Benjamin Thomas : « Je me suis engouffré dans la brèche »
Le public qui remplissait les tribunes du vélodrome de Loudéac, dès cette première journée du Championnat de France, s'est levé pour saluer et applaudir Benjamin Thomas qui venait de devenir Champion de France de la course aux points. Le coureur de la Cofidis offre à sa marque son deuxième titre de la soirée après le premier acquis par Marion Borras, quelques minutes plus tôt et déjà dans la course aux points. Avec Bryan Coquard, Benjamin Thomas signe même un doublé après une finale où les pros de la Cofidis ont trouvé du répondant avec Erwan Besnier (Mayenne-V&B-Monbana), un moment en tête avant de céder face aux assauts du Champion olympique de l'Omnium qui raconte sa course à DirectVelo.
DirectVelo : Est-ce que la course aux points s'est déroulée comme tu l'avais prévu ?
Benjamin Thomas : J'avais prévu une course avec beaucoup d'attaques et de tours pris. J'avais pris l'option de mettre un petit braquet. Sur les sprint au début, j'étais juste par rapport à certains qui avaient plus gros. Je misais vraiment sur des attaques dans les 50 derniers tours quand la course est décantée. Au bout de 50 tours quand j'ai vu qu'Erwan était encore devant, il ne fallait pas lui faire de cadeau. Un moment, il a fait deux-trois erreurs de placement, je n'ai pas hésité et je me suis engouffré dans la brèche. J'ai pris beaucoup de plaisir avec le public.
C'était un braquet de Six-Jours ?
J'avais mis 56x15, c'est à peine un peu plus gros que ce qu'on met dans les Six-Jours. Par rapport à ce qu'on met en Championnat, c'est trois-quatre dents en dessous. Mais ça permet de tourner les jambes et quand tu dois assumer la course ou faire beaucoup d'efforts, c'est plus facile d'avoir petit pour regicler, pour essayer de surprendre. Si j'ai gros c'est plus dur et je me casse un peu le muscle. Le but ici, c'est vraiment de travailler et de faire des efforts en course.
Vous avez pris la course dans le bon sens avec Bryan dès le premier sprint, c'était volontaire ?
Au bout d'un moment on s'est retrouvé à deux et on y est allé pour faire le ménage. Mais c'était une alliance de circonstances, il ne m'a pas fait de cadeaux, je ne lui en ai pas fait non plus. On s'est tiré la bourre sur des sprints mais l'invité surprise c'était Erwan. Il a vraiment bien couru et il nous a embêtés plusieurs fois. On n'arrivait pas à le décrocher car il avait un plus gros braquet de que nous. Quand il était dans la roue, il était difficile à décrocher. Je l'ai eu à l'usure. Quand j'ai pris le tour avec Jean-Louis Le Ny, je n'avais plus qu'à contrôler. Et à la fin j'en ai remis un autre. J'ai vu qu'ils se regardaient pour la deuxième place, je suis arrivé de derrière lancé, là c'était vraiment du plaisir.
« JE REVIENDRAI »
C'est une bonne façon de commencer la saison...
Ce sont des efforts importants à des hautes intensités sur 30-40 minutes qu'on ne peut pas faire sur la route. Je commence ma saison route dans un mois et j'espère que ces efforts serviront aussi à Bryan dans deux semaines en Australie.
Cette année, quel sera ton programme sur piste ?
Je ne sais pas trop encore. J'aimerais faire le Mondial en fin de saison. Les Coupe du Monde sont un peu éloignées et elles tomberont dans une période de préparation pour moi. Je ferai plus des stages ou des compétitions en Belgique ou en Europe, des Grands Prix de temps en temps pour marquer des points UCI et garder du rythme, toujours dans la préparation de la route. L'an dernier, ça a marché, trois semaines avant le Giro j'étais sur la piste. Après les Jeux, j'ai fait une belle fin de saison sur route. La piste me sert pour marcher sur route.
Qu'est-ce que tu penses de cette piste de 200 mètres ?
Elle me rappelle Bourges avec des longs virages. On peut attaquer et on est tout le temps un peu dans un virage. On peut garder un certain rythme, on ne butte pas dans les lignes droites. C'est la première fois que je viens ici mais je reviendrai, c'est vraiment une belle piste.