Amandine Fouquenet : « J'avais envie de répondre »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Amandine Fouquenet a eu du mal à contenir ses larmes, au moment de répondre aux questions de la presse. Pourtant, la sociétaire d'Arkéa-B&B Hôtels venait de terminer dans le Top 10 du Championnat du Monde de cyclo-cross à Liévin (voir classement), un résultat international qu'elle a longtemps cherché pendant l'hiver, après avoir enfin réussi à terminer dans le Top 10 d'une manche de Coupe du Monde, pour la dernière à Hoogerheide. Mais depuis cet événement et en abordant Liévin, la Bretonne a été touchée. Touchée par des commentaires peu agréables sur les réseaux sociaux, et qui sont remontés à ses oreilles. Alors au moment de se présenter au micro de DirectVelo, Amandine Fouquenet a eu du mal à garder une voix claire tant les sanglots sont venus au moment d'aborder ces remarques désobligeantes. Mais la Championne de France peut se targuer d'avoir répondu de la meilleure des manières ce samedi.

DirectVelo : Tu as l'air déçue au premier abord...
Amandine Fouquenet : Je ne venais pas pour ça. Je suis assez déçue de mes derniers tours. J'ai pu voir en plus dernièrement que les gens ne sont pas très cool. Personnellement, la semaine dernière j'étais déjà satisfaite de ma 9e place. Je pense que le Top 8 est accessible. Je revenais assez bien aussi sur Ceylin (Alvarado). Après j'ai fait le start donc peut-être que j'ai un peu accusé le coup.

« J'ARRIVE À FAIRE FACE AUX COMMENTAIRES NÉGATIFS »

Tu parles des gens pas très cool. C'est-à-dire ?
On peut voir un peu les commentaires qu'on a reçus, nous les Françaises. Ça ne fait pas plaisir, comme quoi j'ai du poids à perdre, que je n'ai pas la gnaque (elle se met à pleurer, NDLR). Aujourd'hui j'avais envie de répondre que j'étais capable de faire quelque chose. Je suis juste déçue de faire ce Top 10. Mais en soi c'est ma deuxième année chez les Elites donc il y a de quoi être satisfaite. J'ai fait une bonne saison globalement cet hiver. Je suis un peu plus régulière. D'ici les années à venir, j'aimerais vraiment évoluer dans cette discipline et montrer de quoi je suis capable. Avec François (Trarieux), au vu de comment il nous a fait progresser, permis de croire en nous, etc. Je pense qu'un jour on ira battre les Néerlandaises.

Tu as besoin de déconnecter aussi de ces commentaires, entre autres ?
Je pense que ça va faire du bien de souffler un petit peu. Retourner sur la route. Et oublier les gens pas très gentils. Maintenant j'arrive à faire face aux commentaires négatifs. Je n'essaie même plus de les regarder. C'est plutôt ma famille qui a été touchée plus que moi. J'essaie de passer au-dessus. Dans l'équipe, avec Caro (Mani), on rigolait un peu sur ce qu'ils nous disaient. Je pense qu'on peut les mettre sur un vélo et voir ce qu'ils sont capables de donner. Ça ne m'a pas plus touchée que ça. Mais de les voir, c'est sûr que ça ne fait pas très plaisir.

« ÇA M'A FAIT DU BIEN D'ÊTRE DEVANT »

Tu vas sans doute avoir besoin de quelques heures pour réaliser que tu termines dans le Top 10, sur un Championnat à domicile !
En tout cas, j'en reviendrai pour faire mieux. C'est les circonstances qui font que j'ai reculé. Je pense que j'avais les jambes. Après, peut-être qu'à froid, on peut me dire que si je n'avais pas fait ce gros départ, il m'en aurait resté un peu. Mais franchement, je ne suis pas déçue de ce choix. Il y avait de l'ambiance. Ça m'a fait du bien d'être devant. Et je pense que finalement, le fait d'avoir été de l'avant, j'ai réussi à avoir un petit gap d'avance. Je pense que ce n'est pas négatif. On le voit dernièrement sur les manches de Coupe du Monde. Quand je fais des courses de remontée, il me manque ces petits trucs qui font que je ne suis pas non plus au plus près des autres. J'ai changé pas mal de choses cette année. J'espère que ça ira mieux à l'avenir.

Tu as ressenti la pression d'un tel événement ?
Je ne m'étais pas mis la pression plus que ça. Après, je pense qu'intérieurement, on est sur un Championnat du Monde à domicile, donc on veut forcément bien faire. Mais pour moi, ma saison était réussie avec ce titre de Championne de France. Donc non, il n'y avait pas plus de pression que ça, mais l'envie de bien faire.

« IL Y A PLUTÔT DU POSITIF QUE DU NÉGATIF »

C'est ta stratégie de faire un aussi gros départ ?
Cette année, ce n'était pas trop ça. Je ne prenais pas trop de bons départs. Là, j'ai eu l'ouverture. Finalement, j'ai pris les devants. Je pense qu'on ne se croit pas à bloc, mais au final, ça se sent plutôt sur la fin de la course. Après, j'ai essayé de laisser Puck (Pieterse) prendre les commandes. Ce qui m'a fait un petit peu mal, c'est peut-être les escaliers et le changement de rythme. Mais la course est passée. Maintenant, il faut se dire que j'ai essayé de tout faire au maximum pour être prête ici. Dans tous les cas, j'ai aussi ce maillot bleu-blanc-rouge qui était une réussite pour cette année.

Au moment de faire le bilan, tu as en effet de quoi te vanter d'une belle saison !
J'ai fait un Top 5 sur les Championnats d'Europe, une 10e place sur les Championnats du Monde... Je pense que ce n'est pas si nul. Une 13e place en Coupe du Monde aussi au général. Ce n'est pas négatif. Il y a plutôt du positif que du négatif à retenir. En tout cas, ça me donne envie aussi pour l'année prochaine de faire encore mieux.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Amandine FOUQUENET