"Toi, tu es le meilleur Polynésien du Vendée U au monde !" , s'amuse son directeur sportif Benoît Génauzeau. A l'heure de se trouver un qualificatif, Franz Taruia Krainer, 21 ans, hésite une seconde. "Je suis plutôt grimpeur", dit-il. Les montées de la Ronde de l'Isard n'avaient pourtant pas grand chose à voir avec celles qu'il avalait sur sa terre d'origine, Tahiti.

« La gestion de l'effort dans un col est différente ici »

"Chez nous, les ascensions sont plus courtes et plus raides, explique-t-il. La plus difficile est le Col d'Epima, 13% sur un maximum de 10 kilomètres. En métropole, la gestion de l'effort est différente dans un col. Mon souci, c'est que je n'en monte pas assez à l'entraînement."

Ses références sur des compétitions escarpées ne sont pas nombreuses non plus. Venu en Europe en 2009 pour participer à la Classique des Alpes Juniors, Krainer est victime de deux crevaisons et d'une chute. Puis, licencié à l'UC Briochine jusqu'en 2011, il doit se contenter d'épreuves plates à vallonnées. Il termine notamment 3e à Pont-de-Buis sur la Ronde Finistérienne et 8e de la Flèche d'Armor l'an passé.

La Ronde de l'Isard lui a permis la semaine passée de se mettre en évidence dans des échappées et d'affronter quatre cols sévères en trois jours, comme coéquipier du vainqueur final, Pierre-Henri Lecuisinier.

« Mes proches me manquent forcément »

En fin de saison, le 2e des Boucles de la Loire au mois d'avril espère qu'il aura trouvé le bon coup de pédale pour s'illustrer au Tour de Nouvelle-Calédonie. Pour une fois que ce seront ses coéquipiers qui feront avec lui le voyage dans l'hémisphère sud !

Recommandé à Jean-René Bernaudeau par l'ancien commentateur du Tour de France Henri Sannier, parrain du Tour de l'Amitié à Tahiti, Krainer vit à temps complet en métropole puisqu'il n'est pas reparti à Aroue voir les siens, depuis... l'été 2010. "Forcément, ils me manquent".

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Crédit Photo : Freddy Guérin - www.photos-finish.com