Matéo Jot : « J’ai été naïf et trop fougueux »
Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Matéo Jot s’en satisfait sans trop de regrets. Bien sûr, une place au pied du podium est bien souvent très frustrante sur un Championnat. Mais face aux deux grands favoris de Decathlon AG2R La Mondiale et à un Corentin Lequet de retour à un excellent niveau, il n’a pas trouvé la faille et se contente donc de la dite médaille en chocolat lors de la course au maillot tricolore (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction du sociétaire du Team CX TPM après la course.
DirectVelo : Quel est le sentiment qui prédomine après cette place au pied du podium ?
Matéo Jot : Je suis très content de finir 4e d’un Championnat de France mais en même temps, je sais que j’aurais pu finir 2e. J’ai été naïf, j’ai voulu mener pour revenir sur Aubin (Sparfel) mais je n’ai donc pas eu le temps de récupérer. Je pense que j’ai été trop fougueux. Je n’ai jamais demandé de relais à Coco (Corentin Lequet, NDLR) même s’il n’avait pas forcément à rouler car il avait trois coéquipiers derrière. J’aurais quand même pu lui demander. Je n’avais pas envie qu’il y ait de moment de flottement car on sait que Aubin (Sparfel) est très fort. Cela dit, quand il est sous pression, il fait quand même quelques fautes. Il en a fait une dans le dernier tour, j’y ai cru mais j’étais encore un peu trop juste. C’est quand même l’une de mes meilleures courses mais à côté de ça, c’est également l’une de mes plus grandes frustrations.
Y a-t-il eu un round d’observation entre vous trois dans le groupe de contre ?
Pas vraiment, à part après les planches où il y a eu un petit moment de flottement. “Coco” (Lequet) a mis une attaque sur la route, quand il a vu que j’étais à fond. Il en a profité. J’y ai encore cru un peu quand j’étais le seul à passer les planches à vélo sur la fin. J’espérais que ça se regarde un peu pour revenir mais je n’aurais pas été capable de disputer le sprint non plus.
« J’AI SENTI QU’ILS ÉTAIENT DANS LE DUR »
Tu as prouvé que tu étais costaud physiquement…
On sait que c’est un circuit où il faut de la force, il n’y avait pas d’endroits si techniques que ça donc ça montre que je suis en forme. Avec mon entraîneur, Ludovic Dubau, on avait vraiment coché cette course-là car c’était un objectif. C’est un passage obligatoire pour aller au Championnat du Monde mais je ne sais pas encore si je serai pris. J’ai fait la meilleure saison de ma jeune “carrière” en tout cas.
Tu n’as donc aucun regret ?
Quand je suis rentré sur le “groupe AS Bike”, ils étaient trois avec Romain Debord dans la roue, j’étais dans la même situation qu’avec Corentin donc je ne pouvais pas demander de relais. J’ai vu que leur team manager, Guillaume Annoye, était sur les nerfs et voulait absolument que ça rentre sur les coureurs de devant. J’en ai profité car j’ai senti qu’ils étaient dans le dur. Je ne pense pas qu’avec un coéquipier à mes côtés, ça aurait été plus facile. Il aurait fallu que les deux soient très forts sinon ça déséquilibre l’équation, et c’était le cas chez AS Bike car les trois autres étaient moins forts que Corentin. De mon côté, j’ai fait ce que j’avais à faire, je n’ai pas de regrets si ce n’est que j’étais un peu trop fougueux, mais je suis très content.