part d’être le seul leader d’une équipe. Chez Cofidis, il y avait Ion Izagirre avec qui ça s’est très bien passé, notamment sur le Tour de France l’an passé. J’ai montré que j’étais capable de travailler pour d’autres leaders, ça a aussi été le cas en équipe de France”. Pierre-Henri Lecuisinier et Julian Alaphilippe, qu’il a lancés vers la victoire sur le Mondial Juniors 2011 et celui d’Imola en 2020, ne diront pas le contraire.

« DE L'EXCITATION »

Et pour lui, abondance de biens ne nuit pas. “Une saison WorldTour, c’est assez long et dense. Les équipes ont plusieurs leaders, que ce soit pour des épreuves différentes mais aussi sur la même course. Quand on voit des équipes comme Visma ou UAE, c’est le nombre qui fait la force”.

Malgré son expérience, il ne cache pas une certaine appréhension avant de découvrir un nouveau groupe. “J’étais installé chez Cofidis et là, je vais débarquer dans une autre équipe où il y aura pas mal de gens que je n’ai jamais vus, même si bien sûr, je connais la majorité des coureurs et une partie du staff. Il y a aussi de l'excitation”. Il y en aura également fin octobre quand le parcours du prochain Tour de France sera dévoilé. “Il y a des rumeurs sur un passage en Normandie alors j’espère que ça sera le point d’orgue de ma saison. Mais je suis aussi ouvert à de nouvelles choses”. Sa signature chez Groupama-FDJ en est la preuve.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Guillaume MARTIN