Jérémy Lecroq s’est senti « comme un enfant »
Dimanche, Jérémy Lecroq va honorer sa première sélection en Équipe de France sur Paris-Roubaix Juniors. Avec deux victoires au général à son actif et des accessits significatifs telle qu’une 6e place sur la Bernaudeau Junior, le sociétaire d’Argenteuil Val de Seine Cyclisme 95 a débuté sa seconde saison Junior tambour battant. "J’avais comme ambition de réaliser de belles performances en début d’année afin de me faire repérer et ça a payé, indique-t-il. En Juniors, l’entame de saison est une période importante". En ayant notamment remporté cinq courses l’an passé, dont deux en 2e catégorie, il pouvait nourrir des ambitions, se trouvant parmi les dix premiers Junior 1. "J’ai surtout envie de réaliser une belle saison, complète, afin d’assurer mes années futures en Espoir", précise-t-il à DirectVelo.
Après un hiver consciencieux durant lequel il s’est lancé "pour le plaisir" dans la saison de cyclo-cross sur les conseils du spécialiste de la discipline Anthony Colas et de la famille Lebras, ce coureur de 17 ans, qui a débuté le vélo en Poussin à l’âge de 6 ans, a pu travailler son foncier et se faire plaisir. Il est même allé décrocher une prometteuse 10e place sur le Championnat de France Juniors à Nommay. Ses qualités et sa condition physique actuelle n’ont pas échappé au sélectionneur Pierre-Yves Chatelon. "Il est venu me voir sur la Bernaudeau Junior, à l’arrivée. Je m’étais montré toute la journée en étant à l’avant de la course pendant 100 km, puisque j’ai attaqué au km 30 et que j’ai terminé dans le groupe qui est allé au bout. Il m’a alors parlé de l’Équipe de France et m’a rappelé pour me confirmer la bonne nouvelle le mercredi suivant". Bien qu’il reconnaisse qu’une telle sélection est "du bonus", Jérémy Lecroq affirme qu’il s’est senti "comme un enfant". Avant de développer : "c’est un honneur de porter le maillot tricolore et sur Paris-Roubaix, encore plus, c’est une des plus grandes Classiques. Et il faut avouer qu’il n’y a pas beaucoup d’élus non plus", confie celui qui espère pouvoir conserver la forme qu’il possède actuellement.
« LES PAVÉS, ÇA FAIT UN PEU PEUR »
Victorieux des Boucles de Seine-et-Marne au début du mois de mars, Jérémy Lecroq a récidivé le week-end dernier sur le Grand Prix Ferdinand Durel alors qu’il y allait pour aider ses coéquipiers. "Finalement, j’ai fait un bon chrono le matin en prenant la 6e place à 10’’, et mon entraîneur Frédéric Blanchon m’a dit de ne pas lâcher les gars de l’Équipe de France dont Valentin Madouas. Avec Alex Lobera, mon coéquipier, nous sommes rentrés sur la tête de course et il s’est mis à mon service pour que je tente le général. Je l’en remercie car il aurait pu jouer l’étape. Avec 17’’ d’avance sur Valentin Madouas, j'ai gagné mais c'était juste", sourit-il.
Le Francilien aborde donc Paris-Roubaix dans les meilleures conditions possibles, bien qu’il admette que ça "reste une course aléatoire, où il faudra être très attentif aux crevaisons notamment". Cependant, pour une première, il n’ira pas sur les pavés nordistes la fleur au fusil : "Ce n’est pas simple d’appréhender les pavés, c’est sûr que ça fait un peu peur, mais je suis très motivé". Après une bonne semaine de récupération, il ira reconnaître la première partie du parcours ce vendredi avec les autres sélectionnés, puis la seconde partie samedi. Pour quelqu’un qui est "né dans le vélo", Paris-Roubaix devrait être une grande fête.