Bryan Coquard chante le premier
Le "Coq" a chanté de bonne heure. Il ne fallait pas être un lève tard en effet, ce vendredi matin, pour assister - important décalage horaire oblige - au premier succès français de la saison, aux Antipodes, sous le soleil austral du Tour Down Under. “Je suis bien content d’avoir gagné aujourd’hui, ça lance très bien la saison. Il faut profiter de ces moments-là car dans le vélo, on perd plus souvent que l’on ne gagne”, s’est réjouit le sprinteur de 32 ans peu après la course.
À L'EXPÉRIENCE
Deux jours plus tôt, il avait dû se contenter de la 2e place à Tanunda, battu par l’Australien Sam Welsford. “Il avait pourtant lâché dans la bosse, je me disais que c’était une très bonne occasion pour moi. Je n’étais pas passé loin”, relate Bryan Coquard après coup. Finalement, c’est 48h plus tard qu’il a pu ouvrir le compteur 2025 de la formation Cofidis. “On savait que c’était la meilleure étape pour lui, celle qui lui convenait le mieux sur le papier”, explique le directeur sportif, Gorka Gerrikagoitia, pour DirectVelo. Et pour cause : une bosse de deux kilomètres, située à vingt bornes de l’arrivée, a permis d’écrémer le peloton et d’éliminer plusieurs sprinteurs. Une aubaine pour le poids plume de Bryan Coquard, plus à même de passer les bosses que certains de ses rivaux. “On était encore 70 dans le peloton, Ion (Izagirre) a vraiment fait du très bon travail tout le final. Il y avait beaucoup d’attaques mais le vent trois/quarts face faisait très mal”.
Par expérience, Bryan Coquard savait qu’il devait être bien placé aux trois kilomètres, “pour pouvoir aborder la dernière chicane dans de bonnes conditions”. Le reste, il l’a fait “à l’instinct, en essayant de ne pas trop réfléchir et de bien gérer le sprint”. Un sprint qu’il décrit comme “long et chaotique”, emmené par les INEOS Grenadiers de la recrue Sam Watson, “mais pas vraiment à fond”. Alors le “Coq” a pris ses responsabilités en lançant lui-même, et il est parvenu à résister jusqu’au bout, de peu, au retour de Phil Bauhaus. “Je m’étais fait avoir sur cette arrivée il y a deux ans. Cette fois-ci, je la connaissais. Je savais où je mettais les roues”.
« JE SAVAIS QU’IL EN ÉTAIT CAPABLE »
Voilà donc Bryan Coquard vainqueur de la quatrième étape du Tour Down Under, exactement comme il l’avait déjà fait il y a deux ans. “Gagner rapidement dans la saison est toujours important, pour moi comme pour l’équipe. Ça met en confiance. L’an passé, j’ai fait beaucoup de places de 2 et je n’avais réussi à gagner qu’au mois de juin, au Tour de Suisse. Cette fois-ci, j’ai pu me libérer d’entrée. Ouvrir le compteur rapidement était le but en venant en Australie”. Le mois de janvier de Bryan Coquard est décidément une belle réussite, après son détour triomphant, déjà, par la piste de Loudéac au début du mois (lire ici). La satisfaction est totale également du côté du staff, bien sûr. “Bryan s’est vraiment bien débrouillé, il l’a jouée à l’expérience. Je savais qu’il en était capable, cette victoire va faire beaucoup de bien à l’équipe”.
Dans la chasse aux points UCI et dans la quête d’un maintien au niveau WorldTour, voilà qui lance parfaitement la structure nordiste. “Il y a deux jours, on ne pouvait pas se satisfaire d’une 3e place. Les gros points UCI, ce sont les victoires sur les étapes et les grosses places sur un classement général ou sur une course d’un jour. C’est d’ailleurs pour cela que les deux courses à venir en Australie (la Surf Coast Classic et la Cadel Evans Great Ocean, NDLR) seront très importantes pour nous. Gagner reste une priorité. On veut gagner, gagner et encore gagner”, assure le technicien espagnol.
AUX ESPAGNOLS DE JOUER
Ce soir, la formation Cofidis va “prendre le temps de fêter ça” avant de très vite se concentrer sur les deux dernières étapes à venir. Passée à côté lors de la difficile étape d’Uraidla jeudi, la paire hispanique Ion Izagirre et Jesus Herrada aura à cœur de se rattraper dans l'habituelle montée de Willunga. “Ils peuvent faire de belles choses. Ion s’est loupé hier, c’était une mauvaise journée, mais c’est un grand coureur et il a tout fait pour favoriser la victoire de Bryan aujourd’hui, comme il l’avait fait au Tour de Suisse l’an passé”, rappelle Gorka Gerrikagoitia. Restera ensuite une nouvelle opportunité au sprinteur des rouge-et-jaune dimanche, sur le traditionnel circuit type critérium d’Adélaïde. Quoi qu’il en soit, l’objectif de la semaine est atteint. “On voulait bien commencer la saison ici en Australie et c’est chose faite”.
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