Léo Bisiaux : « Le cross, ce n’est pas 50 minutes sur Zwift »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Léo Bisiaux a pris le dessus le Jour-J. Après avoir vu son coéquipier Aubin Sparfel archi-dominer toute la saison au niveau national en enlevant sept des huit manches de Coupe de France, l’Auvergnat a renversé la table ce samedi après-midi, sur le circuit de Pontchâteau (Loire-Atlantique), pour décrocher le titre de Champion de France Espoirs de cyclo-cross (voir classement), après avoir tout raflé chez les Juniors par le passé. DirectVelo était présent à la conférence de presse du nouveau Champion de France quelques minutes après le podium protocolaire. Entretien.

DirectVelo : Que représente ce nouveau titre pour toi ?
Léo Bisiaux : Un Championnat de France, c’est toujours spécial. Il y a 60/70 coureurs au départ et tout le monde veut le maillot. Cette année, c’est particulier pour moi car j’ai repris la saison plus tard, même si j’ai senti lors des derniers entraînements que ça revenait bien. J’ai réussi à faire le trou assez vite dans la course. C’est la première fois que je vais vraiment pouvoir porter le maillot pendant le reste de la saison, ça fait plaisir.

On a le sentiment que tu as géré ton propre effort sans trop te soucier de ce qu’il pouvait se passer à l’arrière…
Je savais que ça allait être une course assez relevée et que ça pouvait être tactique sur ce circuit, mais aussi très physique. Je l’ai compris pendant la reco d’hier (vendredi). Je voulais me mettre à l’abri dès le début de course. Quand j’ai vu que ça se regardait un petit peu sur la ligne droite d’arrivée au premier passage, j’ai décidé d’y aller. Ensuite, j’ai pu prendre les trajectoires que je voulais, je pouvais assurer. J’ai choisi les parties sur lesquelles il fallait en remettre, vraiment envoyer, et celles où je devais récupérer un petit peu car ce circuit était très exigeant. Je me sentais très bien.

« JE NE SUIS PAS VAN DER POEL OU VAN AERT »

Comment était le circuit ?
Ça a séché par rapport à hier. J’avais fait le circuit l’an dernier au Championnat d’Europe, c'était plus liquide. Cette fois-ci, ça collait un petit peu plus même si c’était à peu près la même chose. Le parcours est toujours sympa ici, on peut d’ailleurs remercier les organisateurs et les bénévoles. Ça ressemble un peu à Liévin, c’est bien pour préparer le Mondial.

Ta forme actuelle, à ce stade de la saison, était donc celle espérée et prévue ?
Oui ! Après les manches de Coupe du Monde à Hulst et Zonhoven, je n’étais pas forcément content de ma forme. Après avoir fait 4 au Mondial l’an passé, j’avais beaucoup d’attentes pour cette nouvelle saison de cyclo-cross. Mais je ne suis pas Van der Poel ou van Aert, je ne peux pas arriver et gagner des cross directement. Ça ne marche pas de cette façon. Il m’a fallu du temps et je l’ai compris. J’étais optimiste après la manche de Besançon malgré tout… Je sentais que ça allait bien, que j’étais dans les temps, même s’il m’en manquait encore sur la technique. Le cross, ce n’est pas 50 minutes sur Zwift, il y a des virages, des dévers, des relances… J’ai bien bossé ces deux dernières semaines.

« IL N’Y AURA PAS TROP DE SECRETS »

Ce maillot bleu-blanc-rouge te permet-il de valider ton choix de poursuivre le cross vis-à-vis de ta formation Decathlon AG2R La Mondiale ?
Non, l’équipe m’accompagne, tout simplement. C’est aussi un choix personnel. Il n’y a aucun grimpeur qui joue le classement général des courses par étapes l’été et qui fait du cyclo-cross l’hiver (sourire). Au Tour de l’Avenir, je n’ai pas la préparation idéale pour jouer le général, par rapport à des coureurs qui ne font que de la route. Mais c’est aussi un choix personnel d’essayer de gagner l’hiver. J’essaie de bien aménager les deux saisons et l’équipe me fait confiance là-dessus. J’imagine que l’équipe est contente de faire des résultats en cyclo-cross.

Avec quelles ambitions te rendras-tu au Mondial à Liévin ?
(Tibor) Del Grosso se démarque un peu des autres concurrents. J’espère être déjà un peu mieux la semaine prochaine par rapport aux manches de Coupe du Monde précédentes. Le circuit de Liévin est tellement dur qu’il n’y aura pas trop de secrets, le plus fort gagnera. L’objectif sera de tout donner, de ne pas avoir de regrets. Pour le reste, je serai certainement à ma place.

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