Le Tour du Loir-et-Cher (2.2) a fait du dégât. Chutes à répétition, pluie, bordures... Et ce n’est pas Melvin Rullière qui dira le contraire. En effet, le coureur du SCO Dijon a été victime de la même chute que Renaud Pioline (lire ici) sur l’avant-dernière étape, à la différence qu’il a vu l’incident de plus près. "Je me sentais vraiment très bien, comme sur toutes les étapes d’ailleurs, raconte-t-il à www.directvelo.com. J’ai même attaqué la dernière bosse à fond pour me replacer. Mes coéquipiers ont bien roulé pour moi afin que j’aborde le sprint dans les meilleures conditions pour aller chercher, au moins, une nouvelle place dans le Top 10."

Fracture ouverte du nez

Mais, comme les deux jours précédents - sur la 2e étape il crève trois fois et chasse sur la fin, et lors du 3e jour au moment où les bordures se sont formées il a déjanté de la roue arrière - la scoumoune s’est abattue. "J’étais dans la roue du maillot jaune (Tino Thömel). A 300 mètres de la ligne d’arrivée, nous sommes arrivés avec pas mal d’élan dans le virage et le maillot vert (Timothy Dupont) qui était à côté de moi a fait un écart, je me suis retrouvé à terre mais je ne me rappelle plus vraiment de la suite", précise-t-il. La suite ? Perte de connaissance durant une heure et évacuation aux urgences du CHU de Blois. "Je m’en sors avec 11 points de suture et une fracture ouverte du nez, plus des ecchymoses un peu partout. Le scanner n’a rien révélé d’autres", ajoute le coureur de 23 ans.

« Faire une grosse année sur route »

Un coup d’arrêt pour Melvin Rullière, le meilleur élément de la formation bourguignonne ces dernières semaines. 3e de Dijon-Auxonne-Dijon et victorieux de la seconde étape du Tour du Canton de Saint-Ciers, finissant également 2e du général, le spécialiste du cyclo-cross avait bien réussi la transition avec pour objectif de "faire une grosse année sur route", depuis qu’il ne travaille plus 20 heures par semaine. "La récupération est importante et je m’aperçois qu’en DN1 elle a un grand rôle à jouer", commente-t-il. Depuis sa reprise sur la route, il avait alors pu mettre sa pointe de vitesse en avant et prendre la 5e place du Circuit des 4 Cantons ainsi que la 10e de la première étape de ce Tour du Loir-et-Cher. "L’équipe me fait confiance dans les sprints en groupe déjà un peu réduit, dit-il. Lorsque la course a été difficile, j’ai ma carte à jouer."

Lannilis en ligne de mire ?

Avant cette chute, l’Ardéchois avait pour ambition de bien figurer sur le prochain Tour de la Manche, une course qui lui avait bien réussi l’an passé puisqu’il y avait pris la 10e place au général et enlevé trois maillots distinctifs. "J’avais à cœur d’y briller, tout comme aux Boucles de la Marne, la manche de Coupe de France", confie-t-il.
Il devra maintenant attendre quinze jours avant de se faire enlever les points de suture. Il détaille : "Je ne sais pas trop quand je vais reprendre l’entraînement, même sur home-trainer car il ne faut pas que je transpire trop." Il voit désormais plus loin, et pense au Championnat de France de Lannilis, un terrain usant qui devrait lui convenir.
Il regrette cependant de ne pouvoir recourir avec son ami et colocataire, Quentin Bernier (SCO Dijon), opéré avec succès d’une anomalie cardiaque et dont la licence devrait être renouvelée d’ici peu. "C’est dommage, j’en viens à me dire qu’on n’arrivera jamais à être ensemble sur une course (sourires) !", avoue-t-il pour conclure.

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Crédit Photo : Pauline Carrette - Photos'Courses