Chloé Fourmigué : « Ça symbolise beaucoup de choses »

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Pour sa cinquième saison en tant que cycliste, Chloé Fourmigué a décroché, dimanche dernier, sa toute première victoire de sa carrière. La pensionnaire de Ladynamips RVC, habitante de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), a dominé les Boucles de Seine-et-Marne (voir classement). Pour DirectVelo, l’athlète, qui vient de fêter ses 27 ans, revient sur sa victoire ainsi que son expérience au niveau Continental, chez Cynisca, et évoque ses objectifs à venir avec la N1 vendéenne.

DirectVelo : Tu as obtenu ta toute première victoire aux Boucles de Seine-et-Marne !
Chloé Fourmigué : Ça fait très plaisir. C'est l'aboutissement du gros travail de ces dernières années. J'ai commencé assez tard le vélo avec l'équipe de l'Occitane Cyclisme Formation, d'abord en N2. Après, je suis passée chez les pros où j’avais un rôle d'équipière, donc la question ne s'était pas tellement posée de gagner des courses. Mais j'avais quand même envie, une fois dans ma carrière au moins, de goûter à la victoire. Ce succès avec ma nouvelle équipe symbolise beaucoup de choses.

« UN JOLI TRAVAIL D’ÉQUIPE »

Tu t’imposes avec près d’une minute d’avance. Comment as-tu construit ton succès ?
Dès le premier GPM, au km 26, Sarah (Pope) a mis un gros train. On avait prévu d’écrémer. Quelques bornes plus loin, on s’est retrouvées dans une échappée de 14. À l’entrée du circuit final, on n’était plus que 10. J’avais encore Sarah et Noémie (Abgrall) avec moi, c’était du luxe. Il y avait aussi quatre filles de la Baloise. On savait qu’on n’allait pas gagner au sprint. On s’est donc échappées chacune à notre tour. Noémie est parvenue à se détacher, j’ai réussi à faire le jump et on n’était plus que quatre ou cinq. À trois kilomètres du terme, dans la dernière côte, j’ai mis une dernière attaque. J’ai réussi à creuser l’écart et après c’était full gaz jusqu’à la ligne d’arrivée. Ça a été un joli travail d’équipe.

Le week-end précédent, tu avais montré que tu étais en forme en terminant dans le Top 10 de l’Altitude Tour Féminin Gard (voir sa fiche DirectVelo)…
J’ai bien grimpé le Mont Bouquet. Ça m’a mis en confiance pour les Boucles de Seine-et-Marne. Je suis plus une rouleuse qu’une grimpeuse normalement. Je suis plutôt spécialiste du contre-la-montre de par mon gabarit, 1,77 m pour 66 kilos. Comme j’ai la chance d’habiter les Hautes-Pyrénées, j’ai un terrain de jeu assez varié. J'aime aussi bien appuyer fort sur les pédales et aller rouler dans les cols, je suis assez polyvalente. Par ailleurs, je suis accompagnatrice en moyenne montagne, j’ai passé ce diplôme il y a cinq ans. C’est une activité secondaire.

« UNE SUPER EXPÉRIENCE »

Que retiens-tu de tes deux années 2023 et 2024 en Continentale chez Cynisca ?
C’était une super expérience. Ça m’a permis de prendre beaucoup d’expérience et de progresser physiquement. J’ai eu des conditions qui m’ont permis de me consacrer à 100 % à ma carrière. Je n’en retiens que du positif. J’ai pu courir dans différents pays d’Europe dans le peloton professionnel, avec des filles qui avaient beaucoup d'expérience et qui m’en ont transmis. J’ai gagné en compétences.

Pourquoi n’as-tu plus couru après juillet ?
Ce sont des choix de l’équipe qui a voulu donner la priorité aux Américaines en fin de saison. Je pense qu’ils avaient déjà en tête de ne pas renouveler le contrat des Françaises (avec Pauline Allin et Greta Richioud, NDLR). Mais ça s’est fini en bons termes, on a été payées jusqu’à la fin du contrat.

« LE PROJET EST SÉRIEUX ET INSPIRANT »

Pourquoi as-tu rejoint Ladynamips RVC ?
J’ai contacté quelques équipes Conti durant l’été et l’automne, sans avoir trop de retours positifs. Quand on ne court pas en fin de saison, c’est compliqué. Et puis, je ne devais pas avoir assez de résultats et une expérience suffisante. À l’automne, j’ai pris contact avec la Roche-sur-Yon. Le feeling est bien passé, ça m’a remotivé. Le projet est sérieux et inspirant, ça m’a donné envie d’en faire partie.

Quelles sont tes ambitions pour cette saison ?
Mon but est vraiment de prendre un maximum de plaisir et d’enchaîner les courses. Ce n’est pas un objectif prioritaire de retrouver une équipe pro. Je veux réaliser une saison complète, chercher des résultats et faire briller l’équipe. On va avoir de belles courses UCI, ça permettra de voir où j’en suis. Il y aura Région Pays de la Loire Tour le 9 avril, puis Pointe du Raz, la Classique et le Grand Prix du Morbihan en mai. Le Championnat de France contre-la-montre reste aussi un objectif, de même que collectivement la Coupe de France N1.


Crédit photo : Nicolas Vaucouleur

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