Matys Grisel : « Passer un nouveau cap »

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo
Déjà fixé sur son avenir, Matys Grisel bénéficie d'une dernière année avec l'équipe réserve de Lotto avant de faire le bond dans la ProTeam en 2026. Après une première année chez les Espoirs qui le laisse sur sa faim, l'ancien protégé de la structure AG2R Citroën veut faire mieux pour le deuxième acte. Cependant, Matys Grisel n'avait pas non plus été complètement maladroit puisqu'il avait quand même levé les bras au Tour de Bretagne et au Tour de Namur. Mais pour le compétiteur qu'il est, il a bien conscience de n'avoir pas coché toutes les cases qu'il espérait. C'est donc un Matys Grisel ambitieux qui s'est confié au micro de DirectVelo, avant d'entamer son exercice 2025.
DirectVelo : L’an passé tu remportes le Tour de Namur et une étape du Tour de Bretagne notamment, considères- tu avoir franchi le cap qu’il fallait en sortant des Juniors ?
Matys Grisel : Oui, j’ai bien passé le cap. Cependant je reste un peu déçu de cette saison, je pense que j’aurais pu faire un peu mieux, notamment sur le Championnat d’Europe ou Paris-Tours. Je suis tombé malade et j’ai chuté, ce sont des choses qui arrivent. Pour 2025, j’ai envie de faire encore mieux et de passer un nouveau cap.
Comment s’est passée ton intégration dans l’équipe Lotto, notamment au niveau de la langue ?
Les briefings étaient faits en anglais. Je ne maîtrisais pas forcément bien la langue, mais j’ai progressé au fur et à mesure de la saison et je n’hésitais pas à me faire réexpliquer si besoin. L’intégration s’est bien passée même si ce n’était pas facile d’être un des seuls francophones de l’équipe. Axel (De Lie) m’a bien aidé.
Quels sont les objectifs pour 2025 ?
Il faut gagner. Je pense avoir plus d’objectifs que l’an passé qui était une année de passage chez les Espoirs. J’ai maintenant plus d’expérience et je vise donc plus haut. J'ai fait le stage de début de saison avec la ProTeam comme l’an passé, c’est un gros plus et ça signifie que l’équipe a confiance en moi. Plus que des courses, je vise des périodes où je dois être en forme.
Vises-tu plus des courses Espoirs ou des courses avec la ProTeam ?
Je vise Paris-Roubaix chez les Espoirs. C’est une course que j’affectionne beaucoup et l’an passé c’était frustrant de ne pas y briller. J’aimerais viser aussi des courses avec la ProTeam. J’y vais avant tout pour aider l’équipe, mais c’est un tout autre niveau. Je commencerai assez tard ma saison sur Bruxelles-Opwijk (le 2 mars, NDLR), mais il est déjà prévu que je fasse quelques courses avec la ProTeam avant Paris-Roubaix Espoirs pour prendre de la caisse.
« J'AIMERAIS BRILLER DANS CE REGISTRE DE PUNCHEUR »
Tu souhaites te développer en tant que coureur de classiques flamandes ?
Oui, c’est exactement ça. Cependant, je ne souhaite pas devenir qu’un Classicman, j’ai envie de passer un peu partout. Je me considère plus comme un puncheur même si je ne me connais pas encore complètement. Je trouve par exemple que Gand-Wevelgem Espoir est trop plat pour mon profil. Je ne pense pas encore pouvoir briller sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs, d’autant que ça tombe à la même période que le Tour de Bretagne où j’aimerais briller dans ce registre de puncheur. Je vais voir si je peux développer cette qualité en 2025.
Penses-tu que ton profil se rapproche de celui d’Arnaud De Lie ?
Je pense qu’il est meilleur sprinteur que moi, mais c’est le leader de l’équipe et c’est un exemple. On s’inspire un peu de lui, mais on verra ce que réserve l’avenir.
Tu passeras dans l’équipe professionnelle en 2026, comment vis-tu ça ?
Je trouve que c’est rassurant. Je n’ai pas d’énorme pression pour les résultats même s’il faut en avoir pour avoir le niveau chez les pros. Deux ans dans la Développement, c’est très bien pour être prêt, j’ai hâte d’y être mais j’ai aussi hâte de faire cette dernière année dans la Développement.
« LES BELGES ONT CETTE CULTURE DES CLASSIQUES »
Tu as encore des relations avec les coureurs français qui sont restés dans des équipes françaises, es-tu perçu comme quelqu’un de différent ?
Oui, un peu. On n’est pas beaucoup à prendre le risque d’aller courir à l’étranger. Ça dépend évidemment de chacun, mais pour moi, c’est la meilleure décision vu mon profil. Je ne me voyais pas rester en France, les Belges ont cette culture des Classiques que les Français n’ont pas. Je ne me voyais pas rester en France et je pense que ma décision a bien été comprise.
Ressens-tu la pression des médias belges comme peut la ressentir Jarno Widar et qui n’existe pas en France ?
Non, pas du tout, mais je n’ai pas le niveau de Jarno non plus (rires).
Au niveau de l’équipe de France, le programme sera assez resserré et concentré sur les Championnats d’Europe et du Monde, penses-tu qu’ils correspondront à ton profil ?
Pour les Championnats d’Europe en Ardèche, c’est d'ores et déjà mort car c’est beaucoup trop dur pour mon profil. Le Championnat du Monde au Rwanda, j’ai commencé à regarder et je pense pouvoir y aller pour aider l’équipe. Ça m'embêterait un peu de ne faire aucune sélection cette année, mais ça dépendra de la décision de Pierre-Yves Chatelon et de ma saison.
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