Dix jours ont passé depuis la plus belle victoire de sa carrière sur le Championnat de France Amateurs à Lannilis. Et le coureur de Sojasun espoir-ACNC commence peu à peu à réaliser son exploit. Sollicité de toutes parts après le titre, Cédric Delaplace a pris le temps de se reposer en milieu de semaine dernière avant d’aller étrenner son maillot tricolore sur le Critérium de Cherbourg-Octeville puis sur Manche-Océan. Mais il a couru avec le maillot du protocole, le livreur n’ayant pas trouvé sa maison pour lui déposer sa tenue complète bleu-blanc-rouge qu’il portera douze mois. Le paquetage est arrivé ce lundi et voilà le coureur de 21 ans prêt à prendre le départ du Tour de Dordogne en tricolore. Avant de partir sur l’épreuve, il est revenu pour www.directvelo.com sur ses premiers jours en tant que Champion de France.

« En une semaine, mon nouveau statut de Champion de France a changé beaucoup de choses. Au début, j’étais un peu euphorique, je répondais à tout le monde, j’étais surmotivé pour tout et je ne ressentais pas la fatigue (sourires) ! J’ai eu le contrecoup en milieu de semaine lorsque la pression est retombée. C’est une gestion au quotidien finalement.

« C’est la gagne, ou rien ! »

Ce maillot donne vraiment confiance, je sais que je suis capable de faire de belles choses à l’avenir, ça me fait du bien. Cette victoire, c’est la plus belle qu’on puisse espérer presque.
Je dois dire qu’être Champion de France Amateurs, je n’y ai jamais pensé même en continuant le vélo jusqu’à 35 ans. Je n'affirme pas qu’être Champion de France Espoirs n’était pas envisageable, sur un coup de chance. Même durant la course à Lannilis, je ne visais pas vraiment la victoire. Thibaut (Macé, son directeur sportif, NDLR) m’a vraiment poussé en me disant : "C’est la gagne ou rien !" Avec le recul, c'est vrai que c’était la meilleure des choses à faire plutôt que de penser avoir une chance au sprint.

« Le maillot tricolore, ça donne de la force »

Courir avec le maillot tricolore, ça donne de la force, on oublie ses sensations. Ce week-end, je n’étais pas super mais je me suis dépassé. Avant quand je loupais l’échappée et que les jambes n’étaient pas les meilleures, je me disais "bon bah ce n’est pas grave, tu n’étais au top aujourd’hui". Désormais, la donne a changé. L’autre grosse différence, c’est qu’avant je passais incognito dans le peloton, je n’étais pas du tout marqué. Là, c’est déjà une petite victoire de sortir du peloton ! Quand j’essaie, j’en ai dix sur le porte bagage ! Ce dimanche (à Manche Océan), une fois que j’étais à l’avant de la course, ça allait, ça s’est fait à la pédale et tout le monde faisait le boulot.

« L’équipe est dans une bonne spirale »

Je vois aussi que mon statut a changé notamment un peu au sein de l’équipe. Les gars tentent de me replacer. Quand on a confiance en un coureur, on n’hésite pas à travailler pour lui, comme nous l’avons fait pour Max (Maxime Renault) ou Julien (Guay). Là, l’équipe est dans une bonne spirale. Manu (Emmanuel Kéo) a gagné vendredi et surtout ce dimanche sur Manche-Océan. Tout le monde a sa chance et est en bonne condition. Je pense que Thibaut (Macé, le directeur sportif, NDLR) est aux anges là (sourires) ! Nous allons au Tour de Dordogne avec un collectif en forme, sur une épreuve au profil difficile, on aura des ambitions.

« Faire le Championnat du Monde serait superbe »

Maintenant, je devrais faire partie de l’Equipe de France Espoirs et participer à la Polynormande, une course dont le profil devrait me convenir et à domicile. C’est un rêve de gosse. Je n’ai jamais été sélectionné avant cela, je ferai mon maximum pour continuer avec l’Equipe nationale, faire le Championnat du Monde serait encore plus superbe, mais il y a peu d’élus. J’espère déjà pouvoir être du voyage au Championnat d’Europe en République tchèque. C’est en bonne voie. »

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