Alexandre Billon : « J’ai trouvé mon équilibre »

Alexandre Billon (CM Aubervilliers 93-BigMat) sort du Tour de Gironde (2.2) sur lequel il a obtenu de bons résultats - 4e de la 1e étape, 9e de la 2e et surtout 3e de la dernière étape. L’ancien coureur de l’Equipe de France Juniors a connu des premières années Espoirs difficiles en raison d’une blessure. Désormais, le coureur du CM Aubervilliers commence à retrouver son niveau afin de pouvoir arriver à ses fins : passer professionnel. Il se confie à www.directvelo.com.

DirectVélo : Que t’inspire ton Tour de Gironde ?
Alexandre Billon : Cette course m’a remis en confiance après mes "performances" de mes premières années Espoirs. Après mes bonnes années Juniors durant lesquelles j’ai été sélectionné en Equipe de France, j’ai souhaité faire une première année Espoir en tant qu’équipier afin d’apprendre mon métier. Puis l’année suivante, je me suis blessé, ce qui m’a handicapé pendant un an et demi. Alors je suis satisfait de mes bonnes places.

T’attendais-tu à obtenir de telles performances ?
Je ne pensais pas que j’allais pouvoir retrouver quelque peu mon niveau sur le Tour de Gironde ! Sur la première étape, j’étais totalement perdu avant d’aborder le sprint final. Je ne savais pas à quel moment lancer mon sprint. Mais je termine 4e ! Cette bonne place m’a surpris mais elle m’a donné de la confiance pour la suite. C’est grâce à cette performance que j’ai pu enchaîner de bons résultats [9e le lendemain, 16e sur l’étape difficile]. Par la suite, j’ai terminé 3e sur la dernière étape. C’était une sorte de consécration.

« En raison d’une perte de muscles, je suis devenu plus puncheur »

Estimes-tu avoir retrouvé 100% de tes moyens ?
J’en doute fortement. Je ne suis pas encore à 100%, mais plutôt à 70-75% ! Je ne suis pas au maximum à l’entraînement. Je sens que j’ai une grosse marge de progression. En ce moment, lors de mes séances, j’essaie avant tout de retrouver de la force et de la masse musculaire. Je travaille le rythme également.

Est-ce que ta perte de muscles t’a fait perdre tes qualités de sprinteur ?
A la base, je suis un sprinteur. Mais désormais, puisque j’ai perdu du muscle, je suis devenu un peu plus puncheur. C’était particulier au début, il a fallu que je m’adapte. Avant je travaillais spécifiquement dans les côtes seulement à l’approche de grosses courses comme le Championnat de France. Maintenant, je travaille l’agilité et l’aisance comme un grimpeur ! Je me suis adapté à ma nouvelle physiologie. Avant j’avais de grosses cuisses musclées. Désormais c’est différent. L’année dernière on a décidé avec mon entraîneur de reprendre tout à zéro afin de pouvoir être bien sur Paris-Tours.

« Je n’étais pas prêt pour la reconnaissance »

Comment as-tu vécu tes premières années Espoirs avec ta blessure au genou ?

A la fin de mon année Junior 2, j’ai connu la reconnaissance. Des personnes que je ne connaissais pas venaient me parler. J’ai aussi connu le cercle très fermé de l’Equipe de France, des sponsors… Je n’étais pas du tout préparé ! Alors j’ai souhaité me libérer de la pression, en passant une année plutôt tranquille en 2010. J’ai souhaité jouer l’équipier lors de ma première saison Espoir. Je n’étais pas prêt pour être leader ! J’ai apprécié cette année, j’ai beaucoup appris aux côtés de mes coéquipiers. En Junior, c’était plus individuel, on ne courrait pas en équipe. En Espoirs, c’était différent, ça m’a plu. On avait une très bonne équipe ! Puis lors de ma deuxième année dans la catégorie, je me suis autorisé une semaine de vacances au ski… Et je me suis pris un choc sur le genou. C’est seulement 9 mois plus tard que j’ai appris ce que j’avais, c’était horrible. Je n’arrivais pas à terminer une course. J’ai dû en finir seulement une dizaine… Quand j’ai pu mettre un nom sur mon problème, c’était un soulagement, une délivrance ! J’ai dû prendre six mois de repos, sans faire d’efforts physiques.

« J’ai pris mon mal en patience »

Es-tu frustré d’avoir perdu du temps ?

Je suis très fort mentalement, on me l’a toujours dit. J’ai dû prendre mon mal en patience. Ma troisième année Espoir a été une réhabilitation. Je suis sérieux en ce qui concerne le repos. Je ne reprends pas le vélo deux jours après avoir arrêté quand je dois me reposer une semaine. En plus j’ai été soutenu par mes parents, ma copine, mon entraîneur, Stéphane Javalet... Ma blessure peut être un mal pour un bien. Comme on dit, il faut reculer pour mieux sauter.

Passer professionnel est-il encore un objectif pour toi ?
C’est toujours mon ambition ! Je ne me laisse pas trois ans pour arriver à mes fins. J’espère rejoindre les rangs professionnels en fin d’année, ou bien à la fin de l’année prochaine. Si on me dit que je passerai à l’échelon supérieur dans un an, je serai heureux. Mais il n’y a pas que le cyclisme. Durant ma période difficile, j’ai su évoluer en dehors du vélo car s’il s’avère que je me blesse et que ma carrière doit s’arrêter prématurément, il faut pouvoir faire quelque chose. J’ai passé ma formation de BF1 et j’encadre les jeunes du CM Auber 93. J’ai vraiment trouvé mon équilibre.

Crédit Photo : Floriane Billon
 

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