Quel numéro. À tout juste 18 ans, Sacha Bergaud s’est offert avec la manière ce dimanche le Grand Prix de Puyloubier Sainte-Victoire devant une partie des meilleurs amateurs du peloton français (voir classement). “Je savais que j'avais les jambes mais gagner, c'est autre chose, apprécie-t-il au micro de DirectVelo. C'est cool, ça fait déjà une victoire au compteur mais il ne faut pas trop s'enflammer, on n'est que fin février. La saison est encore longue”.

L’Espoir 1 du SCO Dijon-Team Materiel-Velo.com aurait pourtant de quoi s’enflammer après un tel succès. Sur le difficile circuit provençal, qui était inversé cette année, il a ouvert la route quasiment toute la course. À 32 kilomètres de l’arrivée, soit un peu plus de deux tours, il ressort seul du groupe de tête alors composé de treize unités. “Je suis parti en facteur, à un moment où les autres ne voulaient pas trop rouler. J'ai pas forcément roulé plus vite ou moins vite, j'ai roulé aux mêmes watts, et puis c'était parti”. Il a vite pris 40 secondes d’avance. “J'ai alors tout donné".

Il a eu le temps d’y croire mais à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée, il voit le retour de Huw Buck Jones (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme), Quentin Cowan (VC Villefranche Beaujolais) et Hugo Théot (Paris Cycliste Olympique). “Je me suis retrouvé avec des gars que je n’avais pas vu en début de course, donc je me suis dit que ça allait être tendu pour le sprint”. Mais il a vite retrouvé un second souffle. “Aux 200 mètres, je me suis dit que c’était quitte ou double. J’ai lancé, je sais que je peux bien sprinter, j'ai toujours des watts au bout de trois-quatre heures”.

« L'ÉQUIPE QUI ME RESSEMBLAIT LE MIEUX »

Sacha Bergaud s’impose avec une belle avance et succède à son coéquipier Antoine Berger, vainqueur il y a un an à Puyloubier et lauréat la veille du Grand Prix du Pays d’Aix, manche d’ouverture de la Coupe de France N1. “On a répondu présent avec l’équipe, c'est génial”. En fin de saison dernière, les données sur 20 minutes du désormais ancien vététiste ont intéressé quelques équipes, et c’est donc au sein du SCOD qu’il a signé. “Je pense que c'est l'équipe qui me ressemblait le mieux. J'ai tout de suite bien aimé comment ça s’est passé avec Guillaume (Souyris, son directeur sportif). Je suis très content de mon choix vu comment ça se passe, tout le monde s'entend bien. Il y a vraiment une grosse cohésion, on n’a pas de mal à faire le boulot pour les autres”.

L’ancien coureur de Creuse Oxygène Guéret, qui est originaire de Vichy (Allier), continue de se découvrir. “De base, je ne devais pas passer sur des circuits comme hier ou aujourd'hui, mais je pense que je suis devenu plus complet, j'arrive bien à passer les bosses. Un circuit comme aujourd’hui, c'est vraiment ce qui me correspond”, observe le vainqueur d’une étape de la SportBreizh U19 2024. 

L’étudiant à Annecy, en BTS maintenance des systèmes, a surtout “envie d'apprendre avec l’équipe et franchir des paliers tactiquement” pour ses débuts chez les Espoirs. “Il ne faut pas trop s’affoler, prendre les choses comme elles arrivent, aider les coéquipiers comme Antoine (Berger) hier et quand j'aurai ma chance, la saisir”. Il l’a très bien fait à Puyloubier.