Maxime Decomble : « Je dois faire mieux »

Crédit photo Xavier Pereyron
Champion de France Espoirs du contre-la-montre l’an passé sur les routes alsaciennes d’Altkirch, Maxime Decomble avait, dimanche dernier, l’occasion de se tester au milieu des pros dans le même exercice, lors de la dernière étape de l’Etoile de Bessèges (2.1). Face à un peloton il est vrai très amaigri par le départ de neuf formations en cours de route, le Provençal de la Groupama-FDJ a réalisé une performance de premier plan en prenant place dans le Top 5, à sept secondes à peine de la deuxième place de son coéquipier Rémi Cavagna (voir classement). Prometteur pour un coureur qui pigeait avec la WorldTeam dans le Gard mais qui appartient encore à l’équipe réserve en 2025. DirectVelo a fait le point avec l’athlète de 19 ans sur l’Etoile. Entretien.
DirectVelo : Tu as réalisé une performance solide sur les hauteurs d’Alès !
Maxime Decomble : Je suis très content de mon chrono. Je savais que je pouvais faire une bonne performance. En stage en Espagne, on avait fait pas mal de chronos en janvier et on avait fait une simulation semblable au parcours du chrono de Bessèges, avec du plat puis une bosse. J’étais préparé et je savais que ce parcours pouvait me correspondre avec une belle bosse à la fin. J’ai l’impression d’avoir encore passé un cap en chrono, j’espère que ça va continuer. L’an passé, je n’ai pas pu faire beaucoup de chronos, il y en a peu chez les Espoirs, alors c’est bien de courir avec la WorldTeam pour faire des chronos.
« JE VOULAIS FAIRE PLUS DE CHRONOS »
Tu termines dans les temps de certains des meilleurs rouleurs français comme Rémi Cavagna, Thibault Guernalec ou Pierre Latour…
On a reconnu le parcours du chrono le matin-même. Techniquement, j’aurais pu faire mieux sur la partie urbaine si je connaissais mieux le parcours, mais l’objectif était d’en garder un tout petit peu pour en mettre plus dans la bosse et ça l’a fait, j’ai vraiment eu de bonnes sensations.
Pourquoi avoir débuté la saison avec la WorldTeam, sur le GP La Marseillaise puis à Bessèges ?
L'an passé, j'avais déjà fait La Marseillaise mais ça s’était fait au dernier moment, en remplacement d’un coureur blessé. Cette fois-ci, c’était prévu car c’est une course à domicile (il réside à La Ciotat, NDLR). L’enchaînement avec l’Etoile de Bessèges s’explique justement par la présence de ce chrono le dernier jour. C’était une demande de ma part, je voulais faire plus de chronos, ça me permet de prendre de l’expérience pour l’avenir. Je voulais avoir une planification plus précise avec la WorldTeam car l’an passé, c’était surtout des remplacements. C’est aussi pour ça que je vais aller faire le Grand Camino (l’ancien Tour de Galice, NDLR), où il y aura aussi un chrono. Il y aura peut-être une ou deux autres opportunités de la sorte en fin de saison mais sinon, mon calendrier sera essentiellement constitué d’épreuves Espoirs, avec la Conti.
Quels sont tes principaux objectifs ?
L’Alpes Isère Tour, le Tour Alsace, pourquoi pas le Championnat de France de l’Avenir, une nouvelle fois, mais aussi et surtout le Tour d’Italie, où j’espère que l’on sera présent, sachant qu’il n’y aura sans doute pas de Tour du Val d’Aoste pour nous. L’an dernier, je n’ai pas passé le cran que j’aurais aimé passer en montagne. J’aimerais être bien meilleur sur les classements généraux cette fois-ci, sachant que j’ai de bonnes qualités en chrono et que ça doit m’aider pour un général. Je me suis fait avoir plusieurs fois l’an passé, notamment au Tour de Roumanie où j’ai pris un tir le premier jour alors que j’aurais pu jouer le général et que j’avais fait 4e le lendemain. J’ai fini la saison avec des regrets. Je dois faire mieux.
« GAGNER UNE ÉTAPE DU TOUR D’ITALIE ESPOIRS ME FAIT RÊVER »
Tu avais quand même décroché le titre national sur le chrono. N’était-ce pas suffisant pour en faire une saison réussie ?
En partie. C’était forcément une très belle victoire. Je retiens aussi ma 11e place sur le chrono du Mondial, j’en étais très content, pour une première expérience. Mais j’ai envie d’être plus régulier et de jouer les tous premiers rôles sur les courses en ligne. Gagner une étape du Tour d’Italie Espoirs me fait rêver, c’est l’un des plus beaux trucs que je peux espérer accomplir cette année, ce serait formidable.
Te sens-tu déjà pleinement à ta place au milieu des pros, ici à Bessèges, en vue de ton passage, pour de bon, dans la WorldTeam en 2026 ?
L’année avec la Conti m’a fait du bien. Si je compare le GP La Marseillaise de l’an passé avec celui de cette année, j’ai vraiment senti la différence. J’ai l’impression d’avoir pris de la force. La dernière fois, j’avais fait mon boulot et basta, j’étais mort. Cette fois-ci, j’ai senti qu’il m’en restait encore quand ça a durci dans le final. Je pense que j’ai ma place, oui, mais il me reste encore une saison pour bien travailler. Je sais ce que je dois travailler, notamment mes problèmes de placement. C’est clairement un point faible mais j’y travaille.
Es-tu intéressé à l’idée de disputer le Tour de l’Avenir ?
Il faudra voir si c’est toujours avec les équipes nationales ou avec la Conti mais dans les deux cas, pourquoi pas. Si le sélectionneur national me fait confiance, je ne dis pas non. Bien sûr, ça pourrait coller avec cette idée de vouloir jouer le classement général sur les grosses courses Espoirs. Les Championnats d’Europe et du Monde peuvent être intéressants aussi, même s’il y a beaucoup de questions sur l’enchaînement, sachant que je pourrais être candidat à une place pour le chrono. Il y a encore des interrogations mais c’est encore loin dans le calendrier.
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