Rudy Molard : « J'ai toujours envie »

Crédit photo Zoé Soullard

Crédit photo Zoé Soullard

Rudy Molard n’a pas hésité à y aller. Alors qu’il devait rester initialement au soutien de David Gaudu le plus longtemps possible sur le Tour de Lombardie, le puncheur de la Groupama-FDJ a sauté, ce samedi, dans l’échappée qui était en train de prendre forme. “Quand j’ai vu que ça relançait, avec des coureurs comme (Tiesj) Benoot et (Thymen) Arensman, je me suis dit qu’on devait avoir un coureur pour accompagner”, rapporte-t-il à DirectVelo. Les 21 échappés - son coéquipier Rémy Rochas était aussi présent à l’avant - n’ont jamais eu le temps de souffler. “On a essayé de creuser au maximum car on savait qu’il nous fallait beaucoup d’avance… Quand derrière ça met en route, on ne peut rien faire”. Il a été repris avec ses derniers camarades de fugue dans le Sormano. “On était tous un peu cuits devant… Mais c’était une bonne journée”.

RÉCOMPENSÉ PAR « UN BEAU TROPHÉE »

Le 25e de cette 118e édition a eu droit aux honneurs de la cérémonie protocolaire après être passé en tête au sommet du Ghisallo. Il y a huit ans, il avait déjà ouvert la route sur le Lombardie mais ignorait alors que le premier à passer en tête là-haut était récompensé à l'arrivée. “On n’avait pas fait de sprint et un coureur de l’échappée s'était retrouvé au podium avec un beau trophée. Aujourd’hui, j’avais l’occasion de passer devant, c’est une de mes courses préférées et ça ne coûtait rien de faire un petit sprint pour aller chercher le trophée”.

Le mythique col italien représente beaucoup pour ce passionné de l’histoire de son sport. “À chaque fois qu’on fait la reconnaissance du Lombardie, on visite la chapelle. Ça fait partie de l'histoire du vélo et moi ça me touche. J’essaie de transmettre un peu aux jeunes, surtout pendant les reco. Certains coureurs s’en foutent qu’on s’arrête ou pas à la chapelle, mais avec moi c’est une obligation de le faire”, sourit-il.

« JE CONTINUE DE PROGRESSER »

À 35 ans, Rudy Molard a toujours la flamme. “Plus les années passent, plus je savoure chaque moment. Aujourd’hui, j’étais super excité de faire encore un Lombardie. J’ai toujours cette passion-là”. Et surtout, il a toujours le niveau. “L’année est quand même bonne malgré le début de saison (victime d’une lourde chute au Tour Down Under, il n’avait plus couru jusqu’au Tour de Romandie fin avril, NDLR)”.

Il termine la saison avec trois podiums dont une 3e place à Québec, en WorldTour. “Au Canada, je me suis prouvé à moi-même que j’étais encore capable de faire un résultat. Quand tu vois le niveau désormais, c’est difficile d’aller faire 3e en WorldTour mais j’ai vu que c’était possible, ça m'a donné de la confiance et de l’espoir. Je suis revenu à mon meilleur niveau. Malgré l’âge, je continue de progresser. Je n’ai encore jamais fait des valeurs comme celles que je fais actuellement. C’est bon signe pour l’année prochaine”. Reparti pour deux ans avec la Groupama-FDJ, il ne pense pas à une date de fin. “J’ai toujours envie, je ne vois aucune raison d’arrêter”.

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