Après le coup de force de la veille (lire ici), la formation Arkéa-B&B Hôtels comptait une nouvelle fois mettre la pagaille dans le peloton du CIC Tour de La Provence. “On voulait durcir la course dans la montée avant le petit col qui suivait (le Col de l'Aire Dei Masco, NDLR) et finalement, les Lidl-Trek ont mis un gros tempo”, explique Ewen Costiou pour DirectVelo. Vigilants la veille dans l’Espigoulier, les coureurs de la WorldTeam américaine ne comptaient pas laisser les rouge-et-noir prendre les choses en main. “On a quand même essayé de rendre la course la plus difficile possible mais ils étaient très forts”. Le tenant du titre et favori N°1, Mads Pedersen, a ensuite attaqué, flanqué d'Alexander Jefferson Cepeda (EF Education-EasyPost) et Sander De Pestel (Decathlon AG2R La Mondiale). “Je me suis fait enfermer quand il y est allé mais de toute façon, je ne pouvais pas forcément suivre… Ni boucher le trou tout seul par la suite”.

Un temps isolé face à deux autres coureurs de la Lidl-Trek et deux éléments de Bahrain Victorious, le Breton subit les contre-attaques. “On a fini par rentrer mais Mads Pedersen est ressorti avec (Matej) Mohoric”. Cette fois-ci, il ne les reverra plus jamais, si ce n’est de loin dans les pentes de la ligne droite d’arrivée. “Je suis un peu déçu de les avoir laissés partir mais il faut avouer qu’ils étaient vraiment très forts. J’ai peut-être fait mon effort un peu trop tôt et il m’en a ensuite manqué”. Il s’est alors focalisé sur la protection de Raul Garcia Pierna dans les ultimes kilomètres. “Je l’ai emmené du mieux possible”. 

UN CLASSEMENT GÉNÉRAL ÉTABLI ?

L’Espagnol, justement, pointe toujours au sixième rang du général grâce aux deux secondes de bonifications récoltées vendredi. Mais il affiche désormais six secondes de retard sur le podium et il sera difficile d’inverser la tendance lors d’une dernière étape promise aux routiers-sprinteurs. “C’était une étape difficile encore une fois, on a fait tout ce que l’on a pu”, assure l’Hispanique à sa descente du podium protocolaire, où il a reçu le maillot de meilleur jeune. “Le travail de l’équipe a été parfait mais il nous a simplement manqué des jambes dans la dernière ascension. S’il y a des coureurs plus forts, il faut savoir l’admettre”.

En fin de course, Raul Garcia Pierna espérait pouvoir, une nouvelle fois, aller jouer une bonification, mais il n’a pas été en mesure de le faire. “C’était le plan mais ça ne peut pas fonctionner à chaque fois”. Après la course, Raul Garcia Pierna se voulait à la fois confiant et conscient de la situation. “Tant que la course n’est pas finie, on ne sait jamais, on essaiera encore, mais il va être difficile maintenant d’aller chercher le podium”. Il est possible en effet que les positions n’évoluent guère ce dimanche. Matej Mohoric lui-même ne semblait d’ailleurs pas imaginer une seconde pouvoir faire craquer Mads Pedersen et promet vouloir conserver sa deuxième place (lire ici). Mais sait-on jamais.