Benjamin Marais : « Je n'ai pas la même place »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Benjamin Marais a le mérite d'essayer sur ce début de saison. Que ce soit au Pays Basque ou récemment sur les Plages Vendéennes, le coureur du Vendée U ne ménage pas ses efforts et met régulièrement le nez à la fenêtre. Pour le moment, le rouleur de 22 ans n'est pas récompensé de ses efforts, à l'image de dimanche dernier, à Bretignolles-sur-Mer, où il était dans tous les bons coups, avant de finalement devoir rendre les armes face à un peloton lancé pleine balle. À cette occasion, Benjamin Marais est revenu avec DirectVelo sur ses premières courses, dans une année importante pour lui puisqu'il n'est désormais plus Espoir et va donc devoir s'imposer comme candidat crédible pour passer au niveau supérieur.

DirectVelo : Encore une journée à l'avant pour toi !
Benjamin Marais : J'aime bien faire la course devant, et c'était mon rôle aujourd'hui. On n'avait pas pour but que ça termine au sprint, en tout cas on voulait rendre la course difficile aux autres. Malheureusement, l'orientation du vent faisait que ça a été compliqué. Ce n'était pas évident de faire une bordure. Il était trop sud, ça aurait été mieux qu'il soit de l'ouest. Mais on ne maîtrise pas les éléments. Il fallait faire avec sur un parcours qui était quand même assez technique et usant. C'est vite sorti et je me suis isolé avec deux bons coureurs de Rouen, Fox et Lecamus. Donc je savais que tactiquement il ne fallait pas rouler avec eux, sinon j'avais course perdue. J'avais toute la course encore pour les énerver et faire que ça rentre. Encore une fois, je me suis réisolé, cette fois avec deux coureurs d'Arkéa, et deux coureurs de Rouen encore. Ce n'était pas encore bon pour gagner.

Tu as ensuite connu une meilleure situation...
J'ai mon collègue Evan Pavis qui m'a rejoint. Donc là, on s'est dit qu'on pouvait jouer quelque chose, sachant qu'Evan est beaucoup plus rapide que moi au sprint. On allait jouer sa carte. Dans le final, malheureusement, il y a eu un gars d'Arkéa qui a fait le coup de force dans la bosse. Evan a coincé un peu. Il s'est retrouvé en chasse-patates derrière avec des coureurs qui ne nous ont pas forcément aidés. On a commencé à se regarder dans le vent de face sur le bord de mer. Et malheureusement, le peloton roulait plus vite que nous et c'est rentré très rapidement. On a tous été surpris, la course était perdue. Mais je ne suis pas sûr qu'on aurait gagné pour autant avec le groupe d'échappés parce qu'on avait des coureurs qui étaient plus rapides que nous. Derrière on allait avoir des gars rapides comme Maxime (Meynard) et Lucas (Mainguenaud) qui étaient un peu préservés pendant la course. Mais ils se sont fait enfermer dans le final. C'est un peu à l'image de ces Plages qui sont en demi-teinte.

« JAMAIS EU UN VRAI COUP DE FORCE COMME ON SAIT LE FAIRE »

Quel bilan fais-tu de ces Plages ?
On a quand même deux places de deux. Et puis une victoire qui nous satisfait pour le début de saison. C'est de bon augure. Nos coureurs sont en forme, il n'y a plus qu'à ajuster tactiquement. Et puis sur des circuits un peu plus durs, essayer de battre les autres à la jambe. Je ne me fais pas trop de souci. On a un groupe qui est jeune, qui est nouveau. On a réussi à prendre des repères, notamment sur le chrono par équipe. On sait que ce n'est pas un exercice facile. Je pense que c'est de bon augure pour la suite de la saison avec des belles courses qui arrivent, notamment la Vallée de la Loire, la Route bretonne ou Manche Atlantique qui va nous tenir à cœur.

Evidemment, ces Plages Vendéennes sont un événement important quand on court au Vendée U...
C'est toujours un plaisir de courir en Vendée. J'ai beaucoup de ma famille qui vient me voir. Sur des routes que je connais bien. Ça fait plaisir. On avait pour objectif, même sans parler de victoire, de jouer devant, d'être acteur de la course, entre guillemets. On est un peu déçu. On était présent à l'avant, mais il n'y a jamais eu un vrai coup de force comme on sait le faire dans l'équipe. Et malheureusement, le vent ne nous a pas aidés. Donc il va falloir essayer de le refaire sur d'autres courses pour poser notre empreinte.

Dans quel état physique abordes-tu cette année ?
La forme est là. J'ai eu un hiver qui n'était pas forcément identique aux autres. Je suis encore en étude sur Rennes en Master en Staps. J'ai quand même pas mal de temps pour m'entraîner mais ce n'est pas évident. Avec la météo, il a fallu changer un peu d'entraînement. Faire un peu moins de longues sorties. Faire un peu plus de musculation, de séances de home trainer, de l'intensité… Ça m'a fait du bien. Et là, je sens que je suis frais. Maintenant, il va falloir récupérer de ce gros bloc parce que, mine de rien, j'ai participé à toutes les étapes. Il va falloir récupérer et essayer d'en claquer une belle d'ici les prochaines semaines, ce serait bien. Pour le mental et pour l'équipe.

« ÇA REMET UN PEU À SA PLACE »

Cette année tu n'es plus Espoir, ça change quelque chose pour toi ?
C'est sûr que je m'affirme dans l'équipe en tant que personne plus âgée, en matière d'expérience aussi. Je n'ai pas la même place. Il faut que je guide les autres. J'ai mon mot à dire sur la tactique. C'est sûr qu'il faut assumer certaines choses. Quand ça ne marche pas, il faut essayer de changer. On a un groupe jeune, mais ça fonctionne très bien. Il y a du niveau. Franchement, je suis très content de ma place dans l'équipe cette année. Il faut qu'on arrive à scorer, bien sûr. C'est pour ça qu'on fait du vélo. C'est pour faire des belles perfs, mais aussi être acteur sur les courses.

Le fait de passer en Conti Fédérale sera un bon révélateur...
On a du staff qui travaille pour gérer notre charge d'entraînement. Il faut prendre en compte les trajets, ça engendre de la fatigue. Par contre, on va pouvoir participer à des courses de plus haut niveau. Parfois, elles peuvent nous remettre à notre place. Par exemple, le Grand Prix de Lillers ou les 100 Communes avec des équipes de plus haut niveau, des courses qui sont plus longues. Il y a un week-end qui va arriver où il y aura presque 400 kilomètres en deux jours. C'est sûr qu'il faut être capable de bien être présent sur ce genre de courses. Je pense que ça ne peut être que du plus. Les coureurs dans l'équipe aspirent tous à passer professionnel. Je pense que ça passe par ce genre de courses. Ça ne court pas comme en Elite. Ce n'est plus le Grand Prix de l'attaque (sourire). Là, ce sont des trains. Ça court un peu plus en groupe.

C'était un passage obligatoire pour toi et l'équipe ?
Oui, c'est sur ce genre de courses aussi que tu gonfles le moteur. C'est important d'y passer. Je pense que ça remet un peu à sa place. C'est bien de gagner en Elite ou sur des courses de moindre niveau, mais là c'est le niveau juste en dessous des courses professionnelles. C'est difficile de gagner. Les gars sont tous au millimètre. Ils sont déjà professionnels pour beaucoup. Ils ont déjà un pied dans ce monde. Forcément, ils ont peut-être un peu plus de force. Je pense que c'est plaisant. Et ça motive de revenir sur des courses de moindre niveau où tu sais que tu as déjà fait une course de 200 bornes. Quand tu reviens sur une course qui en fait 140, tu as de la marge pour aller jouer. C'est une bonne chose.

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