Sébastien Vigier : « On a gagné, je ne retiens que ça »
Crédit photo Patrick Pichon - FFC
Six mois après les Jeux olympiques ratés de Paris, Sébastien Vigier retrouve les Championnats internationaux cette semaine à Zolder, à l'occasion du Championnat d'Europe. Le sociétaire de Créteil Kronos, avec ses camarades Timmy Gillion et Rayan Helal, a débuté de la meilleure des manières avec le titre de la vitesse par équipes. Ce vendredi soir, il a retrouvé une vieille connaissance, le Champion du Monde Harrie Lavreysen. Le Champion de France du keirin revient pour DirectVelo sur ce retour sur les podiums, après son élimination en quart-de-finale du tournoi de vitesse. "Je voulais être meilleur pour les épreuves individuelles mais ce matin, je n'étais pas trop dans mon assiette, j'ai fait un mauvais 200 mètres. Dimanche, je disputerai le keirin, ma course préférée".
DirectVelo : Comment ça se passe un match face à Harrie Lavreysen ?
Sébastien Vigier : Je savais avant que ça allait être un peu compliqué, mais j'avais pour objectif de ne pas lui laisser la gagne facile. Au moins avoir l'avantage quelque part, sur la technique. Je pense que j'ai bien réussi. Il court bien aussi. Il ne s'est pas mis dans des situations qui auraient pu le désavantager au point de lui coûter la victoire. Je n'ai pas fait d'erreur, voire j'ai pris le match à mon avantage. Il est tellement fort qu'il n'y a rien à faire.
« UN PLAISIR DE COURIR CONTRE LUI »
Qu'est-ce que tu te dis quand tu sais que tu tombes dans son tableau ?
Il faut trouver des objectifs dans chaque confrontation. C'est l'occasion d'affronter, je n'ai pas peur de le dire, le plus grand sportif de l'histoire de notre sport. Et pas d'un peu, de très très loin. C'est toujours un plaisir de courir contre lui, même si des fois on ne va pas le jouer. Au moins, aujourd'hui, j'ai pu le jouer deux fois jusqu'à un demi-tour de l'arrivée.
Tu t'entends bien avec lui ?
On s'entend très bien. On a le même âge, on se connaît depuis "petit". On court ensemble depuis chez les Juniors. C'est un mec plutôt cool, il n'a pas la grosse tête.
Qu'est-ce que tu as ressenti après la victoire en vitesse par équipes ?
C'est une victoire et ça fait du bien de gagner. Ça fait depuis 2022 que je n'avais pas gagné au Championnat d'Europe. On fait 42"6 sur cette piste, je pense que c'est un très très bon temps aussi. Après oui, il n'y avait pas Hoogland. On a gagné, je ne retiens que ça. Un titre européen, c'est énorme. J'ai lu dans un article que le dernier titre européen en VPE, c'était avec moi en 2017. Ça fait huit ans.
« J'AI VOMI JUSQU’À 2H DU MATIN »
C'était à vos yeux possible de gagner ?
Oui, quand on a vu qu'Hoogland n'était pas là, bien sûr qu'on pensait pouvoir gagner. Après, on a connu quelques déconvenues. De mon côté, j'étais malade la veille de course. J'ai tout vomi. De la nuit de lundi à mardi, je n'ai pas dormi. Mardi-mercredi, je n'ai pas dormi. J'ai vomi jusqu'à 2h du matin, mercredi.
Comment t'es tu remobilisé après les Jeux ?
Pour beaucoup dans l'équipe, ça a été plus une libération que la fin d'un truc. Je pense que la chape de plomb s'est enlevée. Ça nous a un peu libérés. En tout cas pour ma part, ça m'a libéré la fin de cette page-là. On a tous, un peu différemment, trouvé des choses où on avait du plaisir.
« ÇA VA PRENDRE UN PETIT PEU DE TEMPS »
Là, tu sens que tu continues à évoluer ?
Dans la tête, on évolue toujours. Jusqu'à la fin de ta carrière, tu évolues. Parfois, tu te dis que tu étais con quand tu étais petit, si t'avais su... Après, physiquement, forcément, il y a des périodes où tu n'évolues pas. C'est ça, le haut niveau. Physiquement, ça fait un moment, je pense que je n'ai pas battu de record. Mais là, je suis dans une nouvelle configuration d'entraînement. J'ai un nouvel entraîneur. Je suis ici pour bosser. Je ne vais pas trop tenir rigueur de mes données de puissance. Ce n'était pas forcément un objectif. Bien sûr, j'en profite beaucoup. Je prends du plaisir à courir, à prendre des marques.
Quel est ton axe de travail à l'entraînement ?
J'ai retrouvé de la stabilité avec mon nouvel entraîneur. On commence à construire des choses. On y va brique par brique. Si l'objectif, c'est de progresser en musculation, tu ne peux pas être performant tous les trois mois. Il faut que je construise des bases et que j'améliore. C'est un travail de fond qui n'est pas éloigné, mais qui n'est pas directement relié à de la performance. Ça va prendre un petit peu de temps, mais j'espère être très performant pour les mondes, mon objectif.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
